07-23, de Som Som à The Mosfets (plus bonus)

SOM SOM, Turn back the time.

On entame cette playlist 07-23 par Som som, un artiste hongrois. Il a pas mal bossé pour la scène underground du pays, sans jamais se mettre réellement en avant. C’est désormais chose faite avec ce premier single, Turn back the time, habille mélange entre pop song imparable et caractère frondeur expérimental. Si le couplet s’avère presque convenu, mais on y sent déjà une intensité particulière, rythmée par une basse très « post punk », légèrement onirique. Le refrain, lui, est plus brut, viscéral, heurté, sachant pourtant rester mélodique tout en nous mettant les nerfs à l’épreuve. Dans un cas comme dans l’autre, et malgré une ambivalence marquée (on pourrait croire le morceau totalement bipolaire), Som Som parvient à nous maintenir captif de son esthétique rock à la fois intuitive et recherchée.

C’est donc un artiste à suivre de prés tant nous pensons qu’un bel avenir peut lui ouvrir les bras s’il reste toujours sur cet équilibre entre accessibilité et exigence artistique. Quoi qu’il en soit, il nous a déjà conquis.

LOA FRIDA, (compulsively) Empty

Electropop, certes, mais original dans la forme. Impossible de rester de marbre avec ce morceau qui dégage une musicalité bien à lui, entre évidence et fort caractère. En effet, le côté évident ressort du travail sur les mélodies, sur l’impact de celles-ci sur notre cerveau. On ressent tout de suite une étincelle qui met le feu aux poudres de façon instantanée (et donc qui s’avère intuitif), quand bien même nous sentons le morceau expérimental en sous-face (donc plus cérébral).

Pourtant, l’électricité ici dispensée ne se disperse pas n’importe comment et suit un fil narratif bien à lui. Ainsi, les différents effets ne font que nous maintenir sous perfusion et l’on retrouve chez Loa Frida un peu de ce qui fait le sel d’un groupe comme Ultraista. Bref, à découvrir d’urgence !

À TÂTONS, Les bons mots

Psychédélique, funky, sexy, bien écrit, Les bons mots à tout pour séduire. Avec son esthétisme marqué, presque lo-fi, À Tâtons nous plonge dans son univers électropop avec une énergie particulière, qui ne lésine pas sur une certaine qualité de composition. Pas d’esbrouffe mais une mélodie qui nous happe littéralement, sans gros effets, mais avec pas mal d’arrangements proches de ceux qu’on peut parfois retrouver dans les jeux vidéo. C’est malin, totalement dans l’air du temps tout en étant en (grosse) partie à côté des modes, ce duo possède, à notre avis, un talent de fou. A vous de vous faire votre propre idée sur la question.

JOANNE O JOAN (ft Nerlov), Même si

Univers intimiste comme l’impose les premières sensation de Même si, ce titre à tout pour séduire. De minimaliste, il se développe en une pop song magnétique. On plonge ici dans la psyché du narrateur, avant que le titre bascule dans une forme de tendresse électropop sur le fil, émotionnel, du rasoir. L’émotion véhiculée ici est ténue, jamais surjouée, exprime une sincérité douce. On pense un peu à Elliot Moss pour ce travail méticuleux sur le son, pour cette sensibilité pleine de pudeur. Ce Même si, qui interroge sur ce qu’est l’amour, ne manque pas sa cible et nous maintient captifs du début à la fin.

THE MOSFETS, Sign of affection

Que dire ? C’est du putain de bon rock qui, tout en restant classique dans sa forme garage, parvient à nous hérisser les poils comme si c’était le premier groupe du genre à être entendue de nos frêles tympans. Efficace, direct, déboulant à 120 km/h, Sign of affection nous électrise en moins de 2 minutes 30. Que demander de plus ? Pas grand-chose, simplement à ce que ce groupe persiste et signe dans une suite de carrière tout aussi jubilatoire. On attend de voir.

BONUS : HA THE UNCLEAR, Growing mould (live session)

Le groupe néo Zélandais a sorti un premier EP, Handprint Negatives, fin janvier et nous régale avec cette live session pleine de peps et de bonne humeur. Il faut dire que la pop du combo, nous rappelant par certains aspects celle d’un groupe comme The Leisure Society, a tout pour réjouir. Mélodies guillerettes, structures finement travaillées, une envie de nous émouvoir aussi, tout est réuni dans Growing mould pour nous rallier à sa cause et à celle d’un groupe fortement sympathique.

Patrick Béguinel

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