OUI OUI OUI Ok ok !
Après deux EP’s prometteur, il faut en général passer au format album. C’est chose faite avec Ok ok !, album diablement positif, bourrée de références, d’assemblage foutraque de mélodies pop, d’énergie rock et de pulsations électro. Oui Oui Oui pose là des bases sacrément prometteuses.
Bien évidemment, tout n’est pas parfait. Il existe çà et là quelques petits flottements dus à l’inexpérience, mais rien de bien méchant. Ces petites imperfections tendent à rendre l’ensemble encore plus attachant, car cette spontanéité, presque juvénile, fait un bien fou à entendre.
Nous retrouvons principalement cet aspect juvénile sur les compositions les plus pop de l’album. Celles-ci sont sucrées, édulcorées, rappelant un peu l’énergie yéyé. Ces compositions tranchent au milieu des autres mais loin de rendre l’album disparate, elles créent une forme de lien au contraire très solide, notamment grâce à la personnalité des membres du trio.
Celui-ci se compose de Manon Rudant au violoncelle et au chant, de Jacques Vanel aux guitares et d’Arthur Delaval aux claviers, chant et boîte à rythme/programmations. Chacun a son rôle à jouer mais la cohésion entre eux ne fait aucun doute.
Le violoncelle apporte une note plus grave, mais un charme certain tant cet instrument est expressif. Il fait d’ailleurs des étincelles sur le morceau Lost (qui clôt l’album en apothéose).
Les guitares sont très typées surf rock (évoquant par moments l’esprit Beach Boys ou celui du psychobilly, la frontière entre les deux étant très mince). Elles apportent un côté vintage à l’ensemble mais aussi une certaine cohésion entre les influences diverses du groupe.
Enfin, les programmations et autres claviers ne sont pas en reste et déversent une certaine dose d’inventivité explosive, ne serait-ce que grâce à leur présence et des sonorités maîtrisées et des rythmes dansants et explosifs.
Le tout sert, dans le cas de Ok ok !, à rendre le disque particulièrement dynamique, coloré, positif. Il est très dur de rester de marbre devant une telle énergie débridée et cet esprit « On fait ce qu’on veut, on assume tout » qui permet au trio d’explorer plusieurs pistes sans se renier ni se perdre.
Là réside l’élément magique de ce groupe et de cet album : mélanger tout ce qui les caractérise et en faire leur univers propre, sans craindre un jugement de valeur quant à leur musique.
Nous ne pouvons, du coup, qu’acquiescer trois fois et de leur dire Ok, ok, vous nous avez épatés sur ce coup-là. En espérant que nous ne serons pas les seuls à constater la fraîcheur et l’originalité de leur démarche.
Mais nous n’avons aucun doute là dessus, Oui Oui Oui fera parler de lui.