GURL, et regretter de ne plus avoir 20 ans.
Garden party, debut EP.
Il y a des fois où nous regrettons de ne plus avoir 20 ans. Enfin plus exactement de ne plus avoir cette insouciance de ceux qui n’ont foi qu’en l’immortalité de leur jeunesse. Nous envoierions bien valser les responsabilités pour passer la journée vautrés dans un canapé, à picoler des binouzes tout en grattant sur notre guitare quelques accords limpides, ou en martelant quelques fûts qui traineraient négligemment dans le salon. L’impression première à l’écoute de Garden party est exactement celle-ci : un sentiment de liberté de qui s’en fout royalement de quoi demain sera fait.
Ainsi, tout commence par des bons riffs bien sentis et un chant brandi comme un étendard d’une jeunesse qui doit continuer à bruler ses cartouches avant d’être vieux. Gurl y va donc avec toupet et lignes mélodiques franches comme l’éclair dans le ciel noir d’un ciel d’orage. Il n’ a pas à tortiller parce qu’il n’y a là aucun déchet d’aucune sorte. C’est direct, ça va vite, c’est enregistré de la même manière, sur le vif, et ça fonctionne à 200%.
Simple, direct, concis, et jouissif
On ne va pas vous mentir, cet état de fait produit forcément quelques petites imperfections, sur le chant notamment qui parfois dévisse. Et on adore, simplement car cela nous évoque cette fameuse insouciance, la magie de l’instant qu’on laisse à la postérité, avec son caractère unique et irrégulier. La production, relativement spartiate, amplifie encore cet effet. C’est dans le mouvement, dans l’urgence qui n’en est pas vraiment une mais qui s’y apparente. Comme si le trio jouait son va tout sur ce coup de dés. Soit ça ramasse la donne, soit on se ramasse, mais qu’importe puisque nous n’avons pas de plan de carrière….
Tout n’est pas joué pied au plancher, loin de là. Il y a de la diversité dans les tempos, dans les idées, tout en restant bien campé dans un rock garage séminal relativement dévastateur. Ca fonctionne plus que bien puisque nous nous surprenons, de façon presque permanente, à sourire lors des différents morceaux. Il ne faut jamais bouder notre plaisir quand un groupe nous fait autant plaisir que celui-ci. C’est un vent, que disons-nous, un tourbillon de fraîcheur qui nous fait nous dire que, décidément, le rock n’en finira jamais de nous surprendre et de nous rendre heureux.
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