LA SUPER CATHÉDRALE, bouquet final !
Report du 24/07
Comme tout bon feu d’artifice possède son bouquet final, la Super Cathédrale nous a offert un finish d’exception ! Cette dernière journée de festival fut de très haute volée et aura ravi les spectateurs qui repartiront, à coup sûr, avec des étoiles dans les yeux et des souvenirs plein la tête.
Il est également temps de faire un peu le bilan de cette édition 2022. Le moins que nous puissions dire, c’est que La Nef D Fous, association organisatrice de l’événement (et ce depuis plus de dix ans) aura une nouvelle fois su concocter une formule aux petits oignons, capable de réunir sur le site de La Rognousse des fans purs et durs de rock et de bon gros son !
Si les membres de l’organisation n’étaient, hier, pas encore dans le bilan comptable, un constat s’impose déjà : le beau temps était au rendez-vous, le public, peut-être un peu moins nombreux qu’escompté, aura été irréprochable (de nombreux portefeuilles, égarés lors de pogos monstrueux, ont été ramenés à l’accueil, sans qu’il n’y manque le moindre centime). Bonne humeur, respect, public de connaisseur, mais également public familial (une image nous revient, celle d’un papa dansant avec sa fille de 3-4 ans, tandis que le petit dernier, d’un an, crapahutait autour de la poussette), tout était réuni pour un vrai bon moment convivial de musique, et d’amour (ouais!).
Espérons que le bilan financier sera bon pour qu’une prochaine édition puisse avoir lieu l’an prochain (et les années d’après), car il serait dommage de voir disparaître ce festival qui prend tous les ans le risque de proposer des musiques peu mises en avant, mais dont les artistes, généreux, auront su nous émouvoir et nous faire rêver. C’est tout naturellement que l’on veut dire merci à La Nef D Fous, pour toutes les bonnes vibs qu’ils envoient avec ce festival qui demeure unique dans son approche ! Keep rockin’ !
Parole d’un festivalier.
Nous avons discuté un peu avec un festivalier, Julien (salut l’ami!). Avec lui, on a débriefé les premiers jours du festival et évoqué ses coups de cœur. Ce mordu de musique aura eu des paillettes dans les yeux et dans le cœur grâce à The Bobby Lees. Intarissable sur le groupe américain, il nous confiera avoir fait « sa groupie » pour la première fois de sa vie, en plus de 20 ans de festival, avec la bande de Sam (la chanteuse). Ayant patienté sur le devant de la Grande Scène après le set des américains, il aura été pris en photo avec l’explosif quatuor. Un souvenir comme seuls peut en provoquer La Super Cathédrale, les musiciens étant extrêmement accessibles et disponibles pour rencontrer le public.
Donc, il suit le groupe depuis ses débuts et pense, sans doute à juste titre, que c’était une occasion unique de pouvoir les approcher de près. On ne le démentira pas sur ce point car The Bobby Lees est appelé à devenir monstrueusement gros, une locomotive rock des prochaines années (et c’est tout ce que nous leur souhaitons). Mis à part The Bobby Lees, son autre coup de cœur aura été Chocolat Billy. Comme nous le disions, sur le papier nous n’aurions pas parié que ce groupe serait effectivement une révélation. Mais leur présence scénique joue grandement pour eux (ainsi que leur musique évidemment), et il restera, pour nous aussi, un sacré coup de cœur.
Enfin, la découverte Lumer l’aura également plus que convaincu, tout comme celle de Beige Banquet. Seul Kelley Stoltz et Joseba Irazoki mériteraient, de sa part, un « peu mieux faire », même s’il convient que le dernier titre du basque est anthologique (et nous sommes plus que d’accord sur ce fait avec lui). Rendez-vous est déjà pris pour l’an prochain avec le festival, où nous espérons grandement le croiser pour pouvoir à nouveau papoter avec lui !
Astaffort Mods.
Il est à peine plus de 17h quand les trublions d’Astaffort Mods débarquent sous le Chapiteau (« Un chapiteau c’est débile !« ). Évidemment, le nom même du groupe nous rappelle la venue, en 2019, des Sleaford Mods qui avaient rétamé la concurrence avec un show monstrueux. Pour Astaffort mods, du fait de l’heure et de leur renommé, le public est plus clairsemé, mais pas moins investi au son du trio. Il faut dire qu’ils possèdent un sérieux sens de l’humour, ainsi qu’une scénographie pour le moins surprenante (on n’en dit pas plus, il vous faut les découvrir sur scène, vous ne serez pas dessus). Mais ce sont surtout les textes qui font mouche, entre blague potache et regard cynique sur le monde d’aujourd’hui, qu’il soit professionnel ou social.
La dimension politique propre à Sleaford Mods n’est pas ici au rendez-vous, mais il n’en demeure pas moins que les textes offrent plusieurs niveaux de lecture et ne sont pas simplement prétextes à rigoler. Le public est au taquet, apprécie à leur juste valeur les « connards », « moderne » et autres gimmicks du groupe qui aura mis l’ambiance d’entrée de jeu, dans une bonne humeur évidente et qui ne nous quittera pas de la soirée !
Vintage Crop.
Nous attendions le groupe australien avec impatience et nous n’avons pas du tout été déçus. Le rock garage du combo effectivement n’aura pas manqué de peps, ni de bonne humeur là aussi (le leader n’aura de cesse de demander au public si « ils sont leur groupe préféré du jour et du festival » et lui répondra qu’il est un menteur quand un « yes » massif résonnera en retour). La formule est ultra efficace, portée par les deux chanteurs guitaristes (le bassiste lui aussi se fendra d’un morceau en lead singer). Rythmes trépidants, solos bien sentis, cool attitude, mais sérieux dans leur composition, rien n’est à déplorer dans ce set efficace, spontané.
À noter que le groupe est encore en France pour quelques dates. Si vous ne les avez pas vus à La Super Cathédrale, ils seront prochainement à Rennes, Plougastel, Nantes, Marseille. Il serait dommage de ne pas découvrir la musique du groupe tant elle est sympathique et hautement gorgée en électricité. Ils sont quand même, il faut le dire, notre groupe préféré de la soirée (même si…).
Beige Banquet.
On retrouve les Britanniques de Beige Banquet pour un second show. Si celui de la veille nous avait plu, les voir en plein jour, et sur la Grande Scène nous a tout autant plu, voire même un peu plus que la veille. Forcément, nous nous sommes habitués à leur style, retrouvons avec plaisir certaines compositions, ainsi que ce bassiste impressionnant (par son attitude guerrière,et sa basse vrombissante). Soleil dans les yeux et chaleur n’entravent pas le moral des troupes, il les galvanise au contraire. Puissant, allant de l’avant, ne s’économisant pas, le quintet déboule et met tout le monde K.O.
Et que dire de cette incursion, comme la veille, du fameux bassiste dans le public ? La poussière vole au-devant de la scène, le bassiste s’élève dans les airs et ne perd (presque jamais) la note et le tempo. Le public, friand de ce corps à corps exulte, et les Beige Banquet savourent. Communion, explosion de décibels, la soirée sera bouillante !
Jackson Reid Briggs.
On peut dire que ce show est un peu la déception du jour. Autant pour nous que pour Jackson Reid Briggs. En effet, placé à l’endroit maudit du festival, soit sur la gauche de la scène (du point de vue spectateur), puisque les cordes de guitare s’y sont à plusieurs occasions cassées, il n’aura pas été épargné lui-même par un souci technique (un cordon jack défectueux ou un truc du genre). Du coup, nous l’avons senti particulièrement énervé, au point qu’il en jette sa guitare sur le sol.
Dommage donc car le début du set promettait une messe rock n’ roll de très belle tenue. Malheureusement, les aléas du live sont ce qu’ils sont, et nous ne retiendront que cette frustration, la sienne comme la nôtre, de ne pouvoir assister à un show à 100 % de ses capacités. Cela sera pour la prochaine fois, car la promesse que l’on pressentait n’est au final que partie remise (du moins nous l’espérons). À noter tout de même, un titre effectué seul guitare voix, un cas isolé dans ce festival.
Destination Lonely.
Le groupe peut-être le plus blues du festival. En effet, Destination Lonely y puise généreusement pour nous servir un rock sensuel et explosif. Fortement dosé en groove, il sait aussi s’acoquiner avec le punk dans des poussées de sève totalement jubilatoires. Les deux guitaristes chanteurs alternent le chant lead et les solos, apportant une dose de nuances dans ce show où l’on sent que la moindre étincelle peut mettre le feu aux poudres, le tout en totale décontraction (les inter-titres sont souvent drôles).
Alors que le show puisait dans le répertoire le plus blues du groupe, donc pas forcément le plus explosif, on leur apprend qu’ils n’ont plus qu’un titre à jouer. Et là, le groupe envoie la sauce, velue, piquante, presque bourrine, comme pour remettre les festivaliers d’aplomb pour le show à venir. Et comme ils étaient là pour ça, ils nous font le plaisir de jouer un autre titre, tout aussi vénère et mordant ! Peut-être pas le groupe le plus charismatique du festival, mais l’un de ceux que nous avons le plus apprécié et qui nous rappelle que la Super Cathédrale, ou Binic folks blues Cathédrale, n’a pas volé son dénominatif !
Stiff Richards.
Vue la veille, nous n’avions pas trop évoqué le cas Stiff Richards. Parce que nous attendions sa présence sur la Grande Scène pour voir s’il allait pouvoir aller au-delà de nos espérances. Et que dire si ce n’est que nous avons probablement assisté au show de l’année (oui, ni plus ni moins). Comme pour la veille, le son est massif, le plus puissant de tout le festival (alors que le matos n’est pas forcément le plus impressionnant vu sur scène). Qu’importe parce que le blast ressenti dès les premiers accords nous signifie simplement qu’on va avoir le droit à une démonstration de force.
Et ça ne manque pas. Très vite, le public est en transe, tout comme Stiff Richards qui vient s’y frotter de bonne grâce, qui va même slamer, au point d’en trouer son futal, ce qui deviendra un peu un running gag jusqu’à ce qu’il en change, 2 ou 3 titres plus tard pour un short plus seyant. L’énergie du frontman est incroyable, tout comme son charisme animal.
Mais ce qui nous surprend le plus, outre son sourire de gamin le jour de Noël quand il découvre ses cadeaux, c’est son incroyable talent de chanteur. Car oui, ce type chante super bien et, chahuté par le public, porté à bout de bras, tête en bas ou que savons-nous encore, il ne perd pas une seule fois la note ni le tempo. L’émotion est garantie par ses frasques bon enfant mais surtout par sa déclaration d’amour au festival en fin de set ! Ici s’achevait sa tournée européenne, mais Stiff Richards nous a fait la promesse de revenir. Alors nous l’attendrons de pied ferme pour une prochaine édition.
Pour nous aussi, c’est la fin du festival. Galvanisés par ce spectacle, nous n’assisterons pas à celui de Der (déjà vu la veille). On s’en excuse aussi d’eux, mais nous voulions rester avec des paillettes dans les yeux, histoire de faire de jolis rêves de communion entre un public et un groupe. Merveilleux concert(s), super ambiance, chaleureuse, fraternelle, bref, un must !
Programme du jour.
Se remettre de nos émotions
Noter sur l’agenda 2023 de ne surtout pas manquer la prochaine édition.
Prier pour que le rock ait toujours cette saveur-là, celle de la fête et du bon son ! Amen !