MAGON, In The Blue (Howlin’ Banana Records)
Ce Rêve Bleu
C’est avec beaucoup d’excitation que nous souhaitons vous parler du nouvel opus In The Blue, de l’auteur-compositeur-interprète et producteur, Alon Magen, tête pensante de Magon. Et ce n’est pas pour nous déplaire.
Notre rédac’ chef avait signé un papier lors de la sortie du deuxième album Hour After Hour en indiquant que le rock était sain et sauf, ce qui avait de quoi attirer notre attention. Hour After Hour était une grosse claque, un album addictif et récréatif percutant de plein fouet notre cortex cérébral. Magon a l’esprit qui bouillonne. Pour preuve, trois albums en trois ans, la qualité étant toujours au rendez-vous.
Lors d’une interview que nous avons retrouvée sur la toile, Alon, en promo pour ce précédent opus, se laissait déjà à parler du troisième album en cours. Il faut également préciser que Magon est souvent comparé au groupe le plus cool du monde (soit dit au passage à qui nous vouons un culte incommensurable), The Velvet Underground, pour le côté garage rock, mais aussi pour cette voix en parlé-chanté et pour la noirceur des textes. D’un autre côté, nous retrouvons des similitudes mélodiques avec la psyché pop du canadien Mac Demarco.
Pleins de poésie et de pérégrination
Avec In the Blue, Magon livre dix titres rock, psyché, décontractés et décomplexés où la lecture des textes reste subjective et libre d’interprétation. Au fur et à mesure de nos écoutes, il nous apparaît aisément en filigrane un fil conducteur, celui de la mer, et par conséquent sa couleur, le bleu. In The Blue. Signe de rêve mais aussi de mélancolie. Si nous voulions pousser la chose un peu plus loin, nous pensons même à la Mer Méditerranée, à la Grande Bleue.
L’album s’ouvre avec le titre Forever, une guitare vaporeuse, qui par moments prend la forme d’un cri dans la nuit. Là, l’ambiance est quasi fantomatique comme un film des années soixante. Une fois qu’Alon pose sa voix, il ne fait aucun doute que nous écoutons Magon. Car cette voix, ce phrasé traînant fait partie de sa signature, de son identité profonde.
Ses textes sont pleins de poésie et de pérégrination, à l’image du nonchalant Willow, où il est question d’un saule pleureur, symbole de l’amour malheureux et du royaume des morts. Nous voyageons. Le soleil chauffe le cœur de la capitale égyptienne (“The sun set in Cairo”). Le Don du Nil fait souvent son apparition tout le long de l’album comme avec le titre In the Blue. Le morceau évoque en nous un pèlerinage sous surveillance, un voyage nécessaire pour comprendre un triste événement passé (“Getting close to the border, on a killer wave, the Egyptian soldiers, Blew a hole in the water”).
“Gourou des Beatles”
Le refrain navigue à contre-courant des couplets avec un changement de rythme, ce qui apporte beaucoup de vie au morceau. Le Velvetien Egyptian Music nous fait entrer dans l’errance d’un noctambule venant retrouver sa moitié, lovée dans le lit. Les voix ainsi que la guitare sont discrètes, donnant une atmosphère feutrée comme pour ne pas réveiller l’endormi.
With Your Man suggère un amour inlassable, fidèle et solaire comme le symbolise le Cygne (“you’re like a swan when you’re turned on”). Après la passion, l’éloignement amoureux avec Now That She’s Gone, certainement le morceau le plus rageux et ambivalent de l’album, avec un rythme et un chant plutôt enthousiastes pour le thème abordé.
De son côté, Inside Your Head, morceau hallucinant, nous entraîne dans un voyage cosmique et psychédélique sous LSD. Aahh le cerveau, la structure la plus complexe et énigmatique de l’univers. Parfois il suffit juste de trouver les bons mots… La ballade Words retentit comme un conseil voire comme un avertissement (“Don’t you for get about it, don’t you forget about it”). Le va-et-vient de la guitare jaillit tel un boomerang.
Maharishi Mahesh Yogi fait référence au maître spirituel indien, “Gourou des Beatles” et fondateur du mouvement de la méditation transcendantale. Magon énumère quelques faits de violence (“Shots fired in the city”, “Near Damascus, Az-Zabadani”, “no more violence in the kitchen”), et pour faire face à cette âpreté, l’une des solutions pour nous aider à vivre plus paisiblement, serait la relaxation.
Une fin magnifique.
Tout comme sur l’album, nous souhaitons terminer avec le morceau 1,000 Years qui est certainement le plus beau de l’album. Le titre ressemblant à un long monologue mélancolique nous transporte et se révèle comme un adieu. À chaque écoute, nous sentons la larme nous chatouiller le coin de l’œil.
Magon nous offre avec In The Blue, un album magnétique, poétique et onirique, qu’il est extrêmement difficile de lâcher. Nous l’avons écouté inlassablement, nous l’écoutons toujours avec délectation, et nous continuerons de l’écouter avec engouement. Magon en a sous la guitare et nous sommes convaincus, nous allons encore entendre parler d’Alon Magen et sa clique pendant très longtemps.
Keep Rockin’
LGH
LGH (Le Gosse hélicoptère) :
Révolutionnaire en peau de lapin, guitariste de salon à mes heures perdues, amoureux des mots et féru de musique. Mes mots d’ordre sont l’éclectisme, la curiosité et le partage. Keep rockin’ !!
Relire la chronique de Kenny LCT
Retrouver Litzic sur FB, instagram, twitter