Live report. Strange As Angels au Théâtre des étoiles
Soirée de gala mercredi 2 mars dernier au Théâtre des Étoiles…
…pour le seul concert parisien de Strange As Angels, le groupe de reprises de The Cure formé par Marc Collin et la mannequin Chrystabell.
Bonne surprise en arrivant dans la petite salle de la rue du Château d’eau, dans le 10e arrondissement parisien, on trouve une place pour se garer. Plus sérieusement, la bonne surprise vient de la première partie. James Eleganz, le chanteur du groupe Success, est sur scène pour un répertoire tout en douceur décliné à la guitare avec le renfort d’une boîte à rythmes.
Veste en cuir noir, chemise blanche sur un pantalon beige, crâne rasé et barbe de trois jours, cette vieille connaissance a changé de look. Il habite désormais Dinard et chante en anglais des ballades particulièrement agréables à entendre. Certaines ont été enregistrées au studio Rancho de la Luna en plein désert californien, le repaire de Joss Homme, des Queens of the Stone age.
Le concert se déroule tout en douceur et capte l’attention de la petite centaine de personnes présentes. Parfois, James Eleganz accompagne son comparse Gaëtan, le guitariste de duo, à la guitare acoustique et se permet même la reprise d’une chanson méconnue d’Iggy Pop, The horse song.
James Eleganz a ces dernières années, malgré la pandémie, sortie deux albums. Le prochain est prévu pour le mois de septembre, il en dévoilera quelques très beaux extraits ce soir. Une entrée en matière plus que convaincante mais la grande affaire, ce soir, est ailleurs.
Blonde et perchée sur des chaussures noires à semelles compensées,
Chrystabell, la mannequin et actrice fétiche de David Lynch, est attendue sur scène pour interpréter un répertoire choisi de reprises emblématiques de The Cure. L’album Strange as angels sorti au printemps 2021, avait séduit par sa crédibilité tant par le choix des chansons puisées dans le vaste répertoire du groupe de Robert Smith que par la qualité d’interprétation de la chanteuse.
Justement, la voilà qui arrive.
Ce soir, Chrystabell est blonde et perchée sur des chaussures noires à semelles compensées. Sa silhouette longiligne est parfaitement mise en valeur dans une combinaison en cotte de mailles. Avec sa coupe au bol, elle pourrait presque se faire passer pour Jeanne d’Arc !
L’entrée en matière se fait sur Three imaginary boy. Le public est immédiatement capté par l’allure folle dégagée par Chrystabell. Derrière elle, sur la droite, dans la pénombre, Marc Collin l’accompagne au synthétiseur. Il a aussi un ordinateur pour donner de l’ampleur aux différentes sonorités utilisées.
Que des classiques
Deux extraits de l’album « 17 seconds », Forest et le morceau titre, sont joués. Puis sur Drowning man, une danseuse, Pika Matador, fait son apparition, en talons aiguille, pour accompagner Chrystabell. Très expressive, celle-ci ne manque pas l’occasion de montrer une belle complicité avec Pika. La danseuse, vêtue d’un justaucorps noir ondule autour de la chanteuse. Le plaisir de jouer et de chanter est évident, celui des yeux aussi.
Les morceaux choisis sont tous des classiques de The Cure, et certains sont encore plus puissants que d’autres. Bien sûr, rien ne vaut l’original mais les versions données à entendre par Strange As Angels permettent parfois encore plus de profondeur. C’est le cas par exemple de Charlotte sometimes, sommet de l’album joué ce soir avec éclat.
Des accents SM
A la fin de ce titre, Chrystabell s’éclipse alors d’une manière inopinée pour laisser la place, sur un instrumental inédit de Marc Collin, à une nouvelle danse expressive de Pika, désormais en soutien-gorge. On s’attend à revoir Chrystabell avec une autre tenue mais elle revient avec la même combinaison, fermeture ouverte cette fois, pour chanter Dressing up.
Le spectacle est merveilleux, à se mettre la tête dans les étoiles, entre concert et performance de mode. Chrystabell se fait de plus en plus gestuelle, joue avec son pied de micro. Pika danse à nouveau sur The walk puis les hits se succèdent : One hundred years, Just like heaven, Strange … Le show prend clairement des accents SM soft lorsque Pika revient cette fois seins nus sous une combinaison transparente. Les deux femmes se cherchent sans se toucher. C’en est presque sulfureux.
Friday I’m in love clôturera avec classe cette représentation hors du commun vécue comme un rêve. Chrystabell est tout sourire pour saluer le public. Elle qui n’avait quasiment pas dit un mot entre les chansons remercie le public en anglais puis lâche un « We are Strange As Angels » avant de rejoindre Marc Collin et Pika backstage.
Ils ne reviendront pas. Ce fut net et sans bavure.
La grande classe.
Pat
Ancien rédacteur en chef à Publihebdos, Patrick Auffret a également collaboré durant 20 ans avec le magazine Longueur d’Ondes. Il travaille régulièrement avec l’agence photo Dalle et ses clichés ont été publiées dans divers journaux nationaux (Le Monde, Les Inrockuptibles, Rock&Folk, …) et internationaux.
Il est aujourd’hui web-reporter pour Rock&Folk et président de l’association dédié au spectacle vivant Out of time.
Pour faire en sorte que litzic reste gratuit et puisse continuer à soutenir la culture
Nous retrouver sur FB, instagram, twitter
Relire le live report de Karnage Opera
Delphine Barbillon
#
Un concert tout simplement magique qui repose sur la voix magnifique de Chrystabell et son mélange unique de sensualité et de candeur.
S’il n’y a pas eu de rappel, Chrystabell est sortie après le show à la rencontre de son public, et a pris le temps de signer les albums, d’échanger avec les spectateurs, de se faire prendre en photo…avec une gentillesse et une disponibilité extraordinaire.
Reply
Patrick Beguinel
#
Merci Delphine d’apporter cet éclairage sur l’après concert ! ET sur la grande classe de l’artiste. Patrick
Reply