[ALBUM] MAGON, Hour after hour // le rock est sain et sauf !
Hour after hour, deuxième album de Magon (disponible chez December Square / Luik Music)
Et le rock, il va comment ? Plutôt très bien s’il est à l’image de celui de Magon. En effet, le musicien franco-israélien nous démontre avec Hour after hour que le rock est toujours vivant et qu’il va le rester un bon moment. Ce disque incroyable est un trait d’union entre le rock des débuts et celui des années 90, mais aussi de celui des années 90 à celui d’aujourd’hui. Autrement dit, il couvre toute la palette du genre avec une liberté de ton assez inimaginable.
Les premières impressions sont souvent les bonnes.
Comment pourraient-ils en être différemment avec cet album, d’autant que ces premières impressions se tournent vers un certain Bob Dylan. Change, qui ouvre l’album, possède en effet, quelque part dans la voix de Magon, des accents Dylaniens, à savoir un phrasé étiré, parfois légèrement incompréhensible, mais qui a du chien. Il nous met directement dans le bain d’Hour after hour, et dès lors nous capture littéralement. Son magnétisme est tel qu’il est impossible de se détourner de cet album dans lequel nous nous immergeons au-delà du raisonnable.
Il faut dire que Magon possède une classe incroyable. Celle qui permet de faire du neuf avec du vieux, de booster tous les curseurs vers le haut, qu’ils soient mélodiques, vocaux ou instrumentaux. Il n’y a rien qui dépasse du cadre, tout en étant par-delà celui-ci. Autrement dit, le garçon nous propose un rock irréprochable, légèrement agrémenté de petites bidouilles dans ses effets, qui lui donnent une dimension très actuelle. Mais, par le souffle qu’il dégage, par son aspect authentique, il sort de ce giron pour nous offrir l’un des disques les plus excitants de ces dernières années.
Mélodies à la grâce indiscutable.
L’un des points forts de Magon est de nous pondre des lignes de chant absolument géniales. Elles reposent toujours sur une base mélodique du même acabit. Il n’y a rien de compliqué dans le rock, c’est une histoire de mojo, de karma. Quand tu as compris ça, tu as tout compris. Et assurément, Magon à tout pigé en nous proposant une synthèse de 60 ans de rock, sève que nous avons tous assimilée, ne serait-ce que par le biais de musiques publicitaires et/ou de films/séries. En ce sens, sa musique nous est tout de suite familière, sans pour autant nous donner l’impression d’avoir été mille et une fois entendue.
Bien sûr, il y a quelques influences que nous reconnaissons. Celle de Dylan, oui, un peu, celle de groupes plus radicaux comme The velvet underground également, mais aussi, enfin nous le ressentons ainsi, de Michael Hutchence (Inxs), notamment dans le timbre de voix. Mais, si la musique de Magon est irrémédiablement rock, une pointe de psychédélisme apparaît ici et là, sur Coucou my friend notamment, évoquant par la même occasion le talent de compositeur d’un Syd Barrett. À l’instar du fondateur des Pink Floyd, Magon a pigé que le plus court trajet vers l’évidence reste de ne jamais sombrer dans la surenchère. Il a tout bon puisque Hour after hour dégage un parfum d’urgence ténu, comme s’il tenait absolument à ce que nous restions sur nos gardes, que jamais nous ne nous relâchions. Ainsi, chaque titre, malgré leur brièveté (il nous rappelle à cet effet le premier album de Girls in hawaii), parvient à nous faire pénétrer un univers bien à lui.
Production millimétrée.
Néanmoins, si chaque titre possède son univers, Hour after hour reste d’une cohérence inébranlable. Impossible d’extraire un titre pour le mettre en avant par rapport aux autres. La production sert de liant à l’ensemble. Classe, sobre, chaude, elle propose un mix absolument pertinent, laissant justement la place à chaque instrument, de façon à faire ressortir les arrangements de chacun à leur juste valeur. Il résulte de ce disque l’impression d’être au bon endroit au bon moment.
Au final nous avons, avec Hour after hour, un album rock sexy en diable qui déverse ses charmes à chaque titre, pour notre plus grand plaisir. En plus de cela, Magon a eu la bonne idée de faire un album, de dix titres, qui tient en 25 minutes, ce qui tend au génie pur et simple. Rien à enlever, rien à ajouter. Parfait !
LE titre de Hour after hour.
TOUS ! Rien à enlever, rien à ajouter. Parfait ! (oui, on insiste, mais c’est la vérité).
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