Label Crème Brulée Records
Interview réalisée à Dinan le 28/12/2022, au Canard Electrik
J’ai eu la chance de rencontrer, au fief de l’association Paul, Clément et Théo, 3 copains fort sympathiques pour évoquer le Label Crème Brulée records (https://www.facebook.com/cremebruleerecords) qu’ils ont fondés il y a 4 ans avec Mikaël le tenancier du bar le Canard Electrick où nous nous trouvons en ce début de soirée.
Je précise que je connais Paul Moro depuis 2 ans et que j’ai eu l’occasion de le croiser généralement pendant des festivals (Binic Blues, Route du Rock, Party Birthday de son label, concerts au Bistrot de la Poste de St Brieuc).
La 1ère fois c’était au « Bistrot de la poste » à St Brieuc début 2020 ou il assurait la « promotion » du groupe Rennais « Guedal Tejaz » puis par la suite pour les concerts de « Hoorssees », d’« Amablanc » ou de « Maxwell Farrington » .
Depuis 2 ans je ne rate pas la soirée anniversaire du label qui se déroule à la salle le Labo à Dinan, en musique bien évidemment.
Paul est un garçon tout sourire, plein d’entrains dans la vie comme au concert, sautant un peu partout de la scène au public, sans oublier de slamer sur le dos de temps en temps. Un petit lutin malin et dynamique.
Je vais retrouver la même énergie et gentillesse du côté de Clément, Théo, sans oublier Mikou occupé à servir ses clients sous une centaine de canards en plastique collés au plafond.
Ce sont tous des musiciens passionnés et des ptits gars plein de projets. Les « officiels » du label sont donc : Paul Moro, Mikaël Baron, Clement Bauduin, Theo Latappy, Theophile Lallouet, Wiliam Hamon qui habite à Glasgow et d’autres membres qui viennent et repartent en fonction de leur disponibilité, comme Marine Tallemet.
Intéressons-nous à la création du label Crème Brulée Records.
L’interview
Litzic : Je m’adresse d’abord à toi Paul car on se connait un peu. Comment vas-tu depuis la dernière soirée anniversaire du label le 17 Décembre dernier ?
Paul : Très bien Merci.
Litzic : Je dois t’appeler Mr le Président ?
Clement : Oui il faut l’appeler comme cela, juridiquement c’est lui le président ! moi je suis le trésorier
Lizic : C’est donc une structure que tu as montée il y a 4 ans, en pleine jeunesse, puisque tu as 26 ans. Peux-tu m’expliquer pourquoi tu as eu cette idée ?
Paul : Oui j’avais 22 ans quand on a commencé à monter Crème Brulée Records. Au tout départ c’est quand j’avais 20 ans avant de partir à Glasgow que j’avais évoqué ce projet avec Mikou : « Mikaël Baron » le tenancier du bar où nous nous trouvons le futur « vice-président ». Il n’y avait pas encore les statuts de l’association mais je voulais monter un label, sans savoir d’ailleurs en quoi ça consistait et ce que je voulais en faire. Puis je suis parti travailler à Glasgow dans un restaurant.
Clément : Ca correspond aussi à la période où tu as arrêté ton groupe de musique « Cheapster » après avoir joué 2 années d’affilées au Binic Blues Festival en 2016 et 2017.
Paul : Oui exactement, cette idée de label je l’avais donc en partant à Glasgow. A cet âge en arrivant dans une grande ville comme Glasgow, il suffit de sortir de chez toi pour aller au concert. J’ai rencontré des associations de personnes qui organisaient des concerts qui avaient monté des labels à l’arrache et qui produisaient des enregistrements sur cassette. En revenant de Glasgow dans notre ville de Dinan (12 000 habitants) j’ai eu envie de me lancer la-dedans avec Mikou. Vu qu’à Dinan on avait plein de potes qui faisaient de la musique, Clement par exemple et mes anciens potes de « Cheapster », on a voulu réunir tout ce beau monde en créant le label.
Clement : Mikou avait déjà l’habitude du monde associatif, il nous a bien aidé au départ pour créer « administrativement » les statuts de l’asso.
Paul : Mikou jouait aux claviers dans un groupe qui a fait la tournée des Transmusicales en 2004 « Dream Dog » . C’est un ancien bassiste noïse avec un héritage punk dans l’âme. Avec son bar il a fait jouer des groupes et des Dj et nous, du coup, on avait un QG pour faire nos réunions et boire des demis.
« …dans une grande ville comme Glasgow, il suffit de sortir de chez toi pour aller au concert »
Litzic : Avec une ligne de budget alloué « Réunion » ?
Paul : Exactement, tu nous feras une fiche Mikou ! (rires), c’est la plus grosse partie du budget.
Litzic : Vous êtes donc un label, une marque. Est-ce que vous produisez les disques ?
Clément : Oui on est un label associatif indépendant. Ce n’est pas une structure professionnelle. On est tous bénévole, on n’a pas de salaire lié à cette activité. On fait une sortie d’album qui permet de financer celle d’après. On organise aussi des concerts pour dégager un peu de tune et financer une autre sortie. Tous l’argent est réinvesti immédiatement.
Litzic : Donc l’enregistrement de l’album est financé par l’association ?
Paul : Ca dépend. C’est à la carte. Certains groupes arrivent avec un album qu’ils nous présentent (« Amablanc » par exemple) et parfois on a donné des coups de main pour « Edern » ou « Camden Supernova » l’ancien groupe de Clement. J’ai souvenir d’avoir transformé la ferme de mes grands-parents en « studio » pendant 4 à 5 jours pour les enregistrements et après ce sont des potes de Crème Brulée ou Baptiste un copain de « Amablanc » qui est Ingénieur sons qui a travaillé dessus. On a un pote aussi sur Dinan qui fait du masteuring. On a un ami parisien qui bosse dans une boîte de distribution et qui a signé le label pour la France et l’Europe . Au final, c’est toute une bande de copains.
Clément : Et toi Paul comme tu as connu pas mal de personnes avec « le Binic Blues festival », par exemple Seb Blanchais du magasin de disques « Rockinbones » (https://www.facebook.com/rockinbonesfr) et du label Beast records (https://www.beast-records.com/ ) il nous a aussi aiguillé pour fabriquer les vinyles. Ils ont d’ailleurs coproduit le second album de « Guadal tejaz » avec nous ( https://guadaltejaz.bandcamp.com/album/noche-triste).
Pour le 1er c’était que nous avec un coup de main de l’association « La nef des Fous » en support
Paul : Oui, on avait aussi sorti l’album de « Maxwell Farrington » avec Beast records et celui de « Hoorsees » sur CD.
« On s’est retrouvé à une centaine pour un truc de malade, je priai pour que le sol ne s’effondre pas. »
Iitzic : Hoorsees, un groupe « Parisien » comment vous avez fait pour qu’ils connaissent votre label de Dinan ?
Paul : En fait avec mon ancien groupe, j’avais fait des plateaux avec l’ancien groupe de Hoorsees on s’est rencontré comme ça. D’ailleurs quand j’étais en écosse, je me rappelle d’une tempête de neige à Glasgow. Hoorsees devait jouer ce soir-là, concert annulé. Je les héberge et voilà qu’on reçoit un SMS avec concert improvisé dans un appartement. On s’est retrouvé à une centaine pour un truc de malade, je priai pour que le sol ne s’effondre pas. C’était pas chez moi (rires !).
Litzic : Il y avait de quoi faire de belles photos à mettre sur une pochette de disques. Vous développez comment le graphisme pour votre label ?
Clément : On a un pote William qui est resté sur Glasgow et qui peut développer ça à son travail.
Paul : Oui d’ailleurs pour le dernier concert, pour les 4 ans de l’asso, on a fait faire l’affiche par une copine , elle aussi sur Glasgow. Un collectif de filles dispersées entre New York , Glasgow et des îles.
Conversation écourtée par l’arrivée de Théo également membre actif de l’association.
Clément : En fait on peut dire que depuis le début de Crème Brulée Records on a toujours travaillé, avec notre réseau d’ami-e-s. On n’a jamais sorti quelque chose de complètement extérieur. Il y a toujours eu une relation amicale, une découverte en concert. On n’est pas un label qui reçoit un mail et qui écoute les artistes autrement qu’en concert en tous cas pour l’instant.
Litzic : Oui, par exemple le groupe « Sweaty Palms » » que j’ai pu apprécier en live le 18 Décembre dernier. Vous les connaissiez, ou est-ce que vous les avez démarchés ? Vous faites de la prospection de groupe ?
( https://sweaty-palms.bandcamp.com/album/the-pursuit-of-novelty)
Paul : on n’a pas pour l’instant vocation à le faire. On a une petite dizaine de groupes sur notre label. J’ai rencontré le leader du groupe de « Sweaty Palms » au Printemps 2022 en retournant à Glasgow. Le chanteur est- venu en France avec son projet acoustique, Il est resté 10 jours à la maison, il a fait 3 concerts dans le coin. On s’est tout de suite bien entendu. Comme il voulait revenir en France, on lui a organisé une petite tournée de 4 dates à Dinan Nantes Mont de Marsan et même à Paris au Supersonic. D’ailleurs quand il jouait à Paris, tout le monde disait « quoi vous allez jouer à Dinan ? » : « Allez vous faire foutre ! » (rires sarcastiques).
… »ton objectif au départ était de créer un collectif pour fédérer et organiser des concerts de musique que tu Kiffes à Dinan…
Litzic Ca me rappelle une interview de toi Paul que j’avais pu lire où tu expliquais que ton objectif au départ était de créer un collectif pour fédérer et organiser des concerts de musique que tu Kiffes à Dinan « une ville de 12 000 Habitants » Bravo pour l’ancrage territorial. En plus vous êtes tous musiciens, on ne monte pas un label comme ça par hasard, je dis cela au regard de mes 2 mois de pratique de la basse (rires d’encouragement).
Paul : En effet, d’ailleurs Théo qui vient de nous rejoindre, joue dans plusieurs groupes : « Amablanc » (post-rock) et « Kalac » (Fuzzy psyche). Si on peut dynamiser le bourg de Dinan, ce n’est pas qu’une ville de tourisme qui vit 2 mois dans l’année. C’est sûr qu’il y a beaucoup de musiciens ici, qui parfois se retrouvant étudiant à Rennes, se disent musiciens Rennais.
Théo : En fait maintenant on en joue, on dit qu’on vient de Dinan et pas de Rennes. Dinan peut paraitre animé mais il n’y a pas beaucoup de lieux pour jouer. Il y a quelques bars, mais il faut ramener tout ton matériel sono et assurer la logistique. L’été il y a un festival éphémère sous le viaduc on y a organisé des concerts.
Litzic : Crème Brulée Records, un nom de label en rapport avec le titre éponyme des Sonic-Youth sur l’album « Dirty ». J’ai eu la chance vu mon âge de les voir aux Transmusicales de Rennes puis d’autres groupes comme Pixies, Nirvana, Pavement, New Order ça fait partie des genres musicaux que vous appréciez ?
Paul : Oui bien sur, « Silver Juice » aussi et de Manchester plutôt les « Happy Mondays », au bon souvenir d’un anglais buveur de Guinness et « pèteur » invétéré qu’on a croisé la-bas il y a 4 ans pendant nos vacances. Quand on lui a parlé musique et évoqué aussi un groupe comme « The fall » il nous a dit qu’il était un proche de Marc E Smith le chanteur du groupe et qu’il avait fait des covers pour le groupe ou des fresques à l’Hacienda. Il s’appelle Mark Kennedy.
Clément : D’ailleurs il nous a dit « Pour sortir de Manchester il n’y a pas 36 façons, soit tu fais de la musique, de la boxe ou du Football »
« …on organise une dizaine d’évènements par an entre concerts et dj-set… »
Litzic : C’est chouette une belle rencontre, vous vous débrouillez bien. En 4 ans vous vous êtes développés ?
Paul, Théo, Clément : Oui on organise une dizaine d’évènements par an entre concerts et dj-set au marché de Noël par exemple avec des disquaires, des évènements qui nous tiennent à cœur.
Litzic : Vous mixez tous ?
Paul, Théo, Clément : Disons qu’on passe des disques, on n’est pas des professionnels. On est avant tout animateur de soirée. J’ai même été animateur de Karaoké ( Litzic : je ne donnerai pas le nom de celui qui l’a inscrit sur son CV).
Litzic : Quels sont les projets à venir ?
Paul : Depuis la venue de « Sweaty Palms » pour les 4 ans du label, il y a des choses qui se préparent avec l’écosse. Des concerts j’en ai vu The Osees, Viagra Boys, Fat White Family pour moi certains groupes (SIC) sont des rigolos par rapport à Sweaty. Ce sont des guerriers les mecs quand ils arrivent. Ils font 4000 bornes dans un camion qui n’a pas de freins et pas de phares. Le retour Mont de Marsan Glasgow 24h de route. Le camion je l’ai vu, perso je ne serai pas monté dedans ! Pour moi, on est dans le Haut du Haut du panier de ce qui se fait actuellement et pas que par chauvinisme écossais, quand c’est bon autant le dire, comme quand c’est mauvais d’ailleurs. Le problème est que c’est peut-être un groupe qui n’explosera jamais, car maintenant il faut avoir une attachée presse, être dans les réseaux, faire la cour au programmateur des festivals. Eux c’est tout ce qu’ils détestent. Ils passent leur temps à faire de la Zique des rats de laboratoire des rats de studio. A Glasgow quand ils font un concert c’est sold-out. Ils ont fait une session à la BBC quand ils avaient signé chez Nice One et à l’époque ils avaient effectivement une attachée presse mais ça n’a pas abouti.
Litzic : Il est donc utile d’avoir un ou une attachée de presse ?
Paul : Oui ! En effet pour le 1er album de Guadal, on n’en avait pas et t’as beau envoyer des mails y compris à des personnes du « milieu » en vacances sur la côte. « Oui on essaiera de faire quelque chose ». «Que Nenni !». Par contre si tu as une attachée de presse, le clip tu le passes en exclu sur Rock and Folk. Mince s’il faut que les journalistes aient le disque avec le dossier presse pré-écrit pour qu’ils s’intéressent à un groupe ? On a l’impression que c’est ça quand même ! Pareil pour les programmateurs si tu n’as pas un tourneur ! Je trouve qu’au final que ces personnes ne prennent pas assez de risques. Ils ne vont pas chez les disquaires ces gens-là. Ils reçoivent les disques et ils pourraient en faire des concerts par soir s’ils le voulaient.
« Mince si-il faut que les journalistes aient le disque avec le dossier presse pré-écrit pour qu’ils s’intéressent à un groupe ? On a l’impression que c’est ça quand même ! Pareil pour les programmateurs si tu n’as pas un tourneur ! Je trouve qu’au final que ces personnes ne prennent pas assez de risques. Ils ne vont pas chez les disquaires ces gens-là. »
Litzic : C’est vrai qu’il y a énormément de sorties de disques ou EP. Un magazine comme le nôtre reçoit 15 mails par jour avec des titres ou EP en pré-écoutes et des textes d’accompagnement. Pour moi le Live reste révélateur de l’énergie du groupe. Vous qui êtes musiciens, vous le confirmer ?
Théo : Oui pour ce type de musique les groupes veulent d’abord jouer en live plutôt qu’en studio.
Litzic : Et par exemple pour votre label comment se passe l’organisation d’un concert ? il y a des frais à engager ? Quel est le budget d’une soirée comme celle de votre 4èeme anniversaire (4 groupes sur scène) ?
Clément : On fait le bilan tout à l’heure. Disons 2500 € pour organiser la soirée. Entre la billetterie (environ 200 entrées payantes à 10 €), le merchandising et les consommations on doit être légèrement excédentaire. Mais ça ne nous donne pas le budget pour produire un album. Par contre on n’a pas fait de demande de subvention à la ville de Dinan par exemple, par « flemme probablement » (rires) et parce qu’on ne touche pas un public aussi nombreux et large que d’autres associations locales.
Litzic : Mais vous vous en sortez financièrement ?
Paul : On a pris des roustes tout de même. Tu fais venir un groupe de Lyon pour un concert, on sortait leur album et tu fais 12 entrées à Dinan ? toi tu payes les boissons et la bouffe pour le groupe tu perds 400 balles sur ta soirée. En fait c’est généralement à la soirée anniversaire qu’on fait un peu de bénéfices,malgré le fait qu’à l’exception de cette année, on pratiquait un prix libre. Cette année on a dû louer la salle, les bières ont augmenté la sécu aussi.
Litzic : Je trouve vos prix très raisonnables : libre ou de 6 à 10 € par personne. J’ai souvenir d’interrogations de journalistes lors de la conférence de presse de la Route du Rock sur une affluence en baisse du fait de l’augmentation du prix du billet.
Théo : c’est vrai que le forfait 3 jours était tout de même à 120 € ce n’est pas toujours évident pour les jeunes.
Paul : je ne sais pas si tu te rappelles mais à une époque l’entrée au « Helfest » coutait 150 € les 3 jours et tout le monde disait, « mais ce sont des tarés » aujourd’hui c’est plus de 200 balles. Les festivals sont devenus Hyper chers du coup l’âge des festivaliers augmente (plus de 25 ans). Nous on a connu la route du Rock, on avait à peine 18 ans !
Théo : Maintenant tu rajoutes la bouffe, l’alcool, le fait que tu ne peux pas retourner sur le camping même avec un pass 3 jours, il y a beaucoup de gens qui renoncent c’est trop cher pour moi ! Il faut se faire offrir la place et tu ne fais pas 15 festivals, tu choisis.
Clément : Mais on comprend, qu’après le COVID tout a augmenté, le prix de l’essence, le prix des tourneurs, un merchandising compliqué avec des taxes.
Pour moi les Sweaty Palms sont les Guadal [Tejaz] de Glasgow
Litzic : Vous avez fêté vos 4 ans dans la salle le Labo Dinan . C’est une salle de spectacle ou plus encore ?
Théo : C’est là qu’on peut répéter en tant que musicien.
Paul : Oui tu peux y faire des « résidences « car à la base ce n’est pas un lieu de spectacle, c’est un lieu d’entrainement de l’école de musique de Dinan. Cette année on a eu la date en dernière minute (1 mois avant) et on avait déjà Booké la date des Sweaty Palms avant de la connaître, on a finalement réussi à organiser tout cela.
Clément : Et à Paris le Supersonic a accepté le groupe après avoir eu un vrai coup de cœur à l’écoute de l’album. Ce qui est super cool car ils les ont fait jouer en tête d’affiche de soirée. Ca c’est bien passé, le groupe était content. Encore plus le lendemain à Dinan et également le Dimanche soir à Nantes malgré la défaite en finale de la coupe du Monde.
Litzic : Vous organisez donc des concerts mais vous portez aussi un groupe comme Guadal Tejaz dont le 2nd album reçoit de très belles critiques.
Clément : Oui Paul était tellement convaincu par ce groupe qu’il l’a porté, un moment on le voyait comme le manager, le tourneur le producteur.
Paul : Pour moi les Sweaty Palms sont les Guadal de Glasgow. Leur priorité restera la musique et l’écriture des textes. Ils font leur truc dans leur coin et n’ont pas envie d’appartenir à une scène. Les Gwadal ça fait 8 ans qu’ils font des concerts « trop de la balle », mais avant personnes ne venait les voir. Même le festival Art Rock ne s’y était pas intéressé. Ils ont d’ailleurs commencé à éclater au festival de Binic en 2019 où ils n’étaient pas programmés à l’origine. Il a fallu pousser. Et pour Sweaty Palms, qui a déjà sorti 2 albums, j’ai aussi envie de pousser au … pour que ça marche en France.
Le Chanteur Robby, je le Kiffe. C’est un mec ! il vient des quartiers un peu chauds de Glasgow, il a arrêté de picoler, de fumer, il est posé, fan de Michel Houelbeq. Il ne parle pas beaucoup, moi j’aime bien. C’est un vrai poète, il ne fait pas semblant. Il ne triche pas. Contrairement à certain groupe Français à qui on subventionne des résidences pour bosser un set. Le groupe répète et tout est très carré. Alors que quand tu vois Sweaty Palms, tu ne sais pas ce qui va se passer en concert. La setlist sera différente à Edimbourg qu’à Glasgow ou à Nantes ou ils ont rejoué un ancien morceau. Tu compares avec des groupes français qui ont fait « Ricard music » que tu les vois à la Fnac de Nimes ou de St Malo le set sera le même. Ok ils n’auront peut-être pas mangé la même chose avant !
« Il faut savoir rester spontané, c’est dommage sinon. »
Litzic : Parfois ce type de groupe n’a pas beaucoup de morceaux à jouer ?
Paul : Tu te « d’emmerdes !! »
Théo : C’est pareil pour tous les spectacles, mais dès que c’est moins spontané ça devient bien moins intéressant. Connaître une setlist par coeur, pour un fan, c’est dommage ça le prive de surprise.
Litzic. Pas sûr! pour un artiste comme Bertrand Belin que j’ai vu à l’Antipode la setlist était la même que la veille, mais pour un spectateur qui ne le savait pas, le concert était unique.
Paul : j’adore ce mec.
Tu vois Sweaty, ils ont joué au festival End of the Road avec Viagra Boys et Fontaines DC, ils te diront, les Fontaines DC ce sont des clés de12, ils calculent tout, même à quel moment allumer une cigarette pour arriver en Bad boy sur la scène (Rires). Les sweaty sont en total décalage, ils n’en ont rien à foutre de tout cela et préfèrent méditer dans leur Van, en tous cas Rudy le chanteur.
Théo : Ca me rappelle un groupe dont le bassiste au moment des répètes regardait à quel endroit il pouvait taper la tête dans le mur pour créer de l’émotion ! Il faut savoir rester spontané, c’est dommage sinon. C’est comme pété un ampli qui n’est pas branché ! C’est Rock and Roll !!
Litzic. Et à côté de votre association vous travaillez dans quel domaine.
Paul : Mikou, avec son bar à l’année il nous aide bien. Théo il est musicien dans 3 groupes et Luthier. Il fabrique des guitares, moi je commence un travail dans un atelier de menuiserie et Clement il a fait des études de droit il nous file des coups de main sur la propriété intellectuelle.
Clément : Après 5 ans d’études un peu carrées, on a pris 1 année un peu à la punk
Théo : euh ça fait 2 ans ?
Clément : Non 1 an (Rires)
La discussion devenant professionnelle entre Clement et Paul (radio moquette Groland), je termine là l’interview de ces 3 garçons dans le vent avec la ferme intention de continuer à suivre leur Label et d’écouter les artistes produits.
Un petit passage pas le coin WC me permet de confirmer cette information cruciale : Oui le logo de Crème Brulée Records trouve bien son origine dans l’antre fermée de ce bar : signature en bas de mur en lettres capitales style italique détendue.
L’écurie Crème brûlée
Les dinanais de KALAC, nouvelle formation krautpsyché des anciens de Camden Supernova qui nous montre que c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures avec Clément et les 2 Théo.
Les rennais (Dinanais) d’Amablanc la jeunesse post rock nostalgique d’une époque shoegaze. https://amablanc.bandcamp.com/
https://leptitrennais.fr/amablanc-recit-initiatique-dune-jeunesse-post-rock/#:~:text=Trois%20ans%20apr%C3%A8s%20son%20dernier,de%20l’apr%C3%A8s%2Dconfinement.
Les Rennais et Guingampais de Guadal Tejaz et leur Psyché Krauft décoiffant
https://guadaltejaz.bandcamp.com/album/noche-triste
Les Très prometteurs Ecossais de Sweaty Palms et leur énergie à l’état brute.
https://sweaty-palms.bandcamp.com/album/the-pursuit-of-novelty
https://www.youtube.com/watch?v=njA4b9RsAz8
https://www.youtube.com/watch?v=DAFsXoVS9O4
Fabrice et l’Oreille Classée
Depuis mon adolescence j’écoute de la musique. Mes gouts ont évolué au gré de mon acné mais se sont très rapidement orientés vers un Rock plutôt sombre, au premier abord, mais toujours lumineux une fois qu’on a parcouru le chemin de la mélodie. Des CURE aux SMITHS en passant par NEW ORDER, cela vous donne un indice sur mon âge et de mon terrain de jeu de prédilection. Derrière cette coquetterie, se cache une vraie passion.
Depuis toujours : j’ai l’oreille curieuse et tendance à classer les choses. Un TOC ? Non ! une exigence vis-à-vis d’un art majeur et ce d’autant quand il s’exprime en Live.
Fabrice et l’oreille classée est une page musicale que j’ai créé il y a 2 ans. A travers mes chroniques je cherche à faire connaître à un maximum de personnes cette musique, qui me remplit l’esprit et me fortifie le cœur. Je ne suis pas nostalgique d’un passé révolu mais tourné vers le moment présent, avec un œil dans le rétroviseur de temps en temps, tout de même.
Le live est un moment intemporel, il révèle (ou pas) l’artiste.
Je vis l’expérience de la scène généralement après une écoute approfondie des albums du groupe. Maîtriser son sujet, en restant d’abord dans le contrôle et se laisser ensuite balayer par l’émotion individuelle puis collective. De vrais moments de communion que j’aime ressentir et retranscrire en toute humilité dans les live report. Une petite histoire, à l’écoute des spectateurs et au service de la musique. Sérieux le garçon !
Concentré, certes, mais toujours disponible pour parler musique autour d’une bonne bière entre 2 concerts.
Rejoindre la page Facebook de Fabrice et L’Oreille Classée.
Lire un autre live report de Fabrice : Laura Wild, au Barbe
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