TELEFIS, A haon, debut album déjà disponible

telegfis a haonTelefis nous propose son premier album, A haon, qui ressuscite l’électro à la LCD Soundsystem, où comment l’élève dépasse le maître.

Une fois encore, nous découvrons un album à la créativité débridée, qui ose des choses que d’autres n’auraient même pas osé rêver. Si nous trouvons dans ce premier album, A haon, des similitudes avec un groupe comme LCD Soundsystem (une voix approchant celle de Murphy, une électro au groove puissant, des refrains qui pourraient vite devenir des hymnes de stade, Telefis (de l’irlandais gaélique signifiant TV) impose sa personnalité et sa folie.

Les compositions sont d’une rare efficacité, légèrement plus pop que celle du groupe New Yorkais. Résultat : un dynamisme accru, et surtout jamais ne s’installe la lassitude, ce qui est parfois le cas chez LCD soundsystem. Relativement classiques sur la forme (comprendre qu’il y a là des couplets et des refrains sur une majorité des titres présents sur A haon), les surprises pleuvent par dizaines lorsque les facéties de Telefis prennent le relais.

soutenir litzic

Pour faire en sorte que litzic reste gratuit et puisse continuer à soutenir la culture

Les facéties en question.

Elles peuvent être totalement barrées, schizophréniques, déformer la voix ou au contraire être une succession de bidouilles survitaminées. Les arrangements sont riches, variés, apportent des couleurs inattendues sur la plupart des morceaux. Nous sommes ébahis par la variété de celles-ci, allant d’un sentiment épique, à une mise à nu total, en passant par certains paysages mélancoliques et d’autres plus rétro futuristes.

La musique de Telefis, duo composé de Cathal Coughlan et Jacknife Lee, ne saurait se réduire à de vagues comparaisons, notamment parce que nous manquons de repères pour le faire. Cinématographique, elle est parfois contemplative, dégage sans cesse une sincérité vibrante, pure, qui ne manque jamais de nous émouvoir. Le travail sur le son est méticuleux, s’émancipe des modes et courants pour proposer une écoute totalement immersive, évoquant par certains égards la science-fiction à travers les décors inédits qu’elle propose.

Nous aimons en particulier les titres les plus posés, à deux doigts d’être méditatifs. La voix de Telefis y fait des merveilles tant son expression est parfaite. Les intentions, les émotions, tout passe à travers ces cordes vocales à la fois douces et fortes. La personnalité de celle-ci ne fait aucun doute, et là où des groupes électro la relayent au second plan en usant de l’autothune à toutes les sauces, Telefis s’en sert avec parcimonie, avec tact également. Résultat lorsqu’il l’utilise, ce n’est que de façon minime et pour faire affleurer sa sensibilité.

Les couleurs.

Parfois, les titres sont romantiques, parfois ils sont angoissants. Nous évoquions aussi le sentiment de plénitude qui en habite certains, mais d’autres sont plus « dérangés », à deux doigts de nous plonger dans la psyché d’un déséquilibré (pour de faux, sur un titre comme Sex Bunting par exemple). À chaque nouvelle touche de couleur, nous découvrons un pan de la psychologie de l’album, ce qui ne manque jamais de remettre à zéro le curseur d’appréciation des morceaux.

Ainsi, si le tout est très homogène, c’est néanmoins la surprise qui se saisit de nous à chaque plage. Même au bout d’une demi-dizaine d’écoutes, elles sont présentes. La narration y est complexe, tentaculaire, mais loin d’être inaccessible. En effet, la tracklist alterne morceaux très ambitieux et d’autres beaucoup plus accessibles. Ne vous méprenez pas sur ces derniers, accessible n’étant pas synonyme de « faciles ». Simplement, ils ne remettent pas tous les codes en question, sont des planches de salut au milieu des expérimentations sonores.

Magnifique.

Au final, A haon est un album magnifique. Nous disions que Telefis signifie TV en irlandais gaélique, et l’album donne justement l’impression d’un zapping sur petit écran. Pourquoi ? Parce qu’à chaque fois que vous tombez sur une nouvelle chaîne de télévision, vous pouvez tomber sur une émission de divertissement, un documentaire poignant, un film ou que sais-je encore ?

Ainsi, nous nous adaptons à ce que perçoivent nos yeux. Ici, nous nous adaptons à ce que découvrent nos oreilles, avec un émerveillement sans cesse renouvelé, sans cesse nourrie par une vision différente de celles que nous avons l’habitude d’entendre. Et ça fait un bien fou !

LE titre de A haon

Nous avions déjà passé ce titre dans l’une de nos playlists. Il s’agit de Falun gong dancer. Ce titre nous fait toujours un effet monumental avec son quasi a capela (quelques notes de piano sont présentes tout de même, ainsi qu’un très léger effet d’autothune sur la voix). D’une difficulté technique certaine, le titre paraît pourtant, par la grâce de Telefis, d’une facilité déconcertante. Mais ne vous y trompez pas, ce titre est formidable, l’un des plus beaux entendu depuis très longtemps.

Nous aimons aussi énormément Picadors qui se trouve en fin d’album. Entre les deux, une succession de morceau tous plus inspirés les uns que les autres. Ce qui fait d’A haon un disque à posséder absolument !

(Si vous aimez Telefis, vous aimerez aussi Apple Jelly)

soutenir litzic

Pour faire en sorte que litzic reste gratuit et puisse continuer à soutenir la culture

Nous retrouver sur FB, instagram, twitter

Ajoutez un commentaire