[40], réinterpréter les codes du passé, de Jindoss à Nighwatchers
Nouvelle sélection musicale du 15 octobre 21
S’il y a bien un point commun entre tous les morceaux de cette nouvelle playlist, c’est cette capacité à sans cesse réinterpréter le passé. En y ajoutant à la fois de l’originalité, du sens, du respect aussi. Ainsi, pop, électro, psychédélisme, tout passe à la moulinette d’artistes inspirés et inspirant, voguant sur des rivages dont on n’attendait plus forcément grand chose mais qui parviennent à nous surprendre à nouveau. Ceci symbolise absolument à quel point la musique parvient à se renouveler, en y intégrant à la fois des moyens techniques nouveaux et une âme presque virginale.
JINDOSS
Pour notre plus grand plaisir, Jindoss est de retour. Cette artiste nous avait fait un gros effort avec son 1er EP sorti l’an dernier. Elle revient avec un titre, Dancing, qui sera une articulation entre cet EP et le prochain. On retrouve ce qui fait la particularité de son univers, une longue progression aux abords de l’électro, de l’ambient, de l’indus, du psychédélisme, avec toujours une urgence, ou plutôt un sentiment d’insécurité résidant dans des tonalités légèrement angoissantes.
Pourtant, le démon de la danse s’empare de nous, irrémédiablement, à l’écoute de Dancing. Tout cela grâce à cette capacité à rendre ces boucles évolutives, à l’intensité allant crescendo. La voix nous évoque certains aspects cold wave en dégageant une présence fantomatique pourtant bien concrète. Nous n’avons qu’une hâte, découvrir dans les prochains mois les nouvelles compositions de cette artiste costarmoricaine des plus prometteuses et originales.
APASHE
Morceau hallucinant, ou plutôt medley,on imagine. 15 minutes autant musicales que cinématographiques. Un parti pris esthétique saisissant, une musique qui mêle éléments électroniques et symphoniques, à mi-chemin entre l’urbain et le classique. La maîtrise technique est au rendez-vous, l’émotion également. On reste scotché à cette performance millimétrée, hypnotisé autant par la prouesse technique que par ce mélange d’entités musicales qui donnent le tournis et qui se marient, contre toute attente à merveille. Superbe travail de fusion.
Apashe a d’ailleurs reçu cette année le prix SOCAN musique électronique ce qui nous semble, à l’écoute de ce Renaissance 2.0 largement mérité. A découvrir absolument !
NICK GRIFFITH
Forcément, comment ne pas tomber en amour avec ce titre absolument génial de Nick Griffith qui, en moins de 3 minutes effectue un retour vers le futur de près de 60 ans en arrière, époque début des beatles (enfin à peu de chose près). Aidé en cela par un clip légèrement crétin comme on les aime, l’hommage est évident, mais pas obséquieux, parce que le musicien y met de l’autodérision, jusque dans sa façon de chanter les Oh-oh !
Pour le reste, c’est une pop ultra efficace, qui sans révolutionner le genre reste de très haute volée, et ça nous botte de voir à quel point il réussit à la fois à nous faire sourire, à nous faire du bien, tout en restant dans une qualité d’écriture simple mais super efficace, ne sombrant jamais dans le mainstream. Superbe quoi !
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BOBBIE
C’est une artiste qu’on aime beaucoup qui revient sur nos pages. En effet Bobby nous propose son nouveau clip, autour de son titre Old mountain music. Si nous sommes d’ordinaire toujours un peu sur la béquille lorsque l’on nous propose des titres américana (ici accompagné d’un esprit gospel sur les choeurs), à chaque fois Bobby nous enchante. Elle est un peu, en quelque sorte, le penchant féminin d’un Theo Lawrence, à savoir une personne ayant baigné dans ce style musical qui fait donc intégralement partie de son ADN.
Ajouté à cela une présence vocale irréprochable, jamais maniérée ou stéréotypée, et une production haut de gamme, Bobby nous fait une nouvelle fois un effet énorme. Elle réveille, par son morceau mais également par la vidéo l’accompagnant, une nostalgie bienvenue. Nous vous recommandons grandement de jeter une oreille à la musique de cette musicienne. Son effet sera immédiat, vous partirez en voyage instantanément. Toujours impeccable, et indispensable.
CURSE OF LONO
Alors que le nouvel album de Curse of lono est annoncé pour la fin du mois de novembre, nous découvrons son single Think I’m allright now. La pop du groupe y est d’une redoutable efficacité avec sa petite ritournelle obsédante et ses mélodies catchy, mais jamais racoleuses. C’est très bien fait, ça vous habite un long moment, et c’est aussi superbement inspiré (notamment cette ligne de chant 100% imparable). À découvrir sans tarder.
STEVE AMBER.
Tame Impala est aux années 2000 et quelques ce que fut Pink Floyd en son temps, à savoir un modèle à copier. Si certains si essayent, peu arrivent à égaler, voir à dépasser le maître. Nous pouvons affirmer que c’est le cas de Steve Amber qui reprend à sa sauce l’univers du groupe australien tout en y apportant un élément bien à lui, qui se traduit par un côté peut-être plus accessible, moins écrasant. La mélodie est accrocheuse, le clip psychédélique à souhait, et les guitares superbes. Bref, un sans faute pour ce single annonçant son album Hypnagogia, dont la sortie est prévue en avril 2022 chez Tadam Records.
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TEX PERKINS
Si on ne connait pas forcément Tex Perkins, c’est qu’il vient de loin, d’Australie (eh oui encore). Il nous propose Danger has been kind, titre figurant sur son nouvel album. Or, ce nouvel album (à paraître très prochainement chez les excellents Beast Records) est aussi l’expression de son nouveau groupe. En effet, avec son complice Matt Walker, ici en featuring, Tex Perkins and the fat rubber band annonce la couleur, celle d’un rock ) mi chemin du folklore australien (que l’on fantasme) et du garage.
Pour rappel Tex Perkins a évolué au sein de plusieurs formations, telles Beast of Bourbon ou Cruel sea, et son amour des collaborations, à même de transcender son imaginaire et sa passion pour la musique, trouve ici écho avec un premier album attendu. On vous en dit plus très prochainement !
EMILY PELLO
Voici un morceau qui nous fait un beau petit effet. Débutant sur une base pop rock plutôt classique, ce n’est que lorsque la voix de l’artiste survient que le code change et nous propulse dans une sorte de folk très jazzy. Le piano remplace l’électricité de la guitare, la voix impose sa patte, le tout dans une composition plutôt enlevée, positive dans ce qu’elle dévoile. On aime ce contraste entre une certaine rugosité et cette lumière émanant du couple voix/piano. L’album de la dame est prévu début 2022 et nous ne manquerons pas de vous en reparler !
NIGHTWATCHERS
Tout y est : rythme frénétique au bord de la rupture, voix scandée bien vindicative, choeurs punk hyper efficaces, esthétique irréprochable. Ce 1905 and the muslim exception ne fait pas dans la dentelle, et on adore, parce que c’est super bien fait, que c’est urgent, et que c’est loin, très loin du bourbier où s’engagent des groupes à la pelle. Autrement dit, ce groupe a une putain de personnalité que nous ne manqueront pas de décrypter lorsque sortira le deuxième album du groupe (Français, il faut le préciser, parce que ça ne s’entend pas du tout et que là réside aussi leur spécificité).
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