CÉLINE GUEGUEN, L’interview première partie
Nous avons posé quelques questions à notre autrice du mois de mars.
Céline Gueguen, l’interview première partie, vous permettra d’appréhender un peu mieux l’univers de notre autrice du mois de mars, de connaître un peu son parcours et la teneur de ses premiers écrits, en l’occurrence son recueil La neige c’est surfait et autres nouvelles.
litzic : Bonjour Céline. Tout d’abord, comment vas-tu ?
Céline Gueguen : Ça va très bien, merci.
L : Quels sont tes premiers souvenirs de lecture ?
Céline Gueguen : C’était il y a très longtemps. Mon oncle avait pas mal de livres comme Spirou, Tintin, Mickey et autres Picsou magazines. Je prenais les derniers et m’installais sur la chauffeuse, dans sa chambre, pour les lire pendant qu’il préparait son bac… bon, je ne les tenais pas toujours dans le bon sens, mais c’était un vrai plaisir…
L : Quels auteurs ou autrices t’ont marqué durant tes premières années de lectrice ?
Céline Gueguen : Je suis tombée sous le charme d’Agatha Christie, mais aussi Conan Doyle. Je me suis attaqué plusieurs fois à F. Herbert et Tolkien avant d’arriver à finir tous leurs ouvrages.
L : Quel livre t’a fortement marqué ?
Céline Gueguen : Ce n’est pas un livre des plus joyeux car il s’agit du livre de P. Levi, Si c’est un homme…
L : Est-ce lui, ou un auteur en particulier, qui t’a donné envie d’écrire des histoires ?
Céline Gueguen : Non, j’ai découvert Primo Levi plus tard. Ce sont plutôt les œuvres d’Agatha Christie qui m’ont donné envie d’écrire à mon tour
Dans le policier, j’apprécie la logique
L : À quand remontent tes premiers souvenirs d’écriture ?
Céline Gueguen : Je me suis toujours raconté des histoires aussi loin que je m’en souvienne. Mais j’ai surtout commencé à écrire vraiment à la fac d’histoire où je passais des heures avec mon carnet et mon livre.
L : Était-ce déjà orienté vers le policier et/ou la fantasy ?
Céline Gueguen : Oui, déjà. C’était déjà les genres auxquels j’étais la plus sensible. Plus tard, j’ai essayé le roman historique. Mais c’est un exercice particulièrement complexe. J’y reviendrai un jour, c’est inévitable.
L : Qu’aimes-tu particulièrement dans ces genres littéraires ?
Céline Gueguen : Dans le policier, j’apprécie la logique, que ce soit celle du ou des détectives, mais aussi celle du coupable. Tout a une raison, tout est là pour quelque chose.
Pour la fantaisie, j’adore l’idée de créer un monde, de donner de la vie à quelque chose qui n’existe pas. Créer un univers est bien plus complexe que ce que l’on pense mais c’est un sentiment que l’on pourrait qualifier de divin (ironie).
L : Comment as-tu travaillé sur tes nouvelles ? Je crois que tu n’étais pas partie sur l’idée d’un recueil, que celui-ci s’est imposé après que tu aies participé à plusieurs concours ? Tu as ensuite complété cette base avec d’autres textes inédits, c’est bien ça ?
Céline Gueguen : Effectivement, l’idée du recueil n’est venue qu’assez tard. J’avais toute cette matière à disposition et j’avais déjà quelques inédits à retravailler. J’ai pensé qu’une compilation de ses premiers écrits, qui sont très diverses, sur un bon point de départ pour créer une première base à mon univers livresque.
L : Est-ce que tu pars d’un plan pour écrire une nouvelle, ou bien est-ce une écriture plus spontanée qui t’emporte dans l’histoire que tu veux faire naître ?
Céline Gueguen : Pour une nouvelle, je laisse l’idée mijoter dans ma tête pendant plusieurs jours. Je laisse les personnages prendre forme, les situations se mettent en place, les décors se planter. Quand je sens que tout est prêt et veut sortir, je me mets devant mon carnet ou une feuille (parce que ça peut me prendre n’importe ou n’importe quand) et j’écris. Ce n’est qu’ensuite que je retravaille l’histoire pour correspondre aux contraintes d’un concours par exemple,pour l’étoffer ou pour supprimer ce qui est inutile. La nouvelle est exigeante car il faut gérer un temps limité, un espace limité, un nombre de personnages limité et surtout, il ne faut pas oublier le twist final, celui qui fait plonger le lecteur avec soin.
Pour moi la nouvelle c’est un cent mètres alors que le roman, c’est un marathon.
L : Tu travailles sur un projet de roman fantasy ado/jeune adulte. Qu’est-ce qui change en terme d’écriture pour toi ?
Céline Gueguen : Pour moi la nouvelle c’est un cent mètres alors que le roman, c’est un marathon. L’arc dans un roman et bien plus complexe à mettre en place et il faut maintenir régulièrement des hangover pour que le lecteur ait envie de passer au chapitre suivant. Les personnages doivent être bien creusés. Il faut pouvoir les voir évoluer entre le début du roman et la fin du roman alors que cette évolution et cet approfondissement n’est absolument pas nécessaire dans la nouvelle.
De plus, comme je change un peu de public, il faut bien développer les causes et les conséquences. Attention cependant ne pas tomber dans la simplification à outrance qui pourrait dévaloriser à la fois le lecteur et le livre.
L : Tu es professeur et la lecture pour tous t’est importante. Tu écris également pour un public « dys », notamment dyslexique. Comment cela se passe-t-il concrètement pour écrire un livre pour ce public ? Cela nécessite des aménagements je crois, en termes de police d’écriture et d’espacement des mots, j’ai bon ?
Céline Gueguen : tout à fait. Lorsque j’adapte mes ouvrages, j’agrandis la police, j’augmente l’espace entre chaque ligne. Je pense aussi à ne pas justifier mon texte et parfois, je vais reprendre certaines phrases complexes de façon à les rendre compréhensibles les plus facilement accessibles à ce type de lectorat.
Le pire des truands reste un être humain
L : Revenons à ton recueil de nouvelles. Y as-tu mis tout le matériel que tu avais à disposition ou bien as-tu fait un tri pour le rendre homogène et cohérent ?
Céline Gueguen : Dans ce recueil, les nouvelles les plus courtes n’ont pas du tout été retravaillées et ne sont pas différentes de celles qui ont été sélectionnées dans les concours. pour le reste, j’ai étoffé, relu et parfois réorganiser un peu le contenu. J’ai commencé par les nouvelles policières car c’est le style que je privilégie souvent. Le choix de la clôture par un conte de Noël est un moyen de répondre, d’une certaine façon, à la première nouvelle qui évoque aussi cette période familiale et normalement joyeuse. tout est organisé pour que le lecteur y trouve son plaisir, et moi aussi bien sûr.
L : C’est noir mais j’y décèle une pointe d’humour, noir évidemment, comme des pieds de nez au destin souvent tragique de tes personnages. J’ai bon ?
Céline Gueguen : Encore une fois tu as tout bon. J’aime beaucoup imaginer que j’ai le destin de mes personnages entre les mains et que rien n’est jamais écrit d’avance. Le pire des truands reste un être humain et parfois certains peuvent se racheter.
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Chronique de La neige c’est surfait
Lire l’extrait de La neige c’est surfait, Un si bon fils.
Lire le portrait de Céline Gueguen
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