05-23, de Dirty Deep à Lombre (plus Bonus)

Sélection musicale du vendredi 3 février

De la douceur, de la rage, du blues, de la folk, du rock, des énergies diverses et variées mais avec toujours cette pointe de sincérité qui fait paraître chaque démarche artistique unique. Dans cette sélection 05-23, c’est la sincérité de chaque artiste qui saute aux oreilles ce qui rend chaque titre ici présent unique. A savourer.

DIRTY DEEP, Broken bones

Blues et rock se confrontent ici dans un titre qui sent bon le sable d’une zone désertique des États-Unis. Le côté lourd évoque ce rock des années 70, sans pour autant dégager un psychédélisme ostentatoire. Au contraire, le groupe reste bien dans les clous, se contentant presque de poser un groove vénéneux sur cette composition qui nous scotche au bitume.

Rien n’est laissé au hasard et sonne plus vrai que les américains eux-mêmes. Sans doute parce qu’on sent ici un amour infaillible pour cette musique à l’âme forgée dans les épreuves, et non une quelconque pose marketing. Si la compo reste « classique », son efficacité déclenche sans coup férir une myriade d’étincelles, juste à côté de notre cœur.

Bref, c’est magnifique, profond, intense, mais aussi doux et respectueux de cette musique qui ne prendra, avec des groupes comme Dirty Deep, jamais une ride. Ce single annonce la sortie prochaine du nouvel album du groupe, qui arrivera en avril.

LATER, She is coming

Un truc très cool se dégage de She is coming, nouveau clip de Later. Sans doute parce que tout est superbement produit, mais plus encore parce que le groupe, sans démonstration de force, montre toute l’étendue de sa classe et de son feeling. Ici, pas de gros bras, mais un tour de force mélodique et rythmique qui en impose délicatement.

Tout est parfaitement équilibré, rond, et flatte l’oreille comme une caresse. Superbement produit, le titre est comme une bonne boisson, vieillit et maturée à point, et qui se déguste plus qu’elle ne s’ingurgite. Bref, la grande classe pour un classique instantané.

CLEMENTINE DUBOST, Port Henry Station.

C’est l’évidence qui frappe encore à la porte avec Port Henry Station. Folk à la Nick Drake, poétique, feutrée, romantique, sensuelle, Clémentine Dubost impose sa grâce à la seule force de sa guitare et de sa voix (bon, et de sa composition). Un caractère pastoral émerge de ce titre qu’il fait simplement bon écouter au milieu de nulle part, les yeux fermés pour mieux imaginer une vie possible, loin de tout tumulte.

La composition, relativement classique, ne manque pour autant pas de relief, discret mais pertinent. Celui-ci nous conduit doucement sur des rivages de quiétude, de douceur, de ce sentiment d’être un peu partout chez soi quand le son s’écoule dans nos oreilles. Bref, une superbe chanson, sans artifices et sans tricherie. Ce qui fait un bien fou.

SOPHIE MAURIN, Paris-Melbourne

Un voyage, littéralement, puisque nous prenons l’avion avec Sophie Maurin, en hôtesse de l’air inspirée. Elle nous relate la traversée aéronautique reliant Paris à Melbourne, sur fond de pop cinématographique. Les images naissent, dégagent une poésie paisible mais évocatrice d’un jet lag discret.

Partir, d’accord, mais pourquoi ? Pour retrouver l’autre, celui qui rend cette traversée si longue qu’on en décrit tous les micro- événements, comme ces secousses, comme ce que l’on aperçoit à travers les hublots. Le tout se fait ici de manière aérienne et démontre un savoir-faire pop, tant dans la composition musicale que dans l’écriture du texte. L’idée de départ, bonne, est ainsi magnifiée par cette pop lumineuse. Et nous met en attente, sur le tarmac de Melbourne, quant à la suite de l’histoire de ces retrouvailles.

LOMBRE, Fête.

Impact direct, frontal, mais plein de nuances. Mise à nu d’une psyché, d’un monde, d’une douleur, sans faux-semblant, mais avec pudeur, celle d’un gars qui n’est pas seul dans sa tête. Le clip montre une fissure, une brèche, une personnalité explosée, pleine d’une sensibilité qu’on pourrait croire arrogante, mais qui ne l’est absolument pas.

Lombre propose ce premier extrait de son album, Ailleurs, qui paraîtra en mai. Mélange de hip-hop, de chanson, de pop, le titre fait mouche et nous scotche par sa vérité. Pas la peine d’en dire beaucoup plus, ce morceau nous touche, fêlés que nous sommes.

(Bonus) FREAK IT OUT Live session SUN

Bon, nous ne les présentons plus. Retour de Freak It Out avec une nouvelle live session, qui restitue un peu l’ambiance d’un concert du groupe, en live. Juste bien foutu, juste dansant, juste représentatif de l’énergie créative du groupe. Bref, à savourer, encore et toujours.

Patrick Béguinel

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