Sélection « surprenante » du vendredi ! De Grandma’ashes à Miegeville.

Nouvelle playlist avec Grandma’a ashes, Metò, Bidi, Resto basket, Merry Christmas, Miegeville, Vincent Eckert et Ghern (+ Leopard Skull en bonus).

Cette nouvelle sélection est surprenante. Pourquoi ? Parce que y figurent des morceaux n’évoluant pas dans ceux que nous préférons d’ordinaire. Pourtant, le talent d’écriture y est tel que nous ne pouvons passer au travers. Nous pensons notamment à Vincent Eckert et son titre, Amoureux, ainsi qu’à Miegeville et sa baleine bleue, qui clôt cette playlist, tout en volutes oniriques et sentimentales.

L’écriture surprenante de Bidi, couplée à sa musique hybride n’est pas en reste, tout comme celle de Merry Christmas. Toutes deux, feux d’artifices indomptables, partent dans des directions étonnantes mais qui nous rallient indéniablement à leur cause. Et puis, plus classiques, mais pas moins pertinentes, bien au contraire, les compositions de Ghern, Metò, Resto basket et Grandma’s ashes nous ramènent vers des sentiers que nous aimons arpenter d’ordinaire, sentiers où la qualité n’est jamais absente et trouve même, ici, une façon magistrale de s’exprimer.

Bref, on vous laisse découvrir tout ça sans tarder !

grandma's ashes sélection surprenanteGRANDMA’S ASHES, Daddy issues

Pourquoi le gros rock serait-il uniquement masculin ? Et pourquoi, s’il était féminin, serait-il moins couillu, ou moins légitime ? Grandma’ashes, c’est trois femmes, qui font du stoner (légèrement nuancé d’un soupçon « pop » avec tous les guillemets d’usage). C’est rugueux, rock en diable, dégage une présence magnétique et surtout, c’est très très bien fait.
Pour preuve, ce single, Daddy issues, annonçant leur EP The fates pour la mi-janvier. On y découvre donc la musique du power trio 100 % féminin, évoquant en creux certains groupes comme Muse par exemple, ou Mars red sky. Si les rythmiques et la guitare sont plombées, le morceau, lui décolle instantanément et nous offre une bonne bouffée rock qui nous électrise du début à la fin. On vous reparle très bientôt du trio avec la chronique de leur EP.

METÒ, Breath for my peace.

Il devient un habitué de nos sélections, puisque c’est la troisième fois que nous incluons Metò dans une de celles-ci. Avec Breathe for my peace, on retrouve cette folk des grands espaces, à la sensibilité à fleur de peau. Nous aurions l’impression de toujours dire la même chose de ce musicien que nous hésiterions presque à parler encore de lui, mais à vrai dire, sa musique nous touche à chaque fois par sa sincérité, sa douceur.

Elle dégage quelque chose de boisé, qui respire le grand air, les grands espaces, quelque chose comme les amis aussi. Et pour une fois, quelques mots en français s’invitent, plein d’images. Bref, au risque d’effectivement nous répéter, on aime, on aime, on aime !

MERRY CHRISTMAS, Shapes appearing.

Groupe anglo-japonais, Merry Christmas œuvre dans la catégorie toujours surprenante du math rock. Enfin plus du côté math pop. Pour ceux qui ne connaissent pas le principe « Math », nous expliquons brièvement que tout se joue dans les structures des morceaux. Souvent hachées, paraissant parfois collées les unes aux autres de façon plus ou moins aléatoire, elles s’engagent souvent sur des chemins sinueux, tortueux. Pour le meilleur et souvent pour le pire.

Dans le cas des bien nommés Merry Christmas, nous sommes dans le meilleur. Shapes appearing ose effectivement la structure math, mais sait aussi s’engager sur une pop lumineuse au moment adéquate. Résultat : un morceau qui dégage une énergie incroyable, entre carillons et mélodies/harmonies vocales collégiales qui donnent instantanément un air de fête colorée. Une certaine fragilité émane des voix, un petit côté chancelant qui s’accouple à merveille à la musique. Quand survient ce moment pop, suspendu au-dessus du sapin, c’est la grâce qui pleut sur la fin du morceau. Bref, on adore ! À noter un beau travail sur la production, qui ne gâche absolument rien. Bref, on vous en reparle très bientôt !

RESTO BASKET, JC

Voilà un titre sur les gens, comme JC, qui sont bien propres sur eux, qui ont une vie bien rangée, qui ne déborde pas du cadre. JC va au boulot en vélo, et quand il rentre à la maison, son lit est son horizon. Ce morceau, ode à la jeunesse, à la vie, pointe ceux qui oublient, peut être un peu trop par sécurité, de vivre, d’exister, simplement pour le bonheur de la chose.

Avec ce titre punk rock, Resto Basket nous file une gnaque d’enfer, nous intime de nous réveiller, de profiter du temps qui nous est alloué pour faire la fête, pour déconner, tant qu’on le peut, sinon, nous finirons tous comme JC. L’album 8 titres de Resto Basket, Trajectoires, sortira le 25 janvier. Dans la digne lignée de groupe comme NOFX, avec un son plutôt propre et des paroles en français, le groupe grenoblois sait pointer ce qui cloche avec une forme de bonne humeur énergique qui fait du bien !

BIDI, Le gecko.

Drôle de morceau, à situer quelque part entre la pop et le metal, très cinématographique dans l’esprit. Mix entre images réelles et images animées, Bidi propose avec Le gecko une chanson rock saisissante, très théâtrale, qui parfois nous fait un peu penser à de Thiéfaine, mais dans un esprit légèrement différent, notamment dans les paroles qui décrivent ici un gecko (ou un personnage se surnommant comme tel).

Le titre fait mouche, étrangement, ne nous laisse pas le choix, que l’on accroche ou pas, de l’écouter jusqu’à son final plus apaisé. L’ambiance y est crépusculaire, évoque pour nous une solitude anonyme, une lucidité déformée par une âme qui erre en attente que « meure le jour et vive la nuit ». Dans l’ombre, marginale, Le gecko ne « sourit jamais au soleil« . Ce qui en dit long sur cet étrange personnage, mit en musique de façon tout aussi étrange. Nous on aime en tout cas.

VINCENT ECKERT, Amoureux.

Nous n’aimons pas forcément l’univers dans lequel gravite Vincent Eckert, celui que nous qualifierions de chanson française réaliste. Malgré tout, nous partageons ce clip, celui d’Amoureux, parce que c’est un morceau très bien écrit, dégageant une mélancolie nostalgique de bout en bout. Celle-ci se dégage de la musique en teintes mineures, mais également par les paroles, et surtout par cette voix très expressive.

Amoureux nous rend justement amoureux de son identité. Forte, d’une infinie justesse (tendresse également). Ce morceau est d’une beauté rare, à nos yeux, même si dans un style qui nous laisse le plus souvent sur la réserve. Ici, Amoureux nous laisse sur notre faim et nous donne diablement envie d’en découvrir plus sur le travail de Vincent Eckert. Le morceau est extrait de l’album Les années vaines (déjà disponible).

MIEGEVILLE, LA baleine bleue.

Nous terminons cette sélection par le très beau clip de La baleine bleue. Le morceau en lui-même est pas mal du tout également, même s’il nous laisse quelque peu sur notre faim. La base pop acoustique nous transporte tout de suite dans un univers élégant, sobre, mais habité par une âme vaillante.

Le texte est, comme ci-dessus, très très bien écrit, la complicité entre les voix (celle de Miegevile et de Candice Pellmont, du groupe toulousain Winnipeg) est évidente, leurs tessitures étant faites l’une pour l’autre. L’émotion se dégage de façon brûlante et même si notre envie de voir surgir une guitare électrique dans la dernière ligne droite du morceau se fait incroyablement ressentir, Miegeville reste dans sa ligne conductrice. Elle nous frustre un peu, mais dans le cas présent, cette frustration est bonne, saine. Ce très beau morceau est extrait de l’album Estouest (déjà disponible).

GHERN, La chaise d’émeraude.

Univers pop, en français, jamais très loin de nous évoquer un certain Bertrant Belin, Ghern nous surprend lui aussi avec ce titre presque surréaliste. Base acoustique, à la guitare folk, agrémenté d’atours électro évanescents, La chaise d’émeraude nous plonge dans une spirale hypnotique, mise en abîme de l’auteur qui se voit dans un double hypothétique.

La délicatesse de la voix, des arrangements, font de ce titre une pépite de délicatesse et de sensibilité. Comme les deux titres précédents, le talent d’écriture y est plus que certain, s’affinant encore davantage que par le passé. Le coup de coeur que nous avions ressenti pour lui il y a quelques années (nous avions chroniqué Fortune, un précédent EP de l’artiste, en d’autres lieux) ne fait que confirmer celui-ci. Ce titre est extrait du futur album de Ghern qui arrivera, si tout va bien, en mars 21.

BONUS Leopard Skull – Ghost

Coup de coeur, à retardement, comme cela nous arrive parfois, Leopard Skull évoque pour nous les univers mélangés de la french touch et de la pop atmosphérique. On pense, en gros, pour faire plus parlant, à un mélange de Air et Pink Floyd (les deux étant tout de même parfois très proches), avec un mélange de sonorités à la fois électroniques et seventies. Ghost nous ravit au-delà du possible et méritait donc sa place de bonus de cette sélection hebdomadaire !

Playlist du vendredi 27/11

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