HAND HABITS Nouvel album Placeholder

hand-habits-placeholder-chroniqueIl arrive parfois que sorte un disque qui ne révolutionne rien, qui s’inscrit dans la continuité de ce qui a été fait et de ce qui se fera, mais qui, par on ne sait quelle magie, ne ressort jamais de nous, nous hante autant qu’il nous apaise. Placeholder (sortie le 1er mars chez Saddle Creek), d’Hand Habits est de ceux-ci.

La question qui survient est donc la suivante : pourquoi ce disque-là et pas un autre ?

Impossible d’y répondre, c’est une histoire de ressentis, de feelings, de sonorités qui font résonner la corde sensible, d’une voix qui rappelle un souvenir profondément enfoui en nous, comme un vieux titre entendu dans notre jeunesse et que nous aurions classée dans un des compartiments poreux de notre mémoire.

La pop folk pratiquée par Hand Habits capture les mauvais esprits et les rêves en croisade. Les arpèges de guitare folk s’épanouissent dans l’espace, les rythmiques mid-tempo s’évanouissent pour devenir presque inaudible bien que leur pulsation définisse chaque titre. Un peu de pedal steel, un peu de cuivre, du piano, quelques éclairs électriques et la voix de Meg Duffy finissent d’habiller les douze morceaux de Placeholder.

Présence

Cette voix, justement, si femme, si doucement évocatrice de douceur, d’herbes folles nous chatouillant les mollets, comme une caresse, de l’image d’une mère allaitant son enfant, nous accueille ou nous cueille sans que nous puissions résister. Ça semble tellement con dit comme ça, mais ces visions nous paraissent on ne peut plus justes. Il existe sur cet album une aura bienveillante, légèrement mélancolique, comme la résurgence des sentiments disparus que nous verrions revenir doucement, mais sûrement, qui ne nous lâche pas du premier titre au dernier.

Pour autant, ce disque révèle, à force d’écoute, ses secrets. L’un d’eux réside dans une production parfaitement bien calibrée. Elle peut se traduire par une sensation de liberté, d’espaces laissés vacants dans lesquels le son se déverserait avec lenteur et bonheur. Le mélange de modernité et de vintage, lui aussi justement dosé, ajoute un charme imparable à l’album et nous rappelle un peu, comme ça, en passant, la douceur d’un Elliott Smith.

Ce disque ne révolutionne rien. Mais il le fait tellement bien qu’il pourrait vite devenir l’un de nos préférés. Par sa simplicité sophistiquée, par sa sincérité et sa grâce, il est déjà pour nous un incontournable de ce début d’année.

Hand Habits nous offre là un pur moment de félicité.

Revoir le clip de Placeholder ICI.

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