[ALBUM] SABA LOU, esthétique sixties pour pop/folk charnelle

saba lou novum ovumSaba Lou, Novum Ovum, sorti le 11/10

Avec son deuxième album Novum Ovum, Saba Lou nous démontre que ce n’est pas parce qu’on a un père œuvrant dans un punk rock aussi couillu que fantasque que nous ne pouvons pas opter pour une pop folk d’inspiration sixties. Et réussir son coup. De façon magistrale.

Fille de.

Bon, nous allons vite en finir avec « Saba Lou est la fille du rockeur King Khan ». C’est dit, on passe à autre chose. Ceci étant, il est fort à parier que le patrimoine génétique de la jeune femme a été fortement orienté, modifié, façonné, par une écoute, passive ou active, in ou pas in utero, de vraie bonne musique. Celle comme on n’en fait plus. Avec Novum Ovum, Saba Lou nous offre une incursion galvanisante dans un univers pop d’influence très sixties.

Ici, le premier aspect qui nous frappe, c’est cette voix absolument parfaite à nos oreilles. Sensuelle, gorgée de ce petit quelque chose qui fait la différence et qui la démarque du lot, instantanément, tout au convoquant les fantômes d’une période propice à l’émancipation des femmes. Nous pensons à ces grandes voix du rock, de la soul, de la folk, même si Saba Lou s’en démarque ou s’en détache par la force et la variété de ces compositions.

Analogique.

Cette voix se fond à merveille dans l’esprit de cet album à la production très inspirée des classiques de l’époque. L’aspect analogique paraît ici plus vrai que nature, renforcé par une production dans l’air de ces temps-là. Pas de touches électroniques, ou alors très très parcimonieuses, pour un rendu très chaud, même si nous aurions aimé cette production un peu plus ample par moments. Cependant, elle est totalement dans l’esprit de ces années folles, celles où la pop acquérait ses lettres de noblesse.

Des morceaux comme par exemple Telepathetic osent presque une incursion psychédélique avec un petit côté floydien qui n’a absolument rien pour nous déplaire. Le côté également facilement accessible nous ravit. Pas que cela soit significatif d’une certaine facilité, mais surtout parce que la musique de Saba Lou touche à une forme de perfection instantanée, comme si tout cela était normal, à 19 ans, de posséder un tel bagage et de telles compositions.

Rien à jeter.

Parce que là est le vrai tour de force de la jeune femme. Impossible de trouver un morceau qui soit plus faible, qui soit à jeter. L’ensemble se tient de façon impeccable, est d’une cohérence dingue, tout en osant la variété des climats. Morceaux d’obédience soul, morceaux plus orientés rythm & blues, morceaux folks, tous s’agencent à merveille dans Novum Ovum. Le propos est clair, la ligne directrice également.

Aucune faute de goût donc. Au contraire, nous ne pouvons que saluer le travail accompli ici, car il dégage un parfum de naïveté que vient contredire la mainmise sur cet album qui s’avère une incroyable bonne nouvelle ! Si Saba Lou continue sur cette (très bonne) voie, inutile de vous dire que nous lui prédisons un superbe avenir, de celui de ceux qui savent conduire une carrière sans accrocs et sans fausse note. Bref de ceux qui ont une éthique et qui n’en change pas pour succomber aux sirènes de la mode.

LE titre de l’album.

Comme nous l’évoquions plus haut, il n’existe ici aucun morceau faible, tous se tiennent incroyablement serrés, comme cousu du même tissu. Dur de trouver le morceau qui se détache du lot. Le morceau titre de l’album est très bien, pêchu, pop, dansant, possède des choeurs splendides et son petit solo de guitare très bien foutu. Penny roll nous botte avec sa partie de batterie et son approche à mi-chemin de la soul et du rock. Alors chercher un morceau qui nous plait plus dans ces dix revient à retrouver une aiguille dans une botte de foin.

Néanmoins, incorrigibles fans des Floyd et de Syd Barrett en particulier, c’est Telepathetic qui nous offre ce petit frisson supplémentaire (en grosse partie sur son refrain, le couplet étant plus inspiré de certains riffs rythm and blues chers aux Stones mélangés à la fraîcheur des Ronettes) avec son caractère définitif, cette forme de perfection pop dont rien ne manque, dont rien n’est de trop non plus. Simplement pertinent, simplement jubilatoire. Bref parfait quoi !

Site officiel Saba Lou

On parlait de King Khan ICI

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