[ALBUM] KING BISCUIT – “HAMMER IT” // Nouvelle Recette

Hammer it, deuxième album de King Biscuit.

1941, région du Delta-Mississippi, c’est la pause déjeuner pour des milliers de travailleurs agricoles. “Pass the biscuits, because it’s King Biscuit Time!!” grésille la voix de Sonny Boy Williamson II sur un vieux transistor. 2020, la station de radio américaine KFFA située à Helena dans l’Arkansas continue d’émettre sur les ondes la célèbre émission de blues. Ce qui en fait la plus ancienne dans l’histoire radiophonique à être diffusée.

Casquette vissée sur la tête

Les Normands de King Biscuit ont débarqué en 2015 avec un EP Shake, Shake, shake et en 2017, avec un premier album Well, Well, Well, tous deux aux fortes influences blues, avec un son très brut et survitaminé. Le 28 février dernier, est sorti leur deuxième opus, Hammer it. Longtemps à géométrie variable, King Biscuit, aujourd’hui, se compose de Sylvain Choinier, casquette vissée sur la tête, fondateur mais aussi chanteur et guitariste, du très classe Johan Guidou au synthé et enfin de la batteuse de formation, l’intrigante Tatiana Mladenovitch.

Les Rouennais ont fait appel au musicien et producteur, John Parish. Faut-il vraiment le rappeler ? En plus de ses projets personnels dont le dernier en date est Bird Dog Dante, l’anglais a accompagné et produit entre autres PJ Harvey, 16 Horsepower, Giant Sand, Eels, Dominique A ou plus récemment la grimaçante Aldous Harding. La liste est longue. C’est donc sur les bords de la rivière Avon, à Bristol, que le groupe pose ses valises et travaille sur ce deuxième album.

De nouveaux horizons

Hammer it garde toute l’essence, les vestiges du blues, tout en apportant un son plus contemporain, plus sophistiqué. La musique de King Biscuit prend un léger tournant et arrive à trouver une sonorité singulière qui en fait sa nouvelle identité. En plus des instruments traditionnels (guitares, batterie), l’utilisation de la monomachine (synthétiseur/séquenceur)  apporte une touche électronique créant des sons improbables. C’est le mariage de ce côté vintage, aux arrangements lo-fi et de modernité que nous retrouvons tout le long de l’album. Notre trio ne se cantonne plus à ce son du delta et explore de nouveaux horizons.

Le titre Ready to Go à l’ambiance fantomatique, avec ses murmures, nous rappelle en quelque sorte, la trip hop de Portishead. Serait-ce l’effet Bristol? Sur Lonely Tombs, nous retrouvons la voix rassurante de Sylvain pour une virée dans un cimetière qui au premier abord semble plutôt paisible, mais nous sommes vite rattrapés par l’étrangeté qui règne dans ce lieu. Sur le magnifique Nothing but a Rope, sombre histoire de pendu, la voix de Tatiana se conjugue admirablement avec celle de Sylvain. Les rouennais prennent de la hauteur avec The Rooftop et nous invite à se déhancher tout comme sur Strike the Hammer Tatiana et Johan se donnent la réplique.

Au bord de la transe

Les morceaux To Be There et On your Own aux rythmes répétitifs, quasi hypnotiques nous amènent au bord de la transe. Le single Lay Down est sans doute le titre le plus représentatif de la mue du groupe. All Night Long, est un clin d’œil aux New-Yorkais du Velvet Underground. Enfin King Biscuit clôture cet album avec Love Came Here, reprise de la très regrettée Lhasa de Sela. Le trio revisite divinement ce morceau en lui donnant une nouvelle dimension. La voix murmurée de Sylvain, la cadence de la batterie et ces sons venus d’ailleurs nous plongent dans un voyage déroutant au plus profond de nous même.

Avec Hammer it, King Biscuit fait parler chaque instrument, joue avec nos émotions et donne vie à une âme qui se déplace de chanson en chanson. Ce King Biscuit, nouvelle recette, fait mouche, et frappe fort !!!

LGH

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On pense à The Chainsaw blues cowboy

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LGH
(Le Gosse hélicoptère) j’adore découvrir de nouveaux artistes encore inconnus du grand public
et chercher ceux qui dans le passé ont fait ce qu’est la musique aujourd’hui.
La musique m’accompagne en permanence et tient une place primordiale dans ma vie.
Mon maître-mot est l’éclectisme même si mon cœur balance pour le rock sous toutes
ces formes. J’affectionne également la littérature et plus particulièrement la littérature
anglo-américaine (Bret Easton Ellis, Don Delillo, Jonathan Franzen,…).

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