Playlist 29, forever pop (dans tous les sens)
Nouvelle sélection musicale du vendredi 16/07
Cette playlist 29 nous conduit principalement en terres pop, avec cette variété de paysages que celle-ci nous propose depuis 60 et quelques années. Beaucoup de coups de cœur dans cette sélection, et puis deux covers en bonus, du genre de celle qui nous met les poils. Parfaite bande son si jamais vous devez prendre le train pour rejoindre les bords de mer, ou la campagne, ou encore la montagne.
Vanishing Twin
Vanishing twin annonce un nouvel album, Ookii Gekkou, qui sortira le 15 octobre. Nous en réjouissons nous ? Absolument ! Ce premier single nous met éhontément l’eau à la bouche, et on espère qu’à vous aussi. Nous passons très rapidement sur le superbe clip en stop motion, technique qui nous plait particulièrement et qui colle comme une seconde peau à cette musique hybride entre électro, jazz, psychédélisme et pop, pour nous concentrer sur la musique.
Elle nous fait grosse impression, un peu de celle qui reste durablement sur la peau, dans les os. Le climat rêveur, ce groove minimaliste, cette sensualité de la voix et de la basse, tout concourt à nous projeter dans un monde inédit, dans un univers dans lequel l’homme n’a jamais véritablement foulé le sol.
On se retrouve rapidement la tête dans le ciel, le cœur en bandoulière, pour un voyage enivrant, cosmique, apaisant et excitant à la fois. Magnifique trip qui nous permet de démarrer cette playlist 29 dans les meilleures dispositions.
RIP LE DINO
Blind, c’est le nouveau titre de Rip Le Dino. Blind, aveugle donc. Heureusement pas sourd. Mais ne nous éloignons pas du sujet. Ce titre pose une base pop faite maison, dispersant quelques effets psychédéliques plus ou moins discrets au fur et à mesure de la progression du morceau. On pense un peu à Tame Impala, un peu à Pink Floyd, et puis à d’autres groupes aussi où les voix féminines seraient un peu plus à la fête.
La musique, ici, tournoie frénétiquement d’une oreille à l’autre, dans une spirale sans fin, vis sans queue ni tête mais qui suit la voie toute tracée par le duo. Doucement pimentée, au moins poivrée salée, la musique de Rip Le Dino, derrière un aspect évident, démontre un gros travail sur la composition et sur les sonorités sans âge, légèrement rétro futuriste de ce hit (chelou) en puissance. On adore !!
JAROMIL SABOR
Voici un nom de groupe qui plairait, ou pas, au Capitaine Haddock. Jaromil Sabor nous évoque le fameux « mille milliards de mille sabords » du fameux héros de Tintin. Pourtant, ici, aucun flibustier, aucun marin d’eau douce, si ce n’est un de l’espace à en croire ce très beau clip animé. Ici aussi, nous sommes en univers pop, légèrement rehaussé de touches symphoniques (et aussi d’une petite nuance psychédélique). On pense évidemment au travail des Beatles, mais avec cette personnalité propre à Jaromil Sabor, de celle qui a bien digéré les influences pour proposer sa propre vision popesque.
Le titre nous donne une énergie incroyable, solaire sinon stellaire, qui fait disparaître toute notion de gravité, de pesanteur. Bref, on se sent tout léger à l’écoute de ce On my mind, comme une bulle de savon, ou comme un astronaute sur la lune.
Son Album est disponible depuis début juillet, chez Howlin Banana records et répond au nom de Mount Vison.
TAMPLE
On aime la pop dans cette playlist 29. Celle qui nous met du soleil dans les oreilles. Reposant sur une bonne vague harmonique, When the sun shines nous évoque un peu vite fait, les Beach Boys, groupe génial capable de rivaliser en son temps (et c’était le seul groupe capable de le faire) avec les indétrônables Beatles. On retrouve, chez Tample, cette grâce émotionnelle capable de nous retourner le cœur comme une vague balayerait son surfeur. Nous nous sentons transportés sur un petit nuage liquide, du sable dans les cheveux, le cœur dans l’écume.
Il est simplement impossible de résister à cette douceur des voix, à ces mélodies semblant survenir d’un autre temps, celui on l’on prenait le temps de composer des chansons capables de s’inscrire dans l’histoire de la musique. Autrement dit, c’est simplement superbe.
CORDE
Autre ambiance. On ne quitte pas pour autant l’univers de la mer, mais là où elle nous évoquait le surf et le soleil hawaiien, celle de Corde nous évoque plus la tempête et les eaux tumultueuses de la pêche en haute mer. Nous sentons dans la musique du groupe une tension certaine, traduite par des sonorités parfois âpres, et par cette stridence de violon qui apporte une tension presque insupportable à ce titre. Résultat, une envie de hurler à la face de la lune qu’on rêve d’autre chose, que ce mal qu’on ressent, nous voulons l’expulser loin, très loin de nous.
Le clip est magnifique, là aussi, et montre une dualité des éléments, extérieurs comme intérieurs. L’image, comme la musique de When the night comes nous inspire un sentiment de force, de douleur, mais également de beauté derrière les coups de batterie et ces effets de drones. Puissant, pour ne pas dire dévastateur !
VICE E ROI
Un combat aussi, ici, mais entre deux adultes consentants. Pas un combat des corps, mais une course de véhicules radiocommandés. On retrouve l’univers pop, une pop où les illusions ont foutu le camp, comme l’amour en gros. On aime le côté bubblegum des synthés, la rugosité de la guitare, la crudité toute nue des paroles. Tout est dans le contraste, entre légèreté musicale et vérité toute nue sur les relations sentimentales.
Plutôt malin, vice E roi nous fait une belle impression, qui nous montre une fois de plus que la Belle Province possède un regard acerbe sur la vie de couple et ses turpitudes. Comme quoi, la lucidité, ça a du bon, non ?
MARY BACH
Certes, nous ne sommes pas fans de l’aspect chanson française, en général, mais Mary Bach se devait d’intégrer cette playlist 29. Pourquoi ? Parce que, tout bêtement, elle nous émeut à la fois par ses paroles et par la musicalité qui s’échappe de son morceau. Introspection, propos universel, un très bon travail de production, il est tout autant question d’un univers textuel que d’une patte musicale. Nous nous laissons embarquer dans la folie exposée par Mary Bach, puisque nous sommes tous le fou d’un autre.
Avec très peu d’effets, l’artiste nous conduit à bord d’un précipice émotionnel qui dégage une force dramatique folle, qui nous frôle d’un peu trop près pour que nous y restions insensibles. Bref, ça chatouille la corde sensible , la fait vibrer comme celle d’un violoncelle et dégage une plainte mélancolique absolument imparable. Alors, on dit trois fois oui !
JOSH ISLAND
Petit crochet par une folk un peu plus lumineuse, gorgée d’aspect world music, de jazz, et de soul. On ne peut pas prétendre rester de marbre à l’écoute de ce titre qui mêle avec bonheur des univers musicaux parfois très éloignés, mais qui ici se réunissent dans un heureux mariage. Le rythme nous enchante, de même que cette voix expressive. Et que dire de ce travail de production, au parfait dosage entre chaleur et sensualité suave ?
Très bien balancé, Right now nous enferme dans une petite bulle de bien-être sans forcer. On attend la suite avec impatience.
THE LYONZ
Avant d’entamer les bonus de notre playlist 29, nous vous proposons un petit détour par l’électro de The Lyonz. Lounge, presque pop, ou nous rappelant les belles heures du trip hop, Ecstasy nous embarque dans une spirale de sensation diverse. Il y a de la douceur, une présence rassurante, et puis ce truc obsédant, dans ce motif répétitif, qui nous fait tourner la tête. Quand le spoken world, ou chant hip hop plus exactement, apparaît, nous vacillons sur nos certitudes, avant de tomber les barricades et nous enfermer dans le flow, dans la deuxième personnalité du morceau.
Le rythme proposé devient très vite addictif. On abandonne nos repères pour nous laisser mener là où The Lyonz veut bien nous conduire, à savoir un endroit où la danse et le sens sont rois. Avec une grande classe, le groupe nous séduit, et nous fait nous dire que la musique électronique, loin de se répéter, ouvre ses portes à toutes les innovations. Bravo.
BONUS X 2 (cover)
THE REBELS OF TIJUANA
Tous le monde ne connaît pas Foxygen. Mais tout le monde ne connait pas non plus The rebels of Tijuana. Alors on fait d’une pierre deux coups puisque les seconds (menés par Kacimi, qu’on aime beaucoup par ici), reprend le San francisco des premiers. Pour l’anecdote, ce titre figure sur l’album We are 21st century ambassadors of peace and magic, album ressuscitant un Bowie par encore mort et des Rolling Stones qui continuent inusablement de rouler. Bref, une pure merveille. Le bon goût de The rebels of Tijuana aura été de faire cette reprise en français dans le texte, avec cette patte que nous leur connaissons. Risqué, mais le groupe s’en sort haut la main. Alors savourez !
HOWARD
Paraît-il que se serait l’anniversaire du Roi Lézard ces jours-ci ? Alors comment lui rendre hommage de la plus rock (et noble) des manières ? Pour cela, on croit bien qu’il faut s’appeler Howard pour proposer une cover qui ferait bander le chamane des Doors jusque dans sa tombe du Père Lachaise. Ainsi soit-il !