[ ALBUM ] DEAD HORSE ONE, The west is the best

Troisième album de Dead horse one, The west is the best (disponible chez RPUT 33)

Tension électrique et romantique pour ce troisième long format de Dead horse one, The west is the best. Au programme, du shoegaze, avec cette pointe de son typique des années 90, tout en sonnant très fin des années 2010. Autrement dit, un groupe qui s’inspire du passé pour produire une musique qui retrouve, depuis quelques années, un second souffle.

Équilibre électrique/acoustique.

Le shoegaze est cette musique qui dresse des murs du son, qui susurre des paroles au creux de l’oreille, et qui repose sur un fragile équilibre entre électricité et acoustique, entre tension et relâchement également. Mais pour nous, elle est surtout évocatrice d’un romantisme fou, plein d’innocence. En effet, l’électricité pourrait être assimilée à ce bouillonnement, à cette effervescence hormonale lorsque nous sommes aux côtés de l’être aimée, quand nous sentons que l’avenir n’a plus rien d’affolant car nous ne sommes plus seuls pour l’affronter.

Les moments de relâchement sont pour nous synonymes de ces instants où, justement, ce bouillonnement se tait un peu pour nous placer dans ce sentiment extatique de l’amoureux transi, qui ne voit plus que dans son aimée ce futur qu’il imaginait avant de la rencontrer. Tout ceci est également possible du point de vue féminin évidemment. Dead horse one nous donne cette impression dès le premier titre Echo street, et cela ne nous quitte pas durant toute l’écoute de l’album.

Douceur rugueuse.

Cette impression s’apparente à une douceur, à une innocence provenant des mélodies du quatuor. Nous y sentons une fougue presque juvénile, un côté instantané de ces airs qui ne vous quittent plus dès lors que votre oreille s’est glissé dans l’engrenage de l’écoute du disque. Nous y sentons un parfum d’insouciance, de romantisme donc (avec une mention très bien pour le titre Saudade, avec la voix additionnelle de Rorika Loring qui apporte un contrepoint féminin absolument pertinent), mais derrière cette apparente douceur rôde l’orage.

En effet, nous sentons ici et là des attaques plus tranchantes. Pour ceux qui les ont connus, nous les assimilerions à cette vague heavy metal du début des 90’s, période Guns’n’roses, Nirvana et consorts. Ces attaques, pleines de foudre, tissent un climat légèrement plus vicieux, plus mordant, ce qui n’a rien pour nous déplaire. Il n’est pas étonnant que le post rock soit un dérivé du shoegaze parce qu’il nous arrive de penser à Mogwai sur certains titres, notamment par cet aspect émotionnellement violent qui peut survenir après (ou même avant) une accalmie.

Loin d’être réchauffé.

Pourtant, malgré des références plus ou moins visibles (nous pensons à Ride, mais c’est normal car Mark Gardener a mixé 8 des 9 titres de l’opus, mais également Nothing. Plus étonnant en ce qui concerne Deftones qui est une des influences du combo comme nous le rapporte Olivier Debard, guitariste et voix du groupe), Dead horse one ne nous sert pas une pâle copie des aînés. Son identité est clairement revendiquée, justement par cette diversité de référence mais également par une touche naïve absolument irrésistible. Ne voyez pas dans ce terme quelque chose de péjoratif, car nous voyons plutôt dans cette naïveté l’expression de l’ampleur des émotions véhiculées par les neuf titres du disque.

En effet, il y a dans The west is the best une ampleur dingue, de celle que l’on ne peut que difficilement refouler, une ampleur simplement contenue par les frontières définies par la durée des titres. Ce disque est un chaudron prêt à déborder de toutes sortes de sentiments, des plus beaux ou plus sombres. Mais jamais l’équilibre ne se rompt, jamais nous ne basculons dans la mièvrerie ou dans la noirceur la plus insondable qui soit. L’effet qui reste imprégné dans notre mémoire une fois le disque achevé est celui, positif, d’avoir écouté un disque à même de nous porter un jour de déprime. Parce qu’il nous donne notre dose d’énergie, instantanément, combien même le disque s’achève sur une note moins optimiste.

Mais qu’importe puisque ce qu’il nous reste de l’écoute de The west is the best est cette force épique, incoercible, inextinguible, celle de la vie, tout simplement.

LE titre de The west is the best.

Pour nous, le titre de cet album pourrait être le très beau Saudade, ou même le morceau d’ouverture Echo street qui nous plonge directement dans les codes du disque, mais nous choisissons Swallow. Pourquoi ? Parce qu’il nous remue bien les tripes avec son ambiance de rupture amoureuse d’avec une femme fatale.

Les guitares y sont merveilleuses, pleurent à fendre l’âme, sans pour autant faire de swallow un morceau larmoyant. Nous y sentons au contraire une force de rébellion, une force qui dit que tout ça ne peut pas être la fin, qu’il doit y avoir un moyen de continuer le chemin. Ce qu’infirme My pain, le titre suivant (qui clôt l’album) puisque cet instrumental, épique à notre humble avis, scelle définitivement le sort de ce couple imaginaire (et le disque également, de façon plus que convaincante).

dead horse one the west is the best

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