[ PORTAIT ] MATÉO LAVINA, côté musicien, Zerkala..

Fin de notre portrait, en deux phases, de Matéo Lavina.

Après l’auteur, nous nous arrêtons sur l’autre facette de Matéo Lavina, à savoir celle qu’il exprime par le biais de Zerkala, son projet musical. Il s’agit ici d’une électro nous évoquant parfois le jazz, parfois les musiques plus urbaines. Elle se rapproche en ce sens un peu de ce que pouvait faire un groupe comme Saint-Germain, c’est-à-dire un habile mélange des genres, entre un style qui n’est plus tout jeune (même si encore grandement en forme) et une musique devenue en quelque sorte la norme.

Rappelons tout de même ceci : Matéo Lavina a suivi un cursus classique puisqu’il a fait le conservatoire de Paris, option Flûte traversière. Ici, nulle trace de celle-ci (enfin peut-être mais nous ne l’avons pas clairement identifiée), mais une musique à la fois dansante et « à la cool », possédant parfois également un côté pieux. Si la rigueur du conservatoire pouvait nous faire craindre un univers un peu rigide, il n’en est en fait rien. Car avec Zerkala, Matéo Lavina, comme l’auteur, nous entraîne dans un univers bien à lui, s’affranchissant des conventions.

Moins noire que sa plume.

La première chose qui nous étonne, c’est que sa musique n’est pas très proche de sa littérature. En effet, celle-ci était plutôt noire, dans les grandes lignes, tandis que de sa musique s’échappe une lumière, parfois presque «divine ». Vous savez, comme du genre de celui qui est frappé d’une vision. On imagine que le ciel se met soudain à l’éclairer. Eh bien la musique de Zerkala nous fait le même effet, celle d’une lumière douce, jaune, qui tomberait du ciel.

L’esprit est ici plus léger que dans l’écriture des nouvelles que nous avons eues en notre possession. L’intérêt est pour nous d’y trouver des points de concordances (et avouons-le direct, ce n’est pas chose aisée!). Malgré tout, nous notons ceci. Si les écrits de Matéo Lavina était noir, ils portaient néanmoins un sentiment proche de l’amour. Amour des gens, amour des amis. Quelque chose de sain dans le rapport de ses héros fracassés. On retrouve un peu de cela dans sa musique, à savoir une chaleur émanant d’un petit rien, d’une ambiance, d’une mélodie.

Pourtant, mélancolie…

Nous décelons parfois une légère trace de mélancolie dans les morceaux de Zerkala. Elle se situe souvent aux arrière-plans, mais ne plombe en rien les rythmiques plutôt portées vers quelque chose d’enlevé, presque trap. L’assemblage des deux porte la musique de Zerkana dans une danse auréolée d’un esprit mystique (mais pas divin, quelque chose de plus terre à terre).

La patte du musicien est assurée. Minimaliste, elle correspond assez bien à l’écriture de l’auteur. En effet, dans ses nouvelles, les descriptions laissent la place belle à l’imaginaire, par leur concision d’une part, par leur précision d’autre part (c’est-à-dire que peu de mots donnent à en lire beaucoup). Il en est de même avec sa musique. Répétitive, comme c’est souvent le cas de l’électro, c’est par des ajouts successifs, minimalistes eux aussi, que Zerkala tisse sa trame mélodique, dansante.

Ainsi que son histoire. Pour autant, pas de vide ! Le minimalisme n’est pas ici synonyme d’épure un peu froide, mais d’une économie de note dans un thème donné. Bouclé et agrémenté de nouveaux éléments, chaque morceau se trouve être totalement en phase avec des critères proches de la pop, ou du moins d’une électropop, toujours raffinée.

Dans le même moule.

Ainsi, nous arrivons à croire que le musicien et l’auteur sont une seule et même personne. Si son écriture avait des couleurs ternes, camaïeux de gris, sa musique va de l’orange au jaune (enfin pour nous, c’est très subjectif). En revanche, nous retrouvons la même capacité à laisser celui qui lit et celui qui écoute se faire sa propre idée et surtout son propre imaginaire.

Le tout nous décrit un homme épris de liberté, dans une recherche de paix, dans ce qui unit les hommes entre eux, de ce sentiment profond qui reste commun à tous. Même si des thèmes sont graves, il parvient toujours à y mettre une pointe de légèreté. Et même si sa musique paraît plus joyeuse, elle ne se débarrasse pour autant jamais complètement de sa part mélancolique.

matéo lavina zerkala

Relire la nouvelle Jusqu’au dernier battement

Relire le « portrait auteur » de Matéo Lavina

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