FULL MOON LITTLE HOUSE, Construire un groupe
Début de l’aventure en groupe.
C’est la rentrée, et elle s’annonce chargée pour Kévin Navizet. Nous l’avions en effet quitté sur l’annonce que l’on attendait, puisque Full moon little house, jusqu’alors seul fruit de son travail, évolue en formation réunissant en son sein, en plus de Kévin (chant, guitare), Jules Brunet à la batterie, Stéphane Bilger au clavier, Damien Bonhomme à la guitare (Ray Mond, France is baked on), et Yann Ollivier à la basse (The Craftmen Club, Thomas Howard Memorial). Mais si avoir des compositions toutes prêtes est un avantage (mais aussi un léger désavantage nous le verrons plus bas), est-ce pour autant facile de construire un groupe ?
Réponse : non ! Pourquoi ? Parce que, comme nous l’a dit Kévin, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte notamment lors des premières rencontres et premières répétitions. Car si tous les membres connaissent la musique sur laquelle ils doivent poser leurs parties instrumentales, ils ont aussi bien plus à « fournir ». On vous explique tout cela.
Les répètes.
C’est vrai, ce n’est pas forcément une nouveauté, mais ce n’est pas forcément toujours dit de façon explicite non plus, les membres d’un groupe plus ou moins amateur ont potentiellement un travail à côté. Du coup, caler des séances de répétition demande une organisation pour que tout le monde soit présent au bon moment. Rentrée de septembre oblige, mutations et changements job font que les emplois du temps sont délicats à faire coïncider et les répètes dures à placer. Septembre, pour FMLH n’échappe donc pas à la règle.
Les répétitions seront donc espacées avant de retrouver une fréquence plus régulière en octobre. Et il en faut de la régularité pour bien intégrer les morceaux. Si ceux-ci sont figés sur l’EP June phase 1 (et d’autres déjà façonnés qui rejoindront la phase 2 d’ici quelques semaines), il faut à chaque instrumentiste poser sa partie instrumentale, intégrer le morceau dans sa globalité, avec sa structure, ses évolutions rythmiques mais, encore plus délicat, réussir à apporter sa touche personnelle, de façon à ce qu’il se sente bien, et pas simplement un « instrument » sans âme.
Délicat.
Cette partie est forcément délicate. Le fait est que d’avoir des morceaux déjà figés peut s’avérer un défaut, puisqu’ils nécessitent dès lors une approche des plus rigoureuses, de laquelle le musicien doit réussir à s’extirper pour proposer son propre feeling, sans pour autant dénaturer l’original. Le talent des instrumentistes est donc tout là : faire sien un morceau appartenant à un autre, trouver les ressources techniques pour y coller au plus près, mais également humaines pour les transcender (et se faire une vraie place au sein du groupe).
Il faut également oser et proposer sa touche personnelle, avec subtilité et diplomatie pour faire aboutir des idées que le compositeur, jusqu’alors seul, n’avait peut-être pas entrevues. Voilà donc des défis qui paraissent à la fois complexes et simples, mais qui commencent à montrer ce que construire un groupe veut dire. Mais ça ne s’arrête pas là.
Définir un son.
En effet, jusque là, nous n’évoquons qu’une structure de morceau. Il faut que chacun l’acquière, la fasse sienne, y trouve ses marques, impose aussi sa vision, dans le but de rendre le morceau plus vivant que celui déjà proposé. Autrement dit, lui donner le souffle du live (c’est quand même là le but de la chose, sinon à quoi bon construire un groupe?).
Mais après cela, il faut définir un son, effectuer des réglages, à la fois pour restituer la qualité des morceaux déjà connus, mais leur donner également l’ampleur nécessaire pour enthousiasmer un public lors d’une prestation scénique. Donc, une fois les morceaux connus dans leurs moindres détails, il faudra effectuer des réglages divers, trouver l’équilibre parfait entre intensité et douceur, entre les abysses et l’intersidéral, développé par la version solo de Full Moon Little House. Le travail est d’ampleur, mais les musiciens sont coutumiers de ce genre de défi et sont au courant du phénomène (mais ne le craignent-ils pas malgré tout?)
Et le feeling ?
Et il y a cette dernière dimension, celle qui lie les hommes, cet élément humain indispensable sans lequel un groupe peut se retrouver à plat, synonyme d’un regroupement de techniques mais ne dégageant pas d’âme. Cela ne se fait que sur du plus long terme, quand les musiciens réussissent à créer ce tissu humain qui fait que non seulement les morceaux décollent, mais que les membres du groupe ressentent eux aussi un fort courant électrique entre eux qui leur permettra de se lancer corps et âme dans l’aventure.
Ce lien, cette cohésion, ne fait pas partie de ces choses que l’on décide. Il est le fruit d’affinités, de délires communs. Ils permettent au groupe de devenir une entité presque indivisible qui marche comme un seul homme dans un but commun : porter la musique vers des sommets de plaisir et d’émotions fortes. Nul doute qu’au fur et à mesure des répétitions ce lien invisible se fasse et nous permette, dans peu de temps, d’assister à un premier concert plein de promesses. So wait and see.
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