TRAMHAUS, Rotterdam

Tramhaus Rotterdam Déjà disponible chez Subroutine Records / State51.

Entreprendre des néologismes, étirer la syntaxe, réinventer diamétralement la musique, Tramhaus est une sorte de funambule dont l’équilibre tient à l’immédiateté, entre douceur et soudaine explosion. Aussi évident qu’il ne puisse y paraître, l’état civil du groupe ne laisse aucun doute sur ses origines, Rotterdam devient en quelque sorte, le centre névralgique d’une scène musicale dissidente face à la célèbre capitale Amsterdam.

L’instinct avant la technique

Le quintet Néerlandais s’est notablement distingué lors de performances scéniques mémorables. Un révélateur du potentiel qu’incarne Tramhaus. En studio et notamment avec cet EP, il n’y a pas à tergiverser. Dissonances et mélodies se côtoient sous les feux de distorsions, en un flux impétueux et viscéral. Tramhaus colore sa musique d’un rouge vif éblouissant, un éclat qui vire au charbon, puisant dans les tréfonds des entrailles de l’âme. « Make It Happen » inaugure un Post Punk contenu et nihiliste, avec ses guitares tremolos et sa rythmique minimaliste, le chant est déclamé comme une sorte de récit, une description lucide d’un monde désincarné.

 » Amour Amour » prend une toute autre tournure, le chaos prend forme en une trajectoire émotionnellement percutante. La facette la plus marquante de Tramhaus se caractérise par des dissonances proches du lofi, «  seduction, destruction » semble être compacté, écrasé dans un étau, c’est acéré à tel point que la tension y est à son paroxysme.

Je ne m’aventurerais pas à dresser ici, des comparaisons ou à citer les influences de Tramhaus, tant leur musique est par définition personnelle et difficilement classable. Après tout, les similarités stylistiques des tendances musicales actuelles se croisent et forment un imbroglio, dont il est bon parfois de s’exonérer.

Pour se familiariser avec une oeuvre, il est d’autant plus opportun de se livrer à une écoute globale pour mieux en absorber le contenu. En ces temps troublés, il est aussi nécessaire de renouer avec les concerts, de se reconnecter avec les lieux culturels trop souvent camouflés par la facilité et la procrastination.

Tramhaus site officiel : www.tramhaus.com

Live report du groupe au Binic Folk Blues Cathedrale et aux Indisciplinées

Tramhaus crédit photo Michèle Margot

Franck irle

Elevé dès mon enfance aux vinyles, initié au piano et à la guitare, première révélation avec les Beatles à l’âge de 8 ans issue de la discographie de ma mère. Autre révélation avec Jack Kerouac, et la beat generation durant mon adolescence. Je me suis décidé à écrire des chroniques sur un blog dédié à la musique Francophone souterraine ( Jean Le Fennec, Wertheimer, Alain Kan…) et depuis ? Je dévore les disques au quotidien, participe avec WhatTheFest en tant que bénévole pour des concerts sur Montpellier ( Lingua Ignota, Anna Von Hausswolff). Ci-joint une photo polaroid un peu floue ! Je compose aussi et travaille sur un projet solo, Zero Circle : https://zerocircle.bandcamp.com/

Lire une autre chronique de Franck ici

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