Playlist 7 // réajuster ses exigences à chaque nouveau titre

Nouvelle sélection musicale

Comme chaque vendredi, litzic dévoile ses récents coups de cœur. Une fois encore, nous avons du beau monde sur cette playlist 7. Quelques noms connus, mais surtout des nouveautés provenant d’horizons bien différents, ce qui nous pousse à réajuster sans cesse nos critères de sélection. Mais n’est-ce pas là, justement, la magie de la chose, découvrir, aimer, des musiques qui autrement nous seraient passées au-dessus de la tête. Faire fi des préjugés, écouter, comprendre les parcours, les propos, pour toujours mieux faire vibrer la corde sensible. Le pari est toujours stimulant, enrichissant, et nous permet de tourner un peu plus rond dans notre vie.

playlist 7LA HOULE

Toi (ce moi), nous fait une drôle d’impression. Musicalement, il porte un spleen shoegaze incroyablement fort, transmis par un chant tout en nuances, dont les incompréhensibles paroles renforcent une idée de tristesse infinie. Renforcé par un clip dans lequel le personnage principal promène sa détresse sur son visage, fermé dans une bulle imperméable de pensées que nous n’imaginons pas joyeuses, et ce durant une bonne partie de la vidéo, l’effet s’amplifie.

Puis, comme un heureux dénouement, le sourire réapparaît sur le visage auparavant terne et refermé sur lui-même. Au diapason, la musique devient moins dramatique, plus épique, portée par un souffle évoquant pour nous le renouveau, la page tournée, la joie simple naissant du moment présent. Ainsi débute un jour nouveau, loin de la détresse passée, comme si, enfin, nous étions guéris de nos plaies, peines de cœur comme vagues aux corps endoloris.

Toi ( ce moi) est extrait de La chute, album qui paraîtra à l’automne prochain chez October tone records/music from the masses

JOLIE MÔME

La magie des mots se pare parfois de la magie de la musique. Pas la peine que les deux racontent la même chose, du moment qu’elles se retrouvent sur le même chemin. Ainsi, le texte décrit une urgence, émotionnelle, forte, et la musique une douceur, un cocon, doux. Les deux se télescopent et fusionnent pour donner naissance à un titre, L’armure qui ne nous laisse absolument pas indifférent. Il fait résonner en nous la corde sensible, celui de l’amour, de la rencontre, des armures, justement, qui tombent quand plus rien n’a d’importance, ou quand tout en a tellement plus.

Ce morceau réunit en son sein ce que nous aimons sur Litzic : la poésie des mots et celle de la musique. Nous ne pouvions que succomber. Et nous en sommes heureux.

SUNSHADE

On aime beaucoup le duo Sunshade dont nous vous avons déjà parlé il y a un moment. Découvrez aujourd’hui le superbe clip animé du groupe, à travers le titre L’oiseau. Ambiance intimiste, esprit épique, la pop du duo est toujours aussi sublime, douce, et nous évoquant le travail d’un groupe qui nous manque beaucoup, à savoir Syd Matters. Fort heureusement, Sunshade a su prendre la relève, avec sa personnalité et le talent qui lui est propre et, loin d’être une consolation, c’est la certitude que la pop de qualité made in france n’est pas près de mourir.

 

LUCY GOOCH

Bristol n’a pas que produit le trip-hop. La ville est en effet responsable de Lucy Gooch, une artiste céleste qui irradie sur son nouveau single, le magnifique et reposant Ash and orange. Si une certaine piété semble émaner de ce morceau, il est aussi une parenthèse en ces temps furieusement fous et incertains. Il dégage un certain optimisme, une foi en quelque chose qui nous dépasserait et nous rendrait plus conscient de ce qui nous entoure, mais également qui repose en nous.

Proche de l’ambient, proche d’une abstraction, Ash and orange nous force à l’introspection, avec ce jeu de voix, superposées, décalées, parfois un peu trafiquées, mais dégageant toujours une force douce, de celle qui nous imprègne, d’une certaine façon, de félicité. Alors, nous nous laissons guider, conscients que cet état d’apesanteur peut s’estomper à tout moment. Profitons-en, car la fragilité de toute chose peut rompre l’instant magique d’une écoute. Et cette magie, nous en avons besoin.

PART-TIME FRIENDS

C’est un groupe qu’on suit de plus ou moins loin depuis un moment. A chaque nouvelle production, il nous surprend. Si le duo garde toujours cette identité liée au mariage de leurs deux voix, il ose, dans sa pop, les grands écarts, s’acoquinant parfois avec le rock, laissant parfois l’électro se faire dominante. Dans le cas de leur nouveau single, 2AM, il produit une pure pop, tendance plutôt ensoleillée, avec des claviers se travestissant en clarinettes.

Ce single annonce le nouvel album du duo, Weddings & Funerals, qui sortira le 19 mars chez Un plan simple. A suivre donc !

LIQUID BEAR

Rock, psych rock, deux styles qui, rien qu’à leur évocation, nous mettent l’eau à la bouche. Dans le cas de Liquid bear, cette humidité se trouve rassasiée tant le groupe nous régale. Riffs puissants, lourds, claviers monstrueux, harmonies vocales, mélodies imparables, que du bon. Le décors est vite planté, nous électrise, avant un final implacable, nous laissant à la fois groggy et en manque. Bref, on en redemande, et ça tombe bien, le groupe sort son EP en mars. On vous en redit plus à l’occasion !

Nikolaj Grandjean

Il suffit parfois de peu. Reposant sur une base folk d’une pureté insondable, porté par une voix expressive, engagée, Nikolaj Grandjean nous séduit instantanément avec Snowriders. Il nous évoque très rapidement un groupe comme 16 Horsepower par ce côté brûlant, sans concessions, émanant du chant et d’une certaine âpreté de la production. Celle-ci, relativement dépouillée, porte à bout de bras cette chanson qui traite de la solitude. En effet, l’homme solitaire dont il est question préfère l’isolement à la foule. Cette chanson parle aussi du côté sombre de l’amour puisque l’homme, timide et honteux du peu qu’il a à offrir, invite malgré tout une femme à rester avec lui.

Brûlant, ce titre nous émeut et promet de très belles choses pour l’artiste que nous suivrons d’une oreille attentive.

ZINDA REINHARDT

Titre très étrange que ce Cingano. Enfin étrange, oui et non. Il est un peu le symbole de la réunion entre tradition et modernité, entre musique tzigane et électro. Sur une base ultra répétitive, Zinda Reinhardt pose son chant, gonflé d’âme, sur une musique qui, par ces caractéristiques électroniques, en semble dépourvue. Mais, avec talent, l’artiste réussit à ce que les deux entités s’auto-nourrissent l’une de l’autre, pour un résultat des plus convaincants. Un groove inattendu nous surprend, une force remontant des temps anciens semble irradier de la voix de la chanteuse. L’ensemble nous porte, fait vaciller nos certitudes et gonfle notre cœur d’un peu de joie (on sent en effet un peu de taquinerie dans les lignes de chant de Zinda Reinhardt). Bref, belle surprise et découverte !

HUM HUM

Monkey song, nouveau titre de Hum hum, préfigurant un disque à sortir dans l’année, nous entraine dans une pop disco légèrement rétro futuriste dans ces sonorités de clavier. Mais qui dégage un groove imparable, porté par une basse dansante, sur une base de guitare pas mal funky. L’ensemble nos propose une musique ultra accessible, possédant une esthétique bien particulière à laquelle nous avons du mal à résister, nous devons l’avouer. Ce clip se veut une ode à l’anticonformisme et à la liberté, à être finalement qui nous sommes, en nous foutant de la norme sociale.

À noter, si ces sonorités de clavier ne vous sont pas totalement étrangères, que c’est BT 93 qui officie derrière ceux-ci. Preuve que ça vaut doublement le coup de se laisser séduire par cette « chanson de singe».

Revoir la playlist 6

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