22-40, de Freak It Out au Père Noël
Sélection musicale du vendredi 16 décembre
Avant de marquer une pause bien méritée, voici notre dernière sélection musicale de l’année. Cette playlist 22-40 se termine avec l’un de nos groupes chouchous de l’année et dispense un joli clin d’oeil aux amoureux des fêtes de fin d’année.
FREAK IT OUT
Alors que leur album RE : [Activate] fait partie de nos disques préférés de l’année, c’est avec le clip de Colors Bay que nous revient Freak It Out. Dans ce clip, le robot F.I.O, toujours en quête d’humanisation et de lui-même, prend l’apparence d’un surfeur afin de mieux cohabiter avec les humains. Si la fantaisie et un humour un peu potache habille ce clip franchement réjouissant, la musique du groupe fait encore et toujours des étincelles et nous prouve, assurément, que ce groupe mérite de figurer dans notre top 5 de l’année. Ne boudons donc pas cette nouvelle démonstration en image du talent et du second degré qui caractérise cette formation aventureuse, dans tous les sens du terme.
BAÏNEM
La poésie est partout, même dans l’image. Pourtant, avec Ton image, Baïnem tire à boulets rouges sur cette société qui ne s’arrête plus que sur l’apparence, au détriment du sens de celle-ci. Dictature instangram où la vacuité de certains entraine la dépression de l’autre, où est encore la place de la poésie et de ceux qui refusent ce système de likes et autres ? Si la question reste sans réponse, Baïnem pose une musique vaguement indienne dans les percussions, plus pop rock sur le refrain comme pour faire coïncider l’ardeur des émotions ressenties avec une réalité tangible. L’écriture est forcément l’atout majeur de cette chanson, mais le clip, malin, ne manque pas de prolonger le sens des mots. Double réussite donc pour cette artiste qui nous surprend à chaque nouveau titre.2
GHOST CAR
Voici un titre plutôt surprenant. Si l’entame nous semble relativement convenue, ou en tout cas délivrant un punk rock ludique, la fin détonne. La progression s’avère subtile vers cet aspect naïf enfantin pour virer vers une musique plus adulte et noire. Tout ça sans crier gare. On vous conseille donc de vous laisser happer par l’univers du groupe, quatuor anglais, qui a sorti à la toute fin du mois d’octobre un album intitulé Truly crash, à découvrir de toute urgence (on s’y met dans la foulée).
FLYNN WADE
A mi-chemin entre mainstream et exigence indé, Contact, de Flynn Wade, nous évoque un peu le David Bowie de la grande époque. Sans doute par ce petit quelque chose dans la voix, sans doute aussi par une certaine idée de liberté musicale qui semble ici couler dans les veines du musicien. Pas de faute de goût, des mélodies catchy, un son très bien étudié, indé jusqu’au bout des cordes, le tout pour un titre à même de plaire à un public exigeant qu’à un public plus vaste et néophyte . L’équilibre est parfait, tout comme ce titre qui reste, mine de rien, gravé dans notre tête et nos oreilles. Très bien joué !
IMELDA GABS
Déjouant les codes téléphonés d’une pop mainstream, Imelda Gabs nous propose avec Reckless une chanson pleine de force. Sa voix nous transporte effectivement au plus près des émotions et la composition, s’amusant des fameux codes, parvient à nous surprendre mais aussi à nous frustrer en n’allant pas plus loin dans la grandiloquence. Cette patte originale permet au morceau de dégager une sensation de pudeur vulnérable autant que la force d’une combattante. C’est donc bien joué et cela nous prouve que cette artiste a de beaux arguments à faire valoir dans ce genre ultra saturé.
LE PERE NOEL
Autant pour la blague que pour le fait que les enfants ne parlent que de lui en ce moment, on vous partage ce Retour de Madrid du Père Noël. Eh oui, il s’essaye à l’électro, le bougre. Et contre toute attente, c’est plutôt bien foutu et original. A l’heure où Mariah Carey renfloue son compte en banque avec son hit hivernal, à l’heure où pleuvent une suite insipide de chants de Noël, interprétés par une ribambelle de pseudos artistes cruellement en manque d’inspiration, jouant les clichés à pleine balle, Le père Noël, le vrai (oui oui il existe) nous propose un contre-pied malin et réjouissant. Bonnes fêtes à tous !
Patrick Béguinel
