PHILIPPE AZAR Portrait

Il est toujours très dur de parler de quelqu’un que nous apprécions car il est dès lors difficile de ne pas en faire des caisses, de ne pas tomber dans la flagornerie facile, dans le cirage de pompe outrancier. N’étant pas la marque de fabrique de Litzic, nous allons nous contenter de parler de cet auteur franc-tireur, qui, tel un Lucky Luke des temps modernes, dégaine plus vite que son ombre pour éclairer le monde de sa vision forcément féroce, puisque honnête. Philippe Azar nous fait l’honneur d’être notre auteur du mois de juin.

Philippe est un ami, un de ceux que nous connaissons sans l’avoir jamais vu. Oui, l’heure actuelle visant à tout dématérialiser, même les amitiés, nous pouvons dire que nous ne connaissons Philippe que par écrans interposés. De son visage, nous ne connaissons rien. De sa vie, pas plus. Nous ne le connaissons qu’à travers ses écrits, ses coups de gueule, et divers petits messages envoyés au gré des premiers ou des seconds.

Nous avons fait sa connaissance lorsqu’il nous a contactés lors de la parution de son premier roman, il y a de cela quelques années (ou plusieurs mois si vous préférez). Nous découvrions alors son livre, Les mélodies de la chasse d’eau, retraçant l’histoire d’un homme, comédien, obligé de travailler comme serveur pour vivre en attendant le rôle de sa vie. Le ton de Philippe y était mordant, sincère, percutant, bourré d’un humour noir qui n’était alors pas pour nous déplaire.

Suite à cela, une chronique de son livre fut rédigée (elle sera re-publiée durant le mois), et notre amitié commença. Alors que Litzic venait de voir le jour (du moins dans notre esprit), tout de suite nous avons pensé à lui comme auteur du mois. Peut-être même, soyons francs, que cette amitié déclencha en partie l’envie de faire ce site afin d’y mettre en lumière des auteurs qui en ont.

Parce que, oui ! Philippe en a. Nous l’avons suivi de plus ou moins loin, lisant ces textes au coup par coup, lorsque ceux-ci étaient publiés sur le net (chez nos consoeurs de Sistoeurs notamment), ou dans une revue canadienne (Ancrage) ou par-ci, où par-là, mais également lors de sentences coup de poing en réaction à la débilité ambiante sur les réseaux sociaux,en réaction à ce monde fou qui galope à en perdre haleine vers sa propre fin, en réaction à ces politiques qui ne voient pas plus loin de le bout de leurs intérêt personnel etc… Il en a parce que, fondamentalement, c’est un écorché, un révolté dans l’âme. Il pense tout haut ce que les autres disent tout bas (ou ne disent ni ne pensent d’ailleurs). La littérature, pour lui, et comme vous pourrez le découvrir dans son interview, c’est dire ce que nous portons en nous, non pas pour en tirer profit, mais juste pour que ça sorte.

Ses écrits sont presque toujours des coups de fouet. Il n’y a, en eux, aucune place à la séduction. Si séduction il y a, elle se fait par l’usage des mots. Toujours pesés, réfléchis, mais également spontanés, jaillissant de l’ombre comme un diable sort de sa boîte, ses mots restituent sa pensée sans être pervertis par le qu’en-dira-t-on ? Non ils sont un reflet authentique d’une âme qui ne l’est pas moins, qui se demande si, à tout hasard, nous ne marcherions pas un peu sur la tête par les temps qui courent.

Certes, vous allez vous dire que question passage de pommade, nous ne sommes pas loin de l’overdose. Mais ce n’est pas le cas. C’est un ami, nous le respectons et apprécions son travail, mais par respect, justement, nous ne voudrions pour rien au monde jouer la carte biaisée de la flagornerie avec lui. Son état d’esprit, proche du notre, ne fait que refléter une frange de la population qui croit encore à l’honnêteté intellectuelle, des personnes pour qui le fric ne corrompt pas tout. Cela n’a évidemment pas de prix et vaut bien quelques mots bien sentis, ne croyez-vous pas ?

En tout état de cause, nous espérons vraiment que vous apprécierez ses écrits, sa vision du monde, de l’écriture, tout comme vous aimerez son texte que nous vous inviterons à découvrir d’ici peu.

Quant à nous, nous le remercions pour sa présence en ces virtuelles pages.

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