PHILIPPE AZAR Le mot de la fin
Je ne remercierai jamais assez le patron de cette nouvelle revue qui fait honneur à des auteurs comme moi d’être mis en lumière, la petite, celle qui tombe au hasard sur l’asphalte au coin de petits réverbères des ruelles sans nom.
Je dis petite car le constat est amère et LTZIC n’y est absolument pour rien. Le paysage littéraire actuel est assez pauvre. Je parle de celui qu’on nous vend toute la sainte journée aux détours de la seule émission littéraire télévisée en France et de la radio nationale qui ventent les mérites de la daube commerciale qui surfe sur les maux de l’actualité et qui n’a absolument pas besoin de pub.
Le lecteur qui se perd dans la masse des 1000 livres publiés chaque année ne prend plus la peine d’aller discuter avec son libraire préféré, plus le temps, la télé et la radio font ça pour lui. Faut comprendre les télés et les radios, les grands éditeurs font toujours de gros chèques, même quand le commentateur se fout de la gueule de l’auteur qui n’en n’est pas un. Faut qu’ on en parle, c’est tout. Faut vendre et rentrer dans ses frais.
Au milieu des faux auteurs et des lecteurs, il y a le vrai auteur qui crève de faim tout en continuant à s’atteler à son art pour lui-même sans rien attendre en retour, si ce n’est peut-être la satisfaction d’avoir touché un cœur ou deux. Vous me direz, il y a les réseaux sociaux. Ça aide. Ça n’existait pas à l’époque des grands auteurs. C’est vrai. Il y avait aussi moins de daube à cette époque. Le lecteur était moins pris pour un con et avait la tomate facile. Ça dissuadait les imposteurs. Et puis, les réseaux sociaux c’est tout un art subtil de la sournoiserie pour attirer les gens à soi. Faut avoir l’esprit qui va avec et écrire avec son porte-monnaie dans la main gauche.
Je remercie toutes celles et ceux qui m’ont fait la grâce de poser leurs yeux sur mes petits mots. Ne lâchez pas cette revue, elle mérite de perdurer, parce que le patron est courageux et honnête et que cette revue est bien meilleure que tout ce que vous ne méritez pas de lire.
Longue vie à LITZIC.
Philippe.