OLIVIER TRIBOULOIS : l’interview.

olivier tribouloisNous avons posé une petite série de questions à Olivier Triboulois chanteur Compositeur qui vient de sortir un EP 4 titres « Regarde encore ».

Au gré de ses rencontres Olivier Triboulois s’est construit un univers propre à lui. Sur ces propres textes ou sur ceux empruntés à différents auteurs, il tisse sa toile musicale en clavier- voix avec des reflets de pop new Wave des années 80 et des sons électroniques. Une voix posée sur un flot d’images qui nous rappelle le chanté-parlé de Dominique A et la poésie de Daniel Darc.
Et même si les éléments sont déchainés (la mer, les vagues, le ciel, les nuages), Olivier les regarde encore et encore.

L’interview du 14/09/2022.

Litzic : Bonjour Olivier, C’est après avoir lu cet été une chronique sur ton album, dans le magazine hebdomadaire Magic que j’ai écouté ta musique et que je t’ai proposé cette interview. Peux-tu te présenter et nous décrire ton parcours musical.

Olivier Triboulois : J’ai 51 ans, j’habite depuis 6 ans près d’Orléans, dans une petite ville qui s’appelle Saint Denis en Val dans le Loiret, après avoir vécu en région parisienne. Je suis autodidacte dans la musique, sans formation particulière et j’ai commencé par gratouiller une guitare quand j’avais 15 ans d’abord tout seul, puis avec des copains. Rien de très original. J’ai eu plusieurs groupes et le dernier en date avant que je chante en solo s’appelait « A l’Abri de la tempête ». On avait sorti 2 EP et un album en 2020 en CD et en numérique sur Bandcamp, pas forcément la bonne année !

Mes albums restent autoproduits. Je compose la musique et les textes avec parfois des collaborations. Avec pas mal de monde que j’ai pu rencontrer sur Facebook, notamment un poète écrivain Yan KOUTON. On a fait 2 albums ensemble, il les a écrits et les chante et j’ai fait la musique et le mixage.

Et là en solo, c’est un nouvel EP que j’ai sorti fin Juin « Regarde encore » avec 4 titres disponible en streaming. Auparavant j’avais sorti un album paru en début d’année qui se nomme « Dans un déluge » et 3 autres EP dont un instrumental « Ephémère » et « Avant de disparaitre ». Ils sont tous disponibles sur Band camp.

J’ai également une page You tube ou je bricole des vidéos et m’amuse à faire de la photo, là aussi en collaboration avec des personnes rencontrées sur Facebook. C’est une artiste Photographe vidéaste Olivia HB par exemple qui a fait la vidéo du titre « Regarde encore ». Autodidacte, qui bricole à la maison sur son Mac avec le logiciel Logic-pro.

J’ai eu la chance de rencontrer Gilles MARTIN qui est ingénieur du son et producteur. Il a travaillé avec DOMINIQUE A (Album la Mémoire neuve) et MIOSSEC (Album Boire) et ça par l’intermédiaire d’ailleurs d’un musicien rennais Filip CHRETIEN qui joue régulièrement avec Pierre CORNEAU bassiste de MARC SEBERG. On a sympathisé sur Facebook et il a fini par faire le mastering de mon album « Dans un déluge » et du EP « regarde encore ». Une très belle rencontre via les réseaux sociaux.

Je compose la musique et les textes avec parfois des collaborations.

Litzic : A l’écoute de ton dernier EP et notamment le titre « A la bascule » j’ai fait un rapprochement entre ton univers et celui de Dominique A, peux-tu nous parler de tes influences musicales.

Olivier Triboulois : J’ai découvert DOMINIQUE A en écoutant BERNARD LENOIR, à partir de son album « La Fossette ». C’est une grosse influence, moins maintenant car j’accroche un peu moins, même si j’attends la sortie de son prochain album que j’écouterai par curiosité.
J’ai beaucoup écouté BASHUNG à partir de 1989 et la sortie de son album « Novice » et j’ai eu la chance de le voir sur scène à l’époque et lors de son avant-dernière tournée.
Daniel DARC aussi.

Musicalement ce que je fais actuellement s’éloigne un peu de ces références, car il y a plus de sonorités électro que j’ai amenées progressivement. Avec mon ancien groupe on jouait plus des chansons pop rock avec guitares et maintenant cela fait plusieurs années que j’ai introduit des sons synthétiques, électroniques avec des boîtes à rythmes. Ça me tenait à cœur de vouloir changer et essayer de trouver par rapport à ma voix et aux textes, une identité, un style. Ça me fait penser à Matthieu MALON qui est devenu un ami là aussi grâce à Facebook et qui a fait plusieurs albums notamment avec son projet électro LAUDANUM. Il m’a pas mal influencé et conseillé. Il a plus de 20 ans d’expérience et a sorti des albums sur les labels Village vert puis Monopsone. Voilà mes influences c’est un peu tout ça en fait.

Litzic : Peux-tu nous expliquer ta façon de travailler, tu commences par la musique ou les paroles ? d’ailleurs exclusivement en français dans ce que j’ai pu écouter.

Olivier Triboulois : Oui sur l’EP « Regarde encore » j’ai fait les 4 textes. J’ai longtemps et beaucoup écrit de textes qui allaient de pair avec la composition que je faisais directement à la guitare. Dernièrement, j’ai plus composé au piano ou au synthé puis j’ai bidouillé les sons, travaillé les arrangements pour donner cette couleur à l’album.
Pour les textes, j’ai voulu, à un moment donné, voir d’autres univers et les chanter. J’ai lu plusieurs auteurs avec qui j’ai travaillé et là j’ai un nouvel EP de 4 titres presque prêts. Je ne me contente pas du travail en solo, là je collabore avec un poète Cedric MERLAND qui a sorti un recueil il y a quelques mois que j’ai aussi découvert sur le net.

Il n’y a pas de calcul.

Litzic : j’ai vu sur ta page Facebook que tu publiais aussi beaucoup d’images de ta ville Orléans, mais aussi des paysages de mer ou de ciel et de nuages. Est-ce que ce sont des thématiques fortes chez toi ou est ce lié aux collaborations que tu as pu faire avec par exemple Yan KOUTON qui est originaire de Brest ?

Olivier Triboulois : Il n’y a pas de calcul. Par exemple avec Yan, je lisais ses textes quotidiennement sur sa page Facebook et j’accrochais. J’ai pris mon courage à deux mains et je lui ai demandé si je pouvais utiliser un de ces textes pour faire une chanson avec mon groupe. Il a été d’accord. Notre amitié est partie de là et puis on a commencé à échanger à travailler ensemble sur ses deux albums où j’ai réalisé la musique à partir de 2020 pendant le premier confinement. Cela correspond aussi à l’année de la disparition du chanteur Christophe que j’aime beaucoup et que j’apprécie pour ses recherches de sonorité et d’ambiance. Loin de moi l’idée de me comparer à lui mais son travail me donne envie. On a envie de suivre son chemin, son univers poétique le son et ses mots. Donc oui le paysage m’influence et je suis allé en vacances en Bretagne.

Je travaille quand même toujours à distance. Yan KOUTON habite en région parisienne, on s’est vus cet été, 2 fois en 4 ans seulement, moi en vacances dans le Finistère et lui en famille à Brest. Je compose et lui fais parvenir la musique, il pose sa voix dessus. Je travaille comme cela au gré des rencontres, je propose ma musique sur les textes d’auteurs.

Litzic : Mais sur ton dernier EP c’est toi qui a écrit les textes ?

Olivier Triboulois : Oui

Litzic :Est-ce que tu recommandes ton mode de travail collaboratif à de jeunes artistes ?

Olivier Triboulois : Oui, car ça permet de découvrir d’autres univers et cela inspire différents projets. Avant ces rencontres pour mon ancien groupe, je faisais tous les textes et les musiques et jouais de la guitare. Le synthé est arrivé il y a 3 ans environ.

Oui j’ai été étonné de paraître dans Magic car je ne connais personne qui y travaille.

Litzic : Tu as participé dernièrement à un concert dans le cadre d’un évènement musical « jardins en fête » près d’Orléans. Tu as pu rejouer live comme avec ton précédent groupe. Le fait d’être seul sur scène est une autre approche. Cela t’a plu ?

Olivier Triboulois : Oui, le fait d’être en solo auparavant en voix guitare était un peu réducteur. Là, j’ai décidé de jouer en voix et bande son instrumentale et également en voix seule, en acoustique, pour donner 2 ambiances différentes. Oui j’ai aimé, j’espère en faire d’autres dans des petites salles ou dans un bar cela permet là aussi de rencontrer des gens directement et de voir comment ils réagissent. Le Kiff serait d’avoir un groupe et juste de poser sa voix, mais ça reste plus compliqué.

Litzic : Pour l’instant tu ne vis pas de la musique tu es tenu de travailler à côté. En termes de « notoriété »   les relais presse, les passages en radio t’ont fait connaître.

Olivier Triboulois : Oui j’ai été étonné de paraître dans Magic car je ne connais personne qui y travaille. J’ai plusieurs casquettes, en étant tout seul et avec celle d’attaché de presse, j’essaye de me faire connaître des webzines, des radios. Il y a aussi le village pop une web radio qui m’a diffusé. Ce sont des relais sympathiques ça fait plaisir. Ma musique plait à un petit panel de gens, c’est pas énorme mais ça me suffit pour me donner envie de continuer et de travailler de nouveaux morceaux.

Litzic : Ou peut-on trouver ta musique ?

Olivier Triboulois : Tout est sur plateforme Bandcamp Olivier Triboulois pour mon projet solo et A l’abri de la tempête pour la musique que je faisais avec le groupe.
Et sur mes pages You tube, Deezer et Spotify.

La collaboration avec les personnes que je rencontre est saine, il n’y a pas de deal financier, ça nous fait plaisir de faire des choses ensemble et qu’elles soient diffusées, c’est une passion. On est amis, on partage.

Litzic : tu n’as pas cherché à sortir un CD ou un vinyle ?

Olivier Triboulois : Oui le CD du groupe est disponible mais cela reste de l’autoproduction et coute beaucoup d’argent. Dans le monde de la musique il y a beaucoup de monde et cela coute cher de produire des disques Mais moi je suis ouvert, s’il y a quelqu’un qui est prêt à autofinancer : « Je rigole ».
Le vinyle coute encore plus cher, en petite production entre les frais de studio et l’expédition, il faudrait les commercialiser 30 € et je n’ai pas un public prêt à les débourser. Sans labels et sans concerts c’est encore plus difficile de les vendre.
Cela me rendrait heureux, mais le numérique permet de sortir des titres à moindre cout.

La collaboration avec les personnes que je rencontre est saine, il n’y a pas de deal financier, ça nous fait plaisir de faire des choses ensemble et qu’elles soient diffusées, c’est une passion. On est amis, on partage.

triboulois

Litzic : tu vas donc continuer au gré de tes rencontres à composer. Cela restera dans le même univers musical ?

Olivier Triboulois : Oui pour le prochain EP, il y aura un ou 2 morceaux plus « ambiance » Pour l’instant je mixe le prochain album, je vais attendre quelques semaines avant de le sortir probablement à la fin de l’année. Il devrait s’appeler « Même si » un EP 4 titres ou plus on verra, j’ai déjà fait la pochette car ça m’amuse c’est du plaisir de travailler la photo, la vidéo. J’essaye plusieurs choses et j’apprends à chaque nouveau morceau, je teste des sons, je continue même à reprendre des vieux morceaux pour m’entrainer. Je reste amateur.

Litzic : Merci Olivier on te souhaite de continuer tes belles rencontres et au plaisir d’écouter ton futur EP.

Olivier Triboulois : Merci à vous.

Infos :

A venir EP 9 titres
Bandcamp : https://triboulois.bandcamp.com/

Propos recueillis pour Litzic par Fabrice et l’Oreille Classée

Fabrice et l’Oreille Classée : Depuis mon adolescence j’écoute de la musique. Mes gouts ont évolué au gré de mon acné mais se sont très rapidement orientés vers un Rock plutôt sombre, au premier abord, mais toujours lumineux une fois qu’on a parcouru le chemin de la mélodie. Des CURE aux SMITHS en passant par NEW ORDER, cela vous donne un indice sur mon âge et de mon terrain de jeu de prédilection. Derrière cette coquetterie, se cache une vraie passion.
Depuis toujours : j’ai l’oreille curieuse et tendance à classer les choses. Un TOC ? Non ! une exigence vis-à-vis d’un art majeur et ce d’autant quand il s’exprime en Live.
Fabrice et l’oreille classée est une page musicale que j’ai créé il y a 2 ans. A travers mes chroniques je cherche à faire connaître à un maximum de personnes cette musique, qui me remplit l’esprit et me fortifie le cœur. Je ne suis pas nostalgique d’un passé révolu mais tourné vers le moment présent, avec un œil dans le rétroviseur de temps en temps, tout de même.
Le live est un moment intemporel, il révèle (ou pas) l’artiste.
Je vis l’expérience de la scène généralement après une écoute approfondie des albums du groupe. Maîtriser son sujet, en restant d’abord dans le contrôle et se laisser ensuite balayer par l’émotion individuelle puis collective. De vrais moments de communion que j’aime ressentir et retranscrire en toute humilité dans les live report. Une petite histoire, à l’écoute des spectateurs et au service de la musique. Sérieux le garçon !
Concentré, certes, mais toujours disponible pour parler musique autour d’une bonne bière entre 2 concerts.

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