[ ALBUM ] Howard écrase la concurrence avec Obstacle.

Obstacle, premier album du trio Parisien Howard (disponible).

Alors que leur premier EP (Howard 1) leur a permis de se faire un petit nom et de tourner un peu partout en France (agréable souvenir d’avant le confinement dû au Covid-19), Howard vient tout juste de sortir son premier album, Obstacle. Et autant le dire, ce rouleau compresseur tout en électricité rétame la concurrence.

Un power trio psych-stoner.

Howard, c’est JM au chant, à la guitare, Tom à la batterie et Raphaël à l’orgue, au moog et au theremin. En provenance directe de la capitale, le trio dispense un rock heavy psych stoner de très belle facture, à l’électricité aussi débordante que leur générosité. La formule est simple et repose sur des recettes efficaces : une voix habitée, une basse (jouée aux claviers) qui complète une batterie puissante et lourde, des guitares pleines de fuzz et de distorsion, et le tour est joué. La place laissée à la musique est importante, le chant n’hésitant pas à s’effacer lorsqu’il a propulsé les morceaux sur orbite.

Mais reprenons un peu plus loin dans le temps, aux rayons des influences. Le bon goût frappe d’emblée : Les Doors, Queens of the stone age, Wolfmother, Neil Young, Birth of joy, on a vu pire. Pour notre part, nous ressentons presque une filiation avec Jeff Buckley, en ce qui concerne le chant, sur certaines attaques ou tonalités de voix. C’est un fait, JM feule, crache ses lignes de chant comme si sa vie en dépendait, avec un grain rock hyper puissant et sexy. Il est l’un des ingrédients magiques de ce groupe : sans bon chanteur, le soufflet retomberait instantanément. Avec un chanteur normal nous aurions un résultat sans doute un peu tiède. Pas le choix, il fallait un putain de chanteur et JM s’acquitte de la tâche avec une classe monumentale. Bien joué !

Instrumentaux.

De la même façon, trop de chant tue le chant. Alors Howard laisse parler la foudre de leurs instruments. Et c’est jouissif ! On sent un rouleau compresseur en marche à chacun des sept titres (pour les 36 minutes d’un Obstacle qui mène un combat acharné avec lui-même pour nous proposer un univers dense, homogène, mais varié). En effet, lors des couplets, la base rythmique maintient une tension à fleur de peau, ce genre de battement évoquant le pouls de la Terre. La batterie appuie là où ça fait du bien, maltraite ses peaux comme pour mieux filer la chair de poule. Tellurique.

La basse, elle, gronde, comme un orage sur le point de crever le ciel. Dès les refrains, la guitare se mêle à la fête, propulsant les morceaux sur la rampe de lancement. 3, 2, 1, mise à feu ! La musique commence à prendre le relais du chant, gagnant en épaisseur, en couleur, en force. Le groove rôde, méchamment taillé pour la bagarre. Les riffs pleuvent, la rythmique devient machine de guerre. Impossible de rester impassible, on entre dans la danse (ou le pogo, ou ce que vous voulez). Les thèmes dévoilés par Howard se saisissent de nous, nous comblent d’aise, nous font un bien fou, parce qu’un groupe français qui propose une telle musique, sans aucune fausse note, sans défaillir, ne peut que générer un maximum de plaisir.

Jubilatoire.

Il y a quelque chose de jubilatoire dans Obstacle. Sans doute ce côté pur, presque innocent. En effet, nous sentons un groupe à l’aise dans sa musique, qui cherche autant à se faire plaisir qu’à le distribuer autour d’eux. La qualité des compos équivaut à celle de la production, juste vintage ce qu’il faut, sans sombrer dans l’hommage ou que sais-je. Non, ici, le tout reste moderne, en prise directe avec l’époque et avec ce besoin de libérer une énergie dévastatrice, sans pour autant oublier d’adoucir le ton sur des morceaux comme Gone, où le savoir mélodique du groupe remplace la débauche d’énergie.

Bien évidemment, qu’il sorte les crocs ou qu’il la joue plus subtil, Howard n’oublie jamais d’être intelligent. Nous apprécions cette qualité de toujours sonner juste, de ne jamais surjouer sa musique, de dispenser des mélodies addictives sur fond d’électricité salvatrice, sans nous prendre pour des cons. Et c’est parfaitement réussi. Bref, on adore !

LE titre d’Obstacle.

Pour nous, par son motif jouant les ruptures rythmiques d’entrée de jeu, tout en étant tout de suite mémorisable, nous choisissons Make up your mind comme titre de cet Obstacle. Le thème musical, relativement simple, bouscule nos attentes et permet au groupe de changer un peu la donne qu’il dispensait depuis le début de l’album (Make up your mind arrive en sixième position de l’album). Ce titre nous frappe d’emblée, dès la première écoute, par ce petit quelque chose qui fait la différence.

En effet, avant le premier complet, et ressurgissant aux ponts musicaux (après les refrains), le thème envoie sévère avec cette guitare qui chantonne sur une rythmique absolument diabolique où l’orgue s’en donne à cœur joie. Il s’agit sans doute du titre le plus imprégné du savoir des aînés, possédant ce petit truc en plus qui en fait un tube en puissance, une machine à danser imparable. Peut-être aussi parce qu’il est, à notre avis, celui qui intègre le plus facilement nos pensées et qu’on se surprend à le siffler sous la douche, comme ça, comme si ce morceau faisait partie de notre vie depuis une éternité. Un standard instantané quoi. Bien joué (bis)!

howard obstacle

 

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