[ EP ] NOISS, Deafening, grunge sous perfusion métal.

Deafening, 2é EP de Noiss.

Noiss est un trio de Chambéry. Un trio très orienté rock puisqu’il réveille, chez l’adulte que nous sommes, l’adolescent que nous étions au début des années 90, en titillant la veine grunge qui sommeillait depuis trop longtemps en nous. Deafening s’inscrit en effet dans cette veine grunge que nous apprécions tant, mais pas que.

Le spectre de Nirvana.

Il est impossible de ne pas voir dans Noiss une certaine filitation avec Nirvana, groupe grunge ultime dont, étrangement, très peu de groupe se réclament aujourd’hui (ce qui nous pose bien évidemment pas mal de questions, sans réponses). Bref, on sent tout de suite que le groupe en a sous le pied, tant au niveau des riffs scotchés au bitume qu’au niveau de la voix bien éraillée comme il faut.

À cela nous ajoutons une batterie plombée, lourde comme si ses baguette était en méta, et qui ponctue les titres avec une force sauvage indomptable. Elle nous fait regretter le temps où un certain Dave Grohl martyrisait ses fûts avec un talent hors normes. La basse appuie elle aussi là où ça fait du bien, et l’ado que nous étions au début des années 90 jubile, au point que quelques boutons d’acné ressurgissent de façon fort contrariante.

Rock indé, énergie metal.

Ouais, et l’adulte des années 2020, il en pense quoi lui ? Bon, autant le dire de suite, Noiss est une bonne cure de jouvence, bien plus efficace qu’une cure thermale pour se remettre les neurones en place. Toute cette électricité, toute cette énergie nous gonfle le moteur d’adrénaline, de plaisir aussi. Les cinq morceaux sont ici diaboliquement efficaces, développent un groove monstrueux. Appuyée par des choeurs, quand il le faut, la voix nous donne un indicible frisson orgasmique lorsqu’elle lâche les watts.

Nous sommes donc ici en territoire grunge, cela ne fait aucun doute. Et nous y retrouvons, sur Enjoy this day par exemple, morceau instrumental, toute l’atmosphère du rock indé US des 90’s. Plus vrai tu meurs ! Ils ne sont pas très loin les groupes un jour vénérés par Kurt Cobain, les Sonic Youth, les Pixies. On pense que Noiss s’en est gavé jusqu’à l’indigestion (avec pas mal de Nirvana, de Soundgarden, de Pearl Jam, d’Alice in chains aussi).

Et ça fait du bien. Question énergie, nous ne sommes pas loin du métal des Guns N’Roses, qui était alors un groupe incontournable, ou de Metallica, qui était un groupe incontournable lui aussi (et surtout moins con que les Guns). Ben évidemment, le côté punk n’est jamais très loin lui non plus (le grunge en étant en quelque sorte un dérivé).

Intelligent.

Mais ce qui nous fait le plus bander (oui oui on peut le dire) c’est que Noiss est loin de jouer la redite. S’il évoque la réinterprétation d’un style aujourd’hui défunt, il le fait avec une rare intelligence. Deafening est une petite tuerie complètement inattendue qui panse toutes nos plaies dues à près de 30 ans d’absence de ce son inimitable.

Deafening s’impose alors sans coup férir dans notre platine. Qu’ajouter de plus ? C’est jouissif, c’est bien fait, ça va à l’essentiel, en le respectant, mais en restant aussi totalement moderne. On aime on aime on aime !

noiss deafening

Site officiel Noiss

On pense à Dirty Bootz

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