[ EP ] AMAMI, Giant, melting pot réverbéré.

EP 5 titres du groupe Amami, Giant est un laboratoire aux influences multiples (disponible chez Bongo Joe Records).

Nous vous parlons aujourd’hui de ce groupe qui jouera, lui aussi, aux 41éme Rencontres Trans Musicales de Rennes (juste avant L’Éclair, autre signature du label Bongo Joe, à l’UBU, le 06/12, à 16h30). Amami nous propose, avec Giant, une musique qui part dans toutes les directions pour un seul effet : nous permettre une évasion pleine de contrastes.

Dub, voyage ethno-disco-funk.

Bon, ce titre ne veut rien dire. Mais la musique d’Amami est tellement bourrée d’influences diverses, que le trio malaxe, étire, réinterprète à sa sauce qu’ils nous est difficile de la définir. Nous pourrions la classifier dans l’ethno electro que ça nous semblerait juste. Mais il est impossible de réduire la musique du groupe à cela.

En effet, nous retrouvons un peu de trip hop à la massive attack (époque Mezzanine) dans Ivory, quelques effets dub sur la voix (un peu sur tous les titres), et sur les instrumentations (Fast notamment), une électro qui déroule des rythmiques infernales pour un résultat trippant, dansant, ensorcelant, sur l’ensemble des titres, plus des éclairs funky ici ou là, et des bribes de rock dispersées avec discrétion sur certains morceaux.

Plus précisément.

Pour définir la musique d’Amami plus précisément, nous dirions qu’elle est le fruit des trois personnalités, bien distinctes, de ses fondateurs. La part ethnique revenant probablement à Raphaël Anker (qui officie par ailleurs dans Imperial Tiger Orchestra) qui se fondait dans la musique éthiopienne comme si elle avait été taillée pour lui. La part électronique, elle, revient à Gabriel Ghebrezghi, homme de l’ombre, des expérimentations et des machines. La part funky est elle attribuée à Inès Mouzoune qui touche un peu à tout, au classique, au rock progressif et aux rythmes latins.

Ces trois êtres donnent donc corps à la quatrième entité, leur bébé commun, Amami, en combinant leurs savoir-faire, leur vision de la musique et leur ingéniosité. Résultat, une musique tentaculaire dans laquelle chacun peut se retrouver, du teufeur pur et dur à cet amoureux des musiques du monde, comme au vieux baroudeur rock en quête de sonorités inédites.

Joie, métissage et grand-messe vaudoue avec Amami.

Telle pourrait être la sainte trinité d’Amami et de Giant. À savoir que cette musique, si quelques touches néanmoins colorent parfois les titres d’un peu de mélancolie (la première minute de Giant notamment), est une bouffée d’oxygène tant son un univers nous paraît joyeux, entraînant, et auxquels il est difficile de résister.

Le métissage se voit lui expérimenter à travers des rythmes tribaux évoquant certaines contrées africaines, où la transe survient sans crier gare ! Mais nous retrouvons aussi quelques simili introspections Égyptiennes (l’entame de Far East très nord-est africaine, Giant), un peu du brouillard anglais (du côté de Bristol évidemment). Que se soi à travers les sonorités de claviers, les nappes réverbérées, les rythmes plus ou moins chaloupés, plus ou moins rapides, les instruments analogiques, le trio offre matière à explorer la musique dans ses moindres recoins.

Enfin, la grand-messe vaudoue parce que Giant, et Amami, nous permet d’entrer dans son univers sans avoir peur d’être nous-même, de laisser ressurgir la part profonde qui est en nous car, à l’image de la musique du combo, il n’y a aucune raison de ne pas affirmer notre personnalité, surtout quand un groupe nous montre la voie à suivre de cette façon. Pour résumer, nous dirions que cet EP est un bon trip.

Amami Giant

 

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