[ ALBUM ] EXTRAA, Baked, amour pop and roll

Baked, premier album d’Extraa (déjà disponible en version numérique, sortie physique prévue le 15 mai chez Requiem pour un twister).

Le premier extrait, A flower and a man, nous avait fait forte impression. Qu’en est-il de la suite de Baked, premier album d’ Extraa ? Eh bien, cet album un peu inespéré par les temps compliqués qui sont les nôtres en ce moment est un petit bijou charriant autour de lui une belle vague de plaisirs simples et colorés.

Pop and roll.

Le titre A flower and a man, que vous pouvez revoir ICI, nous évoquait cette époque merveilleuse qu’hélas nous n’avons pas vécue. Pas plus que les membres d’Extraa du reste. Pourtant, le fantasme du Swinging London était, sur ce titre omniprésent. Nous y voyions presque Syd Barrett, période solo, déambuler là, le regard perdu dans un mirage visible de lui seul. Les chemises à jabot, les pantalons patte d’éph’, les couronnes de fleurs, A flower and a man évoquait tout cela, en vrac et dans le désordre.

L’inconvénient, c’est qu’un tel titre peut dévaster le reste d’un album, parce que trop parfait, trop génial. Du coup, petite crainte à l’idée d’écouter l’album, crainte d’avoir affaire à un album peu inspiré, loin d’atteindre ce petit monument à la gloire d’une pop remisée au placard depuis de nombreuses décennies. Fort heureusement, le groupe arrive à nous surprendre, dès le second morceau, Anymore, une sorte de slow langoureux qui emprunte, lui, beaucoup aux Beatles, avec une pop classieuse, piano et cordes à l’appui.

Mais ça ne fait pas tout !

La bonne main d’Extraa est confirmé avec Turn on the light, et par les morceaux qui suivent. On dirait que ce groupe possède un pouvoir magique pour ressusciter une musique comme nous n’en avons pas entendu depuis trop longtemps. Même la britpop, au début des 90’s, semble bien palote face à Baked. Alors, comment ce fait-il que des petits frenchies dament le pion, avec maestria, aux Britanniques?

Ça commence par un très bon travail sur le son. Le groupe s’y prend à merveille, aidé en cela par Alexis Fugain (Biche) à la production. La collaboration fonctionne ici merveilleusement : les compositions du groupe, addictives au possible, sont mises en valeur par l’unité et la cohérence de la production, chaude, analogique, vintage, tout en restant moderne dans sa proposition. Bref, c’est malin comme tout et cela donne de la personnalité au groupe.

Compositions efficaces.

Pourtant, cette seule production, vous l’aurez compris, ne fait pas tout. La personnalité du groupe était déjà bien présente, forte. Elle réside, en partie, dans le chant lead d’Alix qui fait des étincelles et qui fait que nous tombons irrésistiblement amoureux d’elle, comme ça, en un clin d’oeil. Cette voix joue, minaude, ensorcelle, s’invite dans nos fredonnements sans en avoir l’air et surtout réveille l’esprit des Françoise Hardy et autres yéyés. Sauf qu’elle s’exprime en anglais, et que celui-ci est impeccable.

La personnalité du groupe, c’est aussi le savoir faire mélodique et instrumental de Pedro, Antoine et Thomas. Parce qu’ils sont bons, tous les quatre, parce que leur musique est aussi une bouffée d’oxygène, un moment en suspension, avec un déluge de bonne humeur qui découle de cette musique pas prise de tête pour un sou. Non, cette musique, elle vous colle un sourire benêt sur le visage, un sourire qui dit : ouais, ça fait du bien !

Les compos sont malignes, surfent sur la sacro-sainte formule couplet refrain, donc possèdent de ce fait un côté rassurant, tout en osant des incursions sonores intéressantes, des choeurs enrobés de chocolat, des cordes voluptueuses, des pianos « saloon » plus vrais que nature. Des jolies distorsions de guitares qui caressent les tympans plus qu’elles ne les heurtent, des arrangements parcimonieux et délicats, des lignes de chant simplement parfaites, qui se colle sur des rythmiques qui invitent à la danse collée-serrée, entre amoureux, ou plus enjouée, en solo.

Baked, cet album inattendu, à mi-chemin entre hommage à une époque et dynamitage d’une pop engoncée dans ses stéréotypes, est un album absolument indispensable. Parce que tout ça. Plus tout ce qui ne se dit pas mais se ressent à l’écoute.

LE titre de Baked.

On ne sait pas pour vous, mais nous, on adore Petit ami accouplé avec In or Out (parce que les deux vont si bien ensemble). Parce que ça commence voix + cordes, très classique en gros (les une minutes vingt huit de Petit ami). Et ne laisse présager de la suite, du glissement joliment orchestré vers la pop plus légère et sautillante (celle de In or out).

Pourtant, les deux forment un tout à notre avis. On les trouve cohérents ensemble, et complémentaires. Même plus que cela. Pour nous ils expriment un peu la dualité d’un état amoureux, avec la passion et la tendresse, le feu de l’un avec l’eau de l’autre. Enfin bref, ces deux titres nous font du bien et nous prouvent, en plus des qualités que nous avons déjà évoquées, que l’agencement des titres est parfaitement malin, lui aussi. Bref, indispensable (nous radotons).

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On pense à Saba Lou

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