CARTOGRAPHIE MESSYL, Rain (poésie)

cartographie messyl RainDécouvrir la plume de la poétesse.

Nous vous invitons à découvrir la plume de notre autrice qui nous autorise aimablement à publier sa poésie, Rain. Nous y retrouvons ce mélange détonant d’énergie et d’images qui se place à mi-chemin entre le cri, la douleur, et le relâchement, l’expression directe, sans fard. Nous y voyons aussi sans mal l’idée du malaise, celui de se sentir mal dans sa peau, dans son environnement, mais se libérer d’un poids par le choix des mots, sans oublier que cette spontanéité écrase autant que le sens.

Cartographie Messyl, c’est son habitude, reste cryptique tout en étant clair, s’adresse autant au subconscient, ou à l’inconscient on ne sait jamais trop lequel des deux utiliser, en déposant ici ou là des images. Comme un jeu de mémo, elles allument des cases voisines dans nos cerveaux, cases « souvenir », cases « vécu », cases « émotions indescriptibles ou indicibles », juste ressenties profondément, au cœur, à l’âme.

Est-ce un poing qui s’écrase sur notre visage, un train qui déraille, un vertige qui s’empare de nous ? Inédite et pourtant familière, son écriture fait partie d’elle autant que de nous. Elle parle à ce que nous avons enfoui sous des tonnes de superficialité, elle rallume une flamme que nous pensions éteinte. Et forcément, ça picote derrière les paupières.

Rain

Les informations suent et pullulent – ça fait un épais mélange
une crasse sordide l’obstruction l’embouteillage dans ta caboche
Ratée – c’est pour la compréhension
rails parallèles et wagons enchâssés
L’image est propre tout est rangé

Toi tu es à pieds
tu fais la perpendiculaire
tu marches en travers le contrepoids le contrechamp
Je ne sais pas tu fais un truc la perspective en fait

Et t’entends mal quand t’as de la fiente dans les yeux
Et j’entends mal moi aussi

————————————pour les mêmes raisons

C’est comme le hérisson ou le renard la nuit
tu sors quand il fait clair
Attaques sur le sol – les pas sont prononcés
Grande muraille silencieuse un certain goût du rythme pourtant

Quand même
Quand même
Tu sais voir la nuit
Moi les feux de croisement
mes doigts dessinent des courbes le train n’est pas parti
Images éparpillées Under the skin
Et les étoiles
sur l’herbe mouillée tu joues aux billes avec

—————————————-lucioles

Sur le balcon, tête en arrière et bouche ouverte
gouttes d’eau tombent – langue gouttière
Danse au ralenti pour un jeu frais et franc

Se rafraichir la couenne – désembuer la Caverne
et ce foutu plexus
car cette nuit a pris bien trop de place

Au petit matin, sur le clavier finalement
n’écrire que le mot pluie

Et en anglais rain c’est presque run

Ce texte “Rain” est publiée avec l’aimable autorisation de cartographie Messyl.
©Cartographie Messyl – tous droits réservés, reproduction interdite.

Plus d’infos :

Retrouver Cartographie Messyl sur fb

Relire son portrait.

Vous pouvez la retrouver dans différents « lieux » :

– Les Impromptus Tome III
– L’air de rien ( le 1)
– Cabaret HS Tour de France 2021
Anthologies sous son nom Cécile Bellan :
– Voix de femmes ( poésie contemporaine du monde / femmes – Plimay)
– Voix des Iles ( édition des Iles, par l’associaton Les Indociles) – ok en 2020 mais sortie en 2021
– Nouvelles ( Sans crispations éditions)

et encore d’autres participations :

– Que voulais- je te dire? ( éditions Mots Nomades- concours Poids Plume / livre pauvre 2020)
– Collaboration avec Insolo ( dessin) création d ‘un poézine : Gangrene du 2.1 siècle (2021)
– Résidence d’artiste à la Ferme du Buisson ( scène nationale 77) puis lecture au Festival quartier du livre de mon Opus – D’eux seul le craquement de la neige (2021)
– Création poétique sonore Cartographie d’un monde sensible ( février 2018) avec Jerome Picard ( univers sonore )

 

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