THE WOODEN WOLF, Songs of the night op.7

The wooden wolf songs of the night op.7Nouvel album, déjà disponible.

Laisser la place, laisser le temps, se laisser bercer par une insondable sensibilité, par une douceur venue du fond du cœur. Laisser aussi la nuit nous envelopper, dégager autour des corps un halo protecteur, simplement rehaussé d’une pointe de couleur, rouge et dérivés, provenant d’un feu qui réchauffe les corps et les âmes endoloris par trop de voyage, par trop d’émotions. Folk, rock, la musique de The Wooden Wolf semble pleuvoir des étoiles, ces guides célestes qui nous rappellent notre condition, celle de petits riens dans l’immensité.

Mais ces petits riens, ils ont des choses à dire, une infinité d’émotions à transmettre. Dans leur intérieur, ça bouillonne, et invariablement, cela doit ressortir, par la vibration d’une corde pincée, par la vibration de cordes vocales qui ne masquent rien d’une possible vulnérabilité face à tout ce qui nous fait et nous entoure.

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Sensible.

Il n’est pas question de faire dans l’excès. Simplement se poser, sécuriser notre espace, fermer les volets, laisser passer un filet d’air frais dans nos nuques, être bercer par l’évidence d’une ligne de chant, par la mélodie limpide d’une musique qui ne joue d’aucun effet superflu. Ne pas, non plus, sombrer dans l’excès de minimalisme, simplement rester dans l’expression la plus directe, presque dépouillée du message.

Il est transmis, ce message, par une voix incroyable d’expression. Parfois plaintive, cri d’animal pris au piège de ce qui irradie de son cœur, parfois lumineuse, simplicité d’une émotion restituée sans avoir été déformée, cette voix nous offre sa sensibilité sur un plateau d’argent. Il ne tient plus qu’à nous de l’accepter comme un don, de l’enfermer quelque part dans notre coffre à secret que nous ouvrirons lorsque la tempête soufflera autour de nous.

Songs of the night op.7 nous ramène les pieds sur terre. Avec une production pointue, avec son enregistrement sur cassette, il joue l’analogique, le concret, le basique, la vérité nue de son auteur compositeur interprète, pour mieux nous indiquer que nous sommes finalement tous identiques (dans le fond), baignés de rêves, d’espoirs, de fêlures aussi.

Vérité.

Sans dériver de sa ligne de conduite, The Wooden Wolf déroule son album avec douceur. Mid tempos, instrumentations feutrées, laissant parfois survenir un soupçon de batterie, de cordes, la formule folk rock touche au but, celle de nous placer au centre d’un univers boisé, réconfortant, celui-là même qui permet de faire la lumière sur l’intimité, la nôtre, la sienne.

Il n’y a pas de masques, il n’y a pas de mensonge, juste une universalité qui bouscule les a priori, les contrevérités. Musique du fond des âges magnifiée par le regard que le musicien porte sur le/son monde, Songs of the night s’écoute aussi en plein jour.
Il y repousse les ombres malveillantes qui rôdent et menacent de nous conduire vers des sentiments négatifs. La nuit, il maintient les monstres dans les placards, nous invite aussi à nous gorger de cette vie invisible et pourtant foisonnante qui nous entoure.

Retour à la nature, celle du dehors comme celle propre à l’introspection, l’album ne manque pas de faire s’écrouler les châteaux de cartes que l’on bâtit sur des injonctions. Le retour à l’état sauvage n’est pas loin, mais de ce sauvage épris de liberté et de bon sens, loin de dérivatifs de nos sociétés « modernes ».

Cet album est une parenthèse, un moment en suspension, une bulle d’oxygène, un ralentisseur du rythme trépidant de la vie. Il est donc salutaire de s’y pencher, pour vivre simplement au rythme qui est le nôtre. Simplement superbe.

Revoir (et réécouter) Laurène Laurène.

LE titre de Songs of the night op.7.

Pour nous, le morceau qui nous fait le plus d’effet est le très « grunge » Hungover Dawn. C’est aussi l’un des morceaux les plus électrifiés de l’album (c’est-à-dire qu’il l’est très peu, mais que c’est lui qui dégage l’esprit rock le plus fort). La voix se traîne, pleine de tristesse, la rythmique se fait la plus lourde de l’album, avec cette basse presque inaudible. On pense invariablement, à chaque écoute, à Nirvana, dans cette version live unplugged. Le titre joue les ambiances plombées, mais jamais ne se fait outrancier. The wooden Wolf s’y exprime dans une sincérité qui nous donne le frisson. Un grand titre.

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