Sélection 11/12/20 : De Trumpets of consciousness à MéYu

Nouvelle sélection du vendredi, plutôt orientée vers la pop.

Cette nouvelle playlist fait la part belle à la pop. Mais qui dit pop dit aussi plusieurs façons de la percevoir et de la pratiquer. En effet, elle peut-être teintée de rock, ou d’électro, être planante ou dansante, enjouée ou mélancolique, voire carrément triste, ses tentacules sont nombreux, tout comme ses racines. On vous propose donc de découvrir les dernières nouveautés de Trumpets of consciousness (filmé live), Chiara Foschiani, Awazu Labat, Subrain, New bleach, MéYu, dans laquelle s’interpose le blues de Mazingo (car il fallait bien une légère touche plus « rock »).

trumpet of consciousnessTRUMPETS OF CONSCIOUSNESS, Astral.

Session live de Trumpets of consciousness, qui donne une envie, s’élever, s’envoler, aller toucher un ailleurs, loin de toute trace de cynisme, de violence. La voix semble décoller directement de l’âme du chanteur, tandis que derrière, dans une sorte d’espace-temps alternatif, où la synchronicité ne semble pas être de mise. La rythmique entraîne une cavalcade entrant en résonance avec le flow totalement « anachronique » du phrasé et l’effet, évidemment, nous saisit au ventre et dégage une force magistrale, comme si ce décalage sur lequel prendre appui avant de sauter dans le vide de l’inconnu nous servait de tremplin.

Ce titre, Astral, porte dès lors très bien son nom puisqu’il nous propulse dans le vide, un vide rempli d’émotion, d’intentions romantiques, un vide qui ne souffre pas de son propre néant puisque les parties de claviers s’émargent elles aussi de la banalité, en étant elles aussi en décalage, proche d’un esprit jazz. Obsédant autant qu’intrigant, ce titre libère devant nos yeux une galaxie inédite, interdite, qui touche à ce qui d’ordinaire ne s’effleure pas. Simplement magnifique.

MAZINGO, Middle man.

Folk, blues, présence vocale au diapason, boogie et groove, sensualité boisée, Mazingo a tout bon avec Middle man, nouveau titre de son Ep, sorti en juillet, intitulé dollar show. Même si l’essence du morceau est fortement orientée vers les États-Unis, le groupe ne cherche pas à singer les bluesmans d’antan, mais propose un titre, certes respectueux des traditions, mais également moderne, et ne répondant pas aux sirènes « garage » que l’on aime beaucoup mais qui parfois dénaturent un peu le message.

Ici, l’ambiance possède un petit côté feutré, porté néanmoins par un chant habité, qui a du chien. Middle man est un morceau qui se situe dans un entre deux entre dévotion et action, pour un résultat plus que pénétrant. Bref, un groupe à suivre, et ça tombe plutôt bien puisqu’il prépare actuellement sur son prochain album.

CHIARA FOSCHIANI – My Glass of Wine.

Pop, électro aussi, ce qui nous impacte directement sur My glass of wine c’est la présence de cette voix, magique. Malgré un côté légèrement minimaliste, qui s’envole sur le refrain, ce titre de Chiara Foschiani nous fait forte impression.

L’artiste semble en effet posséder de sérieux atouts pour faire de sa musique un voyage. En témoignent les arrangements de ce titre « de peu de choses ». La présence de choeurs donne au morceau du corps en milieu de titre, tandis que sur le reste, la voix chargée d’émotion nous entraîne à sa suite dans un décor fait de spleen et de nostalgie.

Malgré tout, la musique ne se fait jamais plombante, dégage paradoxalement un côté aérien qui nous emballe totalement. Les arrangements, même minimalistes, font mouche et tout ici relève du travail d’orfèvre, car inspiré et inspirant. Une artiste à suivre.

AWAZU LABAT, Brother

Ligne mélodique inspirée de film noir, avec une base chargée d’une certaine mélancolie, le titre nous entraîne dans un univers pourtant haut en couleur. Les lignes de chant sont efficaces et le groove discret. Les deux s’harmonisent dans une composition « électro-pop » aux charmes insolents. Car dès que nous entendons surgir les premières notes, un sentiment nous assaille, celui de nous trouver avec un titre aux contours familiers, mais pourtant inconnus.

Gros travail sur le son, une production impeccable, qui enivre par ses aspects chauds. Rien n’est laissé au hasard et démontre un savoir-faire indéniable, tant du point de vue de la composition que sur celui des ambiances, cinématographiques en diable. Nous sommes très vite accroc au côté imparable de Brother et pensons qu’Awazu Labat possède toutes les qualités nécessaires pour cartonner.

SUBRAIN, Unichords

Entame légère, attaque « morse », puis une ligne de chant survient, pop, chantante. Quelques notes de guitares se font entendre, puis surviennent des claviers. Petit à petit le morceau gagne en épaisseur, en présence. Tout n’est pas parfait, il manque un peu de souffle (la production est un peu spartiate), néanmoins il se dégage d’Unichords quelque chose d’irrésistible qui fonctionne à 100 %.

Cela se situe, à notre avis, dans l’innocence de Subrain. Cette innocence se traduit, selon nous, par le côté presque fragile de l’ensemble, comme les premiers pas d’un enfant. Avant que ceux-ci ne soient totalement assurés, il faut un peu de temps. Ici, nous sentons que l’assurance de proposer un décor sonore personnel est déjà présent. Il ne reste plus qu’à peaufiner ce petit truc de production (ou de mixage, ou de mastering) pour obtenir un très bel objet. Pour le reste, le morceau est irréprochable dans ses tonalités, dans son impulsion et nous laisse présager de très très bonnes choses pour la suite !

NEW BLEACH, You.

Troisième fois que nous incluons New Bleach dans l’une de nos playlists. Cela n’a donc rien à voir avec le hasard et, en effet, You, comme ses prédécesseurs, mérite largement sa place au rayon des nouveautés qui nous excitent les neurones. La formule change relativement peu d’avec les titres précédents des Canadiens. Nous retrouvons cette même base pop légèrement rehaussée d’une pointe d’électro (les programmation rythmiques et de claviers).

Une petite nuance néanmoins. L’apport d’une voix féminine se fait entendre sur le refrain/pont, apportant une touche pas désagréable du tout. Elle se mêle aux voix masculines et délivre une couleur, légèrement inédite, dans cet univers qui s’avère cohérent de bout en bout. Ce groupe confirme donc tout le bien que nous pensons de lui.

MéYu, Voici l’orage.

Univers pop/folk chaleureux, la musique de MéYu nous entraine dans un univers ouaté, où un soin tout particulier est apporté aux sonorités chaudes. Une basse bien présente appuie l’apport délicat d’une batterie dans une pure tradition pop. La voix véhicule un léger accent (Méyu est originaire des Pays-Bas) ce qui donne un petit charme supplémentaire à cette composition très anglo-saxonne dans l’âme.

MéYu lance avec Voici l’orage, sa « deuxième » carrière, en France et en Français. Ce titre, bien enregistré, bien produit, nous donne toutes les raisons de croire que celle-ci commence sous de bons présages. Mais le mieux est encore que vous fassiez une idée par vous-même.

Bonus. Un deuxième titre de Trumpets of consciousness, I know.

Comme Astral, toujours live, toujours au studio Jafar (où nos amis de Slogan avaient tourné un L’été Houellebecq monumental), Trumpet of consciousness régale et charme avec I know. Ce live sera pressé en vinyle en édition très très limitée, soit deux titres pressés en 3 exemplaires. Bref, caractère exceptionnel de cet objet pour un groupe exceptionnel également !

La playlist de la semaine dernière.

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