[45] De Stuffed Foxes à Just Delayed, un monde de possibles
Nouvelle sélection musicale du vendredi 19 novembre 2021.
C’est un monde de possible qui nous tend les bras, qui va fouiller dans les ramifications du rock, de l’essence du blues malaxée et triturée par une foule de jeunes et moins jeunes gens, qui nous transporte sur un spectre mouvant d’émotions, de sensations, de plaisirs, de questionnements aussi, parfois. Les coups de cœur rythment cette nouvelle playlist, à commencer par le groupe d’ouverture qui nous fait un effet terrible. On y retrouve aussi des « têtes » connues qui confirment de précédents coups de cœur. Comme quoi, ce n’est jamais un total hasard que de retrouver certains groupes dans nos sélections.
crédit Léo Dumoulin
STUFFED FOXES
Le rock va bien. De temps en temps, il faut juste lui balancer un bon coup de pied dans les côtes pour s’assurer qu’il est encore bien vivant, mais tel le phoenix, il se remet en station verticale pour notre plus grand plaisir. La preuve en est avec Sabotage, de Stuffed Foxes qui nous rétame avec sa musique qui semble venir des tréfonds d’un bouge situé quelque part entre les states (le rock New Yorkais) et la Grande Bretagne (le post punk mancunien).
Inutile de chercher à vous protéger de la déflagration sonore, elle viendra vous traquer dans les moindres recoins de votre chambre, de votre salon, de votre baignoire. Et alors, gare à vous ! Stuffed Foxes risque bien de vous botter le cul bien comme il faut.
Le groupe sera en concert les 18 et 19 janvier au B!se festival (Nantes, 44).
AFTER GEOGRAPHY
Comme un truc évident à l’écoute de ce Mr Rain, un truc qui s’appelle la classe, à l’anglaise, avec cette juste pincée de pop dans un morceau rock qui tourne et tourne à nous en faire perdre la tête. Parce que le groove est efficace, parce que la mélodie déchire, et que tout est joué à la perfection. Bref, du tout bon ! Le groupe sort son EP le 11 février, et on sera sur le coup !
MAGON
La classe. On ne sait plus trop quoi dire sur le travail de Magon. Parce que c’est tellement bien que ça parle tout seul. Ce petit groove qui fonctionne à deux mille à l’heure, ce chant absolument parfait, cette ambiance à la fois rétro et terriblement au goût du jour, cette musique à la fois ancestrale (enfin remontant à 60 ans) sans cesse renouvelée. Tout fonctionne à merveille et cet artiste n’en finit pas de nous combler. Un must.
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TISTE COOL
Texte à connotation autobiographique, piano minimaliste dévoilant un spleen à nu, Tiste cool se livre avec pudeur (dire les choses sans fard n’est pas manquer de pudeur quoi qu’en disent certains). La pop du musicien, qui flirte avec un côté dream, nous pose presque une chape de plomb sur le cœur. Le clip, DIY, joue le contraste avec une légèreté qui crée une sorte de malaise, celui des apparences que l’on maintient pour ne pas finir par nous écrouler sur nous-mêmes. À découvrir, sauf si vous êtes déjà dans un état psychologique un peu fragile.
(PS : Tiste cool, on le retrouve aussi dans l’EP de Reptiles, que l’on a chroniqué il y a peu)
A CHOIR OF GHOSTS
Nous avions déjà partagé un titre du groupe, on ne résiste pas à réitérer la chose tant la folk du groupe fonctionne à la perfection. Dans ce genre où les clichés pleuvent, il faut un truc en plus pour s’extraire de la masse. On ne sait pas exactement lequel, mais A choir of ghosts le possède car, bien que relativement classique dans sa forme, le morceau ne rebat pas les cartes et les clichés. C’est très bien produit, les intentions sont parfaites, la réalisation sans faute. On accroche à 100%, et on ne demande qu’à découvrir la suite du travail de ce groupe suédois.
THUNDERCLAP !
Alors celle-ci, on ne s’y attendait pas ! On adore. Parce que c’est drôle, enfin nous on se poile dessus. Ça rappelle Frank Zappa et ses interludes sur scène, ce côté foutraque, sans que la musique soit reléguée aux grandes absentes. Ici, on retrouve un côté « lyrique » à la Queen (même si la voix ici n’est pas celle de Mercury, mais ça n’empêche, l’envie est là), une folk/pop plutôt bien faite, bref, c’est un délire comme on les aime, qui met un peu l’humour à l’honneur et qui prouve que ce groupe a un peu d’autodérision. Sympa comme tout, bien barré, et loin d’être con surtout. On en redemande !
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YVES CARINI
On part dans un autre trip. Bien que le jazz vocal, tendance crooner, nous laisse à vrai dire complètement de marbre, nous saluons ici le cran d’Yves Carini d’oser s’attaquer à un titre majeur du répertoire de la chanson française, à savoir Les mots bleus de Christophe. Il en faut une sacrée paire pour se réapproprier le morceau ainsi, en modifier jusqu’aux lignes de chant, et s’en tirer avec maestria. C’est indubitable, il y a du talent, et la prise de risques mérite des applaudissements dans cette concrétisation haut de gamme. On aime, ou pas, mais il faut saluer cette prise de risque et cette originalité de traitement réussie.
CAROLE CETTOLIN
Il y a quelque chose qui fonctionne bien ici. Un côté peut-être un peu robotique et rétro futuriste émanant de cette base électro sur laquelle se base un chant presque chanson qui apporte un contre-poids plutôt très intéressant. Cela crée un rythme bien particulier, un dynamisme qui nous place dans l’envie d’en découvrir plus. À noter aussi ce mash-up du clip qui détourne un peu les codes virils du cinéma hollywoodien pour en proposer une version queer assez étonnante. C’est aussi à découvrir, à la fois pour le son et l’image.
RIDE THE TIGER
Ce groupe commence à devenir un habitué des playlists de litzic. On retrouve Ride the tiger avec son dernier titre en date, Compulsive thoughts. Sans grande surprise, le morceau fait mouche, avec ces sonorités que nous connaissons bien, marque de fabrique du groupe, tout comme ce sens du rythme qui ne manque pas sa cible. C’est sexy, c’est toujours bien senti, ça fonctionne à plein régime. Qu’ajouter à cela ? Pas grand chose à vrai dire, nous n’avons qu’à savourer ce titre à sa juste valeur.
JUST DELAYED
Dans un autre genre, une chanson écrite par un père à sa fille (qui jouent tous les deux dans le clip, père qui pose sa voix). C’est simple, c’est classique, mais ça fonctionne par la sincérité qui se dégage du propos et des sentiments inextinguibles qui lient un père à sa fille (et inversement). Bref, on partage, parce que ça nous touche. Et que c’est une excellente façon de clore cette playlist.
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