Playlist 28, derrière le classicisme se cache la beauté.

Nouvelle sélection du vendredi 09/07/21.

Dans cette playlist, ,vous trouverez des morceaux d’aspects relativement classiques, et d’autres beaucoup plus aventureux. La palme revient probablement à la « curiosité » 22 for silicon alone et sa musique absolument inclassable, surprenante. Mis à part cette étrange découverte, nous trouvons ici des inspirations pleines d’une sensibilité débordante, des petites inventions futées qui font que jamais nous ne restons dans un cercle trop policé. Tous parviennent, même les plus radicalement classique dans cette playlist 28, à déclencher ce petit sourire qui nous fait nous dire que « ouais, y a quelque chose ». On vous laisse découvrir tout ça sans tarder.

playlist 28 nathaniel rateliffNATHANIEL RATELIFF

Une tournée mondiale était promise à Nathaniel Rateliff, en 2020. Il devait faire salle comble, tout était prévu pour, mais une vilaine grippe a enrayé toute cette mécanique (et celle du monde entier…). Qu’à cela ne tienne, il faut jouer, quitte à le faire devant peu de monde. Ou pas du tout. C’est la deuxième option qu’a choisie le musicien Nathaniel Rateliff qui nous propose ici un titre magique, devant un parterre de zéro spectateur.

Pourtant, quelle prestation, quelle force, quelle douceur, quelle intensité. Ce Right on est tout simplement superbe. Extrait de son album live Red rocks 2020 (disponible le 16/07 chez Fantasy), ce morceau vous réconciliera avec la pop orchestrale de la plus fantastique des manières. Superbe et profond, la musique de l’américain réchauffe l’âme.

MEIMUNA

Les femmes seront particulièrement mises en avant sur cette playlist 28 comme vous pourrez le découvrir. Nous commençons avec Skagen, de Meimuna, un titre qui nous bouleverse par sa musicalité étouffée, et par son texte évoquant la fin d’une relation d’amour face à l’immensité de la vie et des sentiments. On avait dit… Mais la vie nous a séparé avant. Parfum amer de ce que le couple n’a pas réussi à sauver des sentiments des débuts. Cette tristesse face aux corps et aux âmes qui s’éloignent et mettent fin au combat ne dégage pour autant pas une mélancolie écrasante.

Sublime, intime, et tout sauf froid, Skagen (au Danemark) nous met face à ce lieux où les mers du nord et Baltique ne se mélangent pas faute à une salinité différente. L’image est belle pour évoquer les incompatibilités du cœur. La ligne de chant est parfaite, les sonorités de piano et celle des percussions tout autant. Ce titre est, à notre avis d’une beauté toute nordique, qui nous retourne la tête et le cœur.

BENJAMIN EPPS

Nous avons appris que Benjamin Epps sera très prochainement programmé chez les amis de Bonjour minuit, et bien que nous ne soyons pas grand connaisseurs de hip-hop, on se dit qu’on va tout de même y jeter une oreille. Grand bien nous en a pris puisque Benjamin Epps se démarque allègrement des productions actuelles (c’est-à-dire qu’ici pas de trap, pas plus que d’auto-thune, hallelujah), mais un titre old school hyper efficace et réussi, démontrant un songwriting affuté et précis.

Nous avons hâte de le voir sur scène car le show promet d’être assez grandiloquent. On vous laisse vous faire votre avis sur ce Notorious, ego trip jusqu’au bout du sample qui ravira tous les puristes, et même les autres.

NACH & PIERRE

Quittons l’univers du hip-hop pour la pop amoureuse de Nach & Pierre. Le mariage des deux voix opère à plein tube sur ce titre peut-être un peu classique mais qui nous touche par sa finesse mélodique et par son parfum nostalgique des premiers jours d’une relation amoureuse. Si les voix sont parfaitement complémentaires, elles se posent également sur des lignes de chant sans aucun défaut et sur des orchestrations pop à l’ancienne.

Ne cherchez donc pas d’effets électroniques ou autre, tout reste fait avec des éléments analogiques sur Un appel à l’amour.. Inutile de dire que cela fonctionne à merveille. Comme Nathaniel Rateliff, ce titre date de la période covid, période qui n’a pas étouffé la créativité de Nach & Pierre qui voient encore et toujours la possibilité de s’envoler grâce au pouvoir de ce sentiment dont nous ne finiront jamais de faire le tour.

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ALMA ELSTE

À peu de chose près, nous retrouvons un esprit un peu similaire sur Cy d’Alma Elste. Elle nous transporte elle aussi dans une bulle hors du temps, hors du tumulte de la vie. Sa voix nous évoque un peu de la fragilité d’une Cat Power ou d’une Feist. Nous aimons particulièrement la partie de piano qui nous évoque un peu une pluie de printemps qui positionne le monde dans de nouvelles couleurs, de nouvelles odeurs, et cela nous ravit.

Sur Cy, pas de gros effet, mais au contraire un esprit plein de pudeur, d’intimité dévoilée du bout des lèvres. Cette somptueuse balade nous fait fermer les yeux et nous laisser dériver là où il fait bon vivre. Une nouvelle fois dans cette playlist 28, un titre magnifique, plein de vie, d’amour.

THE FREAKY BUDS

Changement radical d’atmosphère, car il est toujours bon de ne pas s’encroûter dans des schémas préétablis. Direction le boogie blues rock de The freaky buds qui nous électrise jusqu’au bout des doigts. Ici, la pulsation nous prend au creux du bide, sur fond, évidemment, de guitare électrique et d’harmonica (comme les grands). Si la composition reste assez classique dans sa forme, elle ne manque pourtant pas sa cible en nous proposant une production à la fois propre et abrasive, sans céder à la sirène parfois un peu facile de pousser tous les potards à 10. Résultat, le refrain prend tout son sens, sans manquer de finesse.

bref, ce She’s made of fire est un morceau impeccable à déguster sans modération. L’album de The freaky buds, Hard days fuzzy nights arrive le 17 septembre prochain.

ALEXANDRA ALDEN

Helium porte bien son nom puisque ce titre d’Alexandra Alden s’avère léger, comme le fameux gaz. Pour autant, il ne manque pas de nous surprendre par la richesse de sa production, par des arrangements malins, par une voix à laquelle il est impossible de rester insensible. Le refrain fonctionne à merveille, notamment lorsque la chanteuse y est doublée par une voix masculine. L’ensemble ne manque ni de charme, ni de cette douce énergie que nous qualifierions d’estivale.

MAYFLY

Nous restons dans les voix féminines puisque Mayfly est un duo de femmes qui nous offre une pop folk absolument parfaite. Parfaite car elle ne manque pas de déclencher son lot d’émotions, le tout en restant sur une base ultra épurée (ici une guitare folk). Mais la production permet au morceau de dégager une force dingue.

Les harmonies vocales sont à tomber, et l’on se prend à prendre une grande bouffée d’air frais tant ce titre dégage une nostalgie aux abords de la mélancolie qui nous étreint peut-être un peu trop fort le cœur (mais on adore, c’est preuve que le morceau fonctionne!). Que voulez-vous, nous sommes des animaux sensibles. Pas vous ?

22 FOR SILICON ALONE

Voilà très probablement le morceau le plus étrange de cette playlist 28. Le plus surprenant, original. Que ce soit musicalement ou visuellement. Les instrumentations sont peu communes (le tuba notamment). L’ambiance y est comme le brouillard, à couper au couteau, magnifiée par une voix étrangement douce. Nous disons étrangement car elle nous déroute. Là où nous nous attendons à une voix presque gutturale, elle s’avère en fait plutôt aiguë (on pense à Lewis).

Pour le reste, même si le titre évoque une forme d’obscurité, la musique dégage un peu autre chose, comme une attente que l’on ne parviendrait à exorciser. Pas véritablement noire, pas forcément mélancolique, le titre nous place dans un entre-deux déroutant nécessitant pas mal d’écoute pour que nous arrivions à en décortiquer l’âme. Mais le jeu en vaut amplement la chandelle !

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VANESSA PHILIPPE

Ce titre a tout pour nous ravir. Pourquoi ? Parce que nous craignons un titre genre chanson française au texte convenu, mais il s’agit en fait de pop plutôt maligne, sur laquelle se pose un texte léger, mais pas creux. On pense un peu, à l’écoute de Suivre le soleil, à la pop de Pi Ja Ma, à savoir qu’il évoque une certaine pop des grands noms tout en s’en émancipant en proposant une véritable personnalité qui ne nous lâche plus une fois l’écoute achevée.

On aime d’ailleurs beaucoup l’introduction d’une guitare électrique bien typée rock dans la dernière ligne droite. Enfin bref, on aime beaucoup. Pour le reste le rythme du titre et celui de la ligne de chant lui confère un dynamisme diablement sympathique et une aura un peu magique, celle des morceaux dont on imagine déjà qu’ils vont sonner d’une manière ultra rabâchée mais qui s’avèrent, contre toute attente, particulièrement originaux dans le fond et la forme.

MACKENZIE LEIGHTON

La dernière fois dont nous vous avons parlé de Mackenzie Leighton ne remonte pas à il y a très longtemps. Elle s’y exprimait sur un titre en français. Ici, elle retrouve sa langue maternelle, l’anglais (américain), pour nous proposer un titre une nouvelle fois plutôt orienté vers une légèreté toute en nuances. En effet, le choix des instrumentations, ou plus exactement de leur traitement, est plutôt habile et démontre une recherche sur laquelle instruments et voix se fondent dans un décor à leur image.

Pour le reste, il s’agit d’une pop plutôt dansante, possédant un réel pouvoir à faire bouger les corps, sans que cela ne paraisse pour autant téléphoné. Cette franco-américaine ne manque pas d’atout dans sa main pour nous ensorceler. On attend la suite avec impatience.

SALAH KAILI

Du rock, plutôt à l’ancienne, mais ne manquant pas de panache, c’est ce que nous offre Salah Kaili sur Trees in my head. Le thème nous embarque en une fraction de seconde dans une danse au parfum vintage. Aux abords du refrain, nous sentons la mayonnaise monter avant que ce dernier n’explose, en toute légitimité. La partie rythmique est diablement efficace (Salah Kaili officie à la batterie), les sonorités de gratte, légèrement teintées classic rock, ne manquent pour autant pas d’attaque.

Mais son point fort réside effectivement dans ce refrain qui ravage tout et qui risque fort bien de vous rester en tête durant quelques heures.

The Gorstey Lea Street Choir

Voici un titre pop comme seuls les anglais savent en produire. Que voulez-vous que nous vous disions, tout y est agencé à la perfection, de cette base reposant sur une instrumentation plutôt classique sur laquelle s’adjoignent, sur le refrain, quelques cuivres bien sentis, le tout pour un titre qui respire une certaine forme d’optimisme, très british lui aussi parce que sans une effusion épique de sentiment. Le fameux flegme quoi.

Dans un cas comme dans l’autre, même si le titre demeure assez classique, il nous procure un joli frisson de plaisir.

(BONUS) BAASTA !

À force, vous allez finir par croire qu’on a des actions chez BAASTA ! Ben non, on aime, c’est tout. Alors on garde l’élégance nous aussi, on vous les offre en bonus !

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