Sélection 22-4, de Temenik Electric à We hate you please die.

Nouvelle sélection musicale.

Encore une fois, c’est l’éclectisme qui règne sur cette playlist 22-4 puisqu’elle réunit en son sein de l’ethno rock (enfin on dit ethno rock mais c’est simpliste comme terme), de l’art-punk, de la pop en français etc… Tout commence avec Temenik Electric, tout s’achève avec We hate you please die. Point commun de cette parenthèse de début et celle de fin ? Un coeur gros comme ça. Et forcément, tous ceux qui sont au milieu sont aussi généreux dans leur musique. Bref, savourez !

sélection 22-4 temenik electric TEMENIK ELECTRIC

Manich Malek représente bien la musique de Temenik Electric et de leur album tout juste sorti (à savoir le bon Little Hammam), mélange de textes en français, en arabe, le tout sur un musique qui brasse avec une égale réussite attaques rock, inspirations traditionnelles et fièvre électro de clubs sans nationalité particulière puisque appartenant simplement au monde entier. Il est très dur de rester insensible à l’énergie du groupe, mais aussi à son essence, ouverte vers l’extérieur, réunissant en son sein les scènes musicales du monde entier.

Aussi susceptible de plaire aux amoureux d’ethno rock qu’aux fans plus purs et durs des scènes électroniques, le groupe marseillais nous enivre, nous met la fièvre, nous donne simplement envie d’une grande fête multiculturelle, fédératrice. Notre vocation n’est pas de faire un doigt d’honneur à certains candidats politiques en vue ces derniers mois, mais pour nous, Temenik Electric est symbole de tout ce que le métissage peut apporter de bon à la culture et au vivre ensemble.
Forcément, ça a son importance, surtout quand c’est aussi bien réalisé.

Métissage parfait.

L’ensemble de l’album est de ce goût, alternant moments plus intimes à ceux plus libératoires , l’ensemble faisant naître des émotions contrastées, allant de la mélancolie à la joie, le tout avec une égale réussite. La production est millimétrée, plaisante, à même de réunir néophytes et mélomanes exigeants puisque se situant pas loin des classiques radios, mais avec néanmoins cette subtilité marquant une véritable recherche artistique s’émancipant d’une quelconque idée purement commerciale.

Cette vidéo, et ce disque, retranscrivent à merveille cet esprit sans frontières, faisant disparaître toute notion d’appartenance à une scène en particulier pour simplement scander que la musique, peu importe d’où elle vient, par qui elle est faite, est simplement ce lien qui réunit autour d’émotions fortes. Salutaire donc.

Coins Parallèles

Ce projet, c’est le moins que nous puissions dire, est surprenant. Nous découvrons Coins parallèles à travers son EP, sobrement appelé Démo, mais qui n’a rien d’une démo. Yan, son géniteur, et seul maître à bord (l’ensemble a été joué et assemblé par ce membre du groupe Bleu Nuit) s’offre une parenthèse créative foutraque et inventive à sa carrière au sein du groupe canadien. Mais reprenons depuis le début.

Cet EP est né en parallèle (tient tient, en rapport avec le nom du projet donc) de Bleu nuit durant lequel Yan, à ses moments perdus, enregistrait chez lui ses idées et ses envies. Résultat, 5 titres se passant de commentaires, ou au contraire en suscitant énormément. La musique du musicien ne correspond à rien de véritablement connu, mélange de punk, de new wave, au chant au français souvent noyé dans les effets, rendant ses textes relativement incompréhensibles, et cryptiques (et ça n’a rien pour nous déplaire).

Chelou mais électrisant.

Les structures sont chelous, dansantes, parfois irritantes (les sonorités peuvent aussi faire grincer des dents), mais l’ensemble, expérimental, explosé, nous offre des plages mélodiques certes brèves mais addictives. Le tout dégage un parfum presque sulfureux, art punk, proche de collages débiles pop (mais qui sont tous sauf débiles). On précise que le terme « pop » est utilisé dans le sens du mouvement artistique, il ne s’agit pas de pop dans le sens musical.

Dur de rester de marbre, ou indifférent. Car malgré ses contours pour le moins clivant, l’ensemble possède des attraits séduisants, un peu (beaucoup) exigeants forcément, car notre oreille n’est pas formatée à ce genre d’expérimentation. Toutefois, ça reste gratifiant par l’originalité et l’énergie que délivrent les morceaux. À découvrir donc, pour la surprise, et pour le style.

NICOLAS JULES

Une fois encore, la poésie légèrement décalée de Nicolas Jules nous fait un effet du tonnerre. Une fois encore, sa musique, légèrement décalée elle aussi, surtout dans l’univers pop en français, souvent bien frileuse, nous fait un effet du tonnerre. Et pour ne rien gâcher, ce clip, imaginé, réalisé et dessiné par clémentine poquet, nous fait aussi un effet du tonnerre. Tout pour plaire quoi !

Car en effet, ce musicien totalement indépendant, réalise des petites pièces d’orfèvrerie, totalement à contre-courant des modes, tout en étant complètement incorporées à un imaginaire fort tout à fait dans l’air du temps. C’est-à-dire qu’il représente un peu la quintessence d’un monde artistique où la personnalité est mise en avant, bien loin des clichés instagrammables et de la mise à nu sans pudeur.

Ici, il y a de la poésie, une vision un peu surréaliste du monde, une personnalité et une musique sensibles, mais également, pour cette dernière, aventureuse et originale, au point que les références n’apparaissent jamais clairement (preuve que Nicolas Jules sait parfaitement exprimer ce qu’il a sur le cœur sans se laisser parasiter par le bruit environnant).

Bref, c’est beau et délicat, et nous on aime énormément !

VIRAJE

Outre le fait que nous soyons totalement admiratifs des athlètes esthètes qui pratiquent cette discipline sportive et artistique (mais quel talent!), la musique de Viraje nous prend littéralement aux tripes. Elle dégage une force incroyable, qui nous bouleverse, notamment par cette originalité de faire intervenir une trompette free jazz là où nous aurions pu attendre/ anticiper un déferlement électro tonitruant.

Mais le combo en décide autrement, et ça nous fait bien plaisir. L’inattendu a ceci de magique qu’il déjoue tous les schémas préconçus, qu’il envoie balader toute impression de déjà-vu, le tout avec une force décuplée par l’attente d’un événement qui ne surviendra pas. Terre à terre arrive un mois avant la sortie du deuxième EP de Viraje. On vous en reparlera, soyez sans crainte.

FAKEAR

Qui dit musique électronique aujourd’hui dit Fakear. Le musicien revient avec un nouveau titre assorti d’un nouveau clip. Palace of time est le fruit d’une carte blanche ayant convié le musicien au château de Versaille. C’est dans ce cadre pour le moins somptueux que Fakear s’est lancé dans la composition de ce titre tout aussi somptueux.

Enregistrant le son des horloges des lieux, l’inspiration l’a conduit vers ce titre, ode au voyage sensoriel, intense et aussi un peu magique. Superbement mise en images, la musique crée un souffle où la modernité des thèmes s’inspirent d’une histoire riche. Le tout donne un résultat captivant, qui nous donne simplement envie de fermer les yeux et de savourer l’expérience pleinement.

VILLA FANTOME

Villa Fantome, c’est Pierrot et Manu, fondateurs de La Ruda (au préalable nommée La Ruda Salska, un des fers de lance de la scène rock/ska française). Sous ce nouveau nom de projet, le duo retrouve un rock, en français dans le texte, et aux ambiances de film noir, agrémenté de ce soupçon ska dans la rythmique.

L’ambiance de ce clip, son image, nous ramène dans un décor presque 60’s, où les femmes sont fatales et les hommes faibles aux charmes de « magnifique ». On sent ce spleen noir flottant au gré des rythmes dansants, aux relents dub, comme si le souffle de l’homme se faisait soudainement court, sous l’emprise du coup de foudre qui lui tombe sur le coin de la tronche, mais inaccessible, forcément. La frustration est là, et ce titre, annonçant l’album éponyme du groupe, prévu fin mars, nous met définitivement l’eau à la bouche.

BONUS We Hate You Please Die

Nouvelle vidéo pour nos chouchou de We Hate You Please die. Que dire que nous n’ayons jamais dit sur le groupe ? Pas grand-chose, si ce n’est que la douceur est toujours présente, derrière l’essence punk du groupe. On aime toujours autant ce mélange rock et pop, cette énergie incroyable, et ces couleurs dingues que WHYPD distille depuis ses débuts. On aime on aime on aime !

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