PHILIPPE SARR Portrait

Un homme qui aime Pink Floyd est forcément un homme bien.

Quand il écrit des histoires, il l’est encore plus.

Et honnêtement, ça tombe plutôt bien parce que l’auteur de ce mois de septembre est à la fois l’un et l’autre.

Philippe Sarr, dont nous avions chroniqué son roman Tagada, alors que ce site était encore balbutiant, et l’auteur de ce mois de septembre (synonyme de rentrée des classes, littéraire etc…).

Ses deux romans, Tagada, La P’tite Hélène Éditions, et Les chairs utopiques, conte effroyable publié par Crispation éditions, étaient des condensés de folie, de poésie, de psychologie, arrosés de quelques zestes d’humour, désespérés par moments, lunaires à d’autres. La nouvelle qu’il nous propose pour le mois à venir est surprenante, jouant sur le thème de l’énergie, de l’habitat, de la précarité, du manque de repères. Ce qui fait nous dire que Philippe est conscient, en prise avec le présent.

Un regard acéré sert au peintre, comme au photographe, à produire ou reproduire un fragment de l’existence, du moment, en y incorporant une part de sa personnalité. De la même façon, le regard est aussi l’outil premier de l’écrivain qui, qu’il le veuille ou pas, retransmet des vérités, pas toujours reluisantes, avec l’image créée par ses mots (et par conséquent sa personnalité).

Philippe fait partie de cette catégorie de personnes qui observe et distille, avec la force et l’originalité de ses mots, l’état des lieux de ce monde au bord du gouffre, mais sans en noircir le trait même s’il aime, nous le devinons, à le forcer. Son talent réside dans l’art de tout laisser paraître en creux, entre les lignes. Qui ne dit mot consent, mais qui les manipule avec tact en dit plus qu’il n’y paraît. En ce sens, Philippe provoque une émotion à travers des éléments quotidiens, met un point d’honneur à rester ancré (ou encré comme bon vous semble) dans une forme de banalité du jour présent, ce qui le rend extraordinaire.

La personne qui se cache derrière l’auteur reste insaisissable. Nous l’imaginons posé alors que sa plume est virevoltante. Nous l’imaginons philosophe combien même le personnage de son Tagada subit sa vie, et s’en contente. Nous pensons à un être farouchement humain, intègre, généreux également, parce que nous sentons poindre en lui la classe d’un dandy rock et la sobriété de celui qui sait.

Philippe Sarr nous fait l’honneur de nous offrir une nouvelle, de répondre à notre interview, d’être présent en ces pages avec discrétion mais constance.

Ce qui fait nous dire que, comme nous le disions en guise d’introduction, un homme qui aime Pink Floyd est forcément un homme bien. Nous venons, nous semble-t-il, d’en faire la démonstration.

PS : Philippe Sarr a décidé d’être identifié par une image, et nous avons choisi celle du célèbre album des Floyds, Wish you were here, réalisé par l’agence Hypgnosis. Pourquoi ce choix ? Outre le fait que notre auteur du mois aime ce groupe, cette illustration nous semble convenir à merveille pour illustrer le travail de Philippe, l’homme en feu serrant la main de l’autre homme étant, dans le cas présent, synonyme de folie, de désinvolture face à ce monde fou. L’arrière plan évoquant l’urbanité du monde d’aujourd’hui, est quant à lui en rapport avec la nouvelle que vous découvrirez bientôt.

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