YVES JARVIS The same but by different means
Album The same but by different means sorti le 1er mars
Comme un parfum de piété, de pureté. Il s’agit de gospel, peut-être, ou de soul, musique de l’âme. Mais pas que, mais pas forcément. Parce que dans ce disque se percutent des influences multiples, agencée simplement mais avec le cœur. Nous vous parlons de The same but by different means (ANTI/ [PIAS]) d’Yves Jarvis.
Ce disque exerce un pouvoir d’attraction certain. Par ses sonorités modernes, quoique analogiques, tout en étant relativement psychédéliques dans l’esprit et par certains effets. Et puis par le traitement sur la voix d’Yves Jarvis. Cet album se démarque avec joie d’un son balisé et maintes fois entendu.
Le ton est donné dès le morceau d’ouverture, To say that is easy. Nous entrons dans un univers et nous n’en ressortirons pas. Si vous n’adhérez pas avec l’ambiance dès les premières secondes, vous n’aimerez pas ce disque. Mais si, comme nous, vous êtes happés par la musicalité de ce projet, alors vous succomberez à ses sirènes.
Il y a beaucoup de chaleur dans ce disque, comme ceux des chœurs gospel dans les églises dont nous pouvons avoir un aperçu dans de nombreux films américains. Cette chaleur irradie véritablement de l’objet qu’est The same but by different means.
Mais il dégage aussi autre chose, à savoir une véritable vision artistique. Tout y est feutré. Nous avons l’impression de pénétrer un cocon, un endroit rassurant, bienveillant. Certes, il y a de la ferveur, mais pas de celle qui effraye, mais de celle qui réunit les hommes.
Pour autant, Yves Jarvis n’est en rien rétrograde ou gourou ou que sais-je. Il ne promeut pas une musique à l’ancienne malgré de nombreuses sonorités vintages (notamment les claviers), mais bel et bien une musique en prise avec son époque. Cela se ressent sur la production qui laisse la part belle aux réverbérations et autres delay/échos.
LA DIFFÉRENCE
Ce disque est un mélange de tellement d’éléments qui est difficile de tous les nommer : soul, hip-hop, pop, une légère touche funk, tout se télescope avec grâce et légèreté. Outre les fameux claviers vintages, nous retrouvons ici guitares, batterie, basse, harmonica. Tous s’assemblent à merveille pour diffuser une lumière tamisée rassurante.
La vraie différence que propose Yves Jarvis se trouve au niveau du travail sur sa voix, qu’il multiplie, superpose, entremêle avec beaucoup de réussite. Les souffles sont également présents, laissant penser que l’enregistrement de l’album a eu lieu à la maison, ou du moins dans un lieu dans lequel le compositeur se sent bien, très bien, car il nous donne envie de l’y rejoindre.
Ce disque nous touche d’une façon inédite. Nous nous sentons, après écoute, très léger, plein d’une énergie positive grisante. The same but by different means dégage une bonne dose d’optimisme et nous amène à croire que tout n’est pas foutu.
Plus que jamais, la musique peut sauver le monde, ce LP en est une sacrée preuve.
Revoir That don’t make it so ICI