DND – Dreams Never Die – Rêverie de l’âme

DND dreams never die

Nouvel album disponible le 17/09 chez Yeah Baby! Productions

Dans son premier livre Le Pèlerin de Compostelle dans lequel Paulo Coelho décrit son pèlerinage sur les chemins de Saint-Jacques, il écrit “L’homme ne pourra jamais cesser de rêver. Le rêve est la nourriture de l’âme comme les aliments sont la nourriture du corps.” Nous sommes habitués à consommer (parfois contre notre gré), les discours alarmistes sur les maux de nos sociétés contemporaines tels que la violence qu’elles que soient ses formes, morale ou physique, les problèmes économiques, le dérèglement climatique, puis ce foutu “virus à couronne” dont nous tairons le nom tant il est déjà trop omniprésent. À cela s’ajoutent nos propres problèmes du quotidien. Afin de ne pas nous laisser entraîner dans un pessimisme ambiant, nous devons comme l’indique Paulo Coehlo, nourrir notre âme d’homo sapiens et changer notre regard sur la vie. L’âme. “Soul” comme diraient les anglo-saxons. Et ça tombe bien! Car le groupe dont nous souhaitons vous parler, Dreams Never Die (DND), distille avec son premier album éponyme, une musique hybride dont le fil rouge est la Soul Music teintée de nuances de Pop, Hip-Hop et Folk.

Du “Blue-eyed Soul”

Les deux têtes pensantes de DND se nomment Rocky Szostak (auteur, compositeur et vidéaste) et Félix Nico (musicien, compositeur et producteur). Ne pas se fier aux apparences (comme toujours), derrière leurs barbes de Bikers à la Easy Rider, le duo joue, ce que certains aficionados appellent du “Blue-eyed Soul” (terme attribué dans les années 60, aux artistes blancs jouant du Rhythm and Blues et de la Soul). Ces derniers n’en sont pas à leur premier coup d’essai. Ils se sont déjà fait la main avec le projet musical Six Tease and The Rockets en faisant revivre la musique afro-américaine des années 50-60 à coup de R’N’B, Blues, Soul et de bon vieux Rock’n’Roll. Ils reviennent sous une nouvelle forme pour nous proposer treize titres tout aussi explosifs les uns que les autres.

DND ouvre l’album avec le titre Won’t Share My Shoes, qui est aussi le premier single du groupe sorti le 30 avril dernier. Le morceau conte la vie d’un homme, aveugle, attifé de lunettes noires qui se remémore, les sens en éveil, les couleurs de sa vie passée. Nous pensons à “Blind Willie Johnson”, chanteur de gospel blues dont la cécité s’est déclarée à l’âge de ses sept ans. Nous apprécions aussi dans les paroles la référence au court roman de John Steinbeck, Des souris et des Hommes, qui relate l’ambiance de l’Amérique des années 30. Il est question de couleur également avec Colors qui est une invitation à la fête, vous savez, ces soirées dont nous ne souhaitons qu’elles durent pour l’éternité, tellement nous sommes heureux d’être là. Le morceau prend des airs de hip hop, celui des années 80, avec des artistes comme Sugar Hill Gang, GrandMaster Flash et marquées par l’emblématique et encombrant poste de radio emblématique de ces années là.

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Il fait chaud, non?!

Le titre Mister Black & White, en clair-obscur vient s’opposer à Colors, et groove comme une dichotomie de la pensée où tout serait comme ci ou comme ça et surtout pas autrement. Chez DND, il est souvent question de solitude comme avec Alone, titre sur lequel le narrateur fait face à ses doutes et ses inquiétudes. Derrière un riff de guitare implacable et la voix de crooner de Rocky se cache une sensibilité à revendre. Lost Lost Lost. Trois fois perdu. Le titre sonne en nous comme un appel à l’aide pour retrouver la route du bonheur. Le bonheur à tout prix et par n’importe quel moyen. Vous cherchiez l’arcane de l’allégresse et du bien-être, c’est ce que nous narre avec une pointe d’ironie notre crooner sur Happiness. Pour atteindre le bonheur, ne serait-il pas plus simple des fois de se dire les choses comme sur le morceau Tell Her. Ici la guitare claque, et comme sur une majeure partie de leurs chansons, des chœurs triomphants viennent apporter une certaine douceur et quiétude.

La communication et la quiétude (perturbée)… nous sommes en plein dedans sur Somedays. DND se transforme en moraliste, et pour la bonne cause. Le morceau se déroule comme une fable teintée de sonorités bluesy. Ne voulant rien gâcher à la morale, nous vous laissons le soin d’écouter le morceau. DND déborde d’humour, comme sur le titre Pretty Girl, coloré de Hip Hop dans le phrasé, dans lequel chaque dragueur à l’assurance incontestable (et certainement enivrée) pourra se retrouver. Nous ne pouvons pas nous empêcher de vous citer ces quelques lignes de poésie (seul morceau où vous pourrez entendre notre belle langue française), “Je suis prêt, je suis là, je suis au garde à vous, on arrête les présentations, je suis chaud patate, on passe à l’action”. De la poésie, nous en retrouvons Pussy & Me, morceau sans équivoque, suave, enchanteur, agréable, exquis, où mille images nous traversent notre esprit bouillonnant. Il fait chaud, non?!

Toutes les planètes sont alignées

Rise et le Red Hot Chili Peppersien Unbreakable se passent de commentaires. Tout est dit dans le nom. Ces deux morceaux reflètent la philosophie du groupe à savoir qu’il faut toujours aller au bout de ses rêves et ne jamais plier devant les difficultés. D’un point de vue musical, Rise démarre comme un bon vieux morceau folk, qui se gonfle d’une énergie sans pareil et qui éclate en un rock flamboyant.  DND conclut son album avec un titre 100% folk et engagé, Goodbye Old Dame, ballade à la Neil Young, qui est un hymne à notre belle planète bleue, et un rappel à chacun, qu’il faut prendre soin d’elle.  L’album Dreams Never Die de DND souffle un vent de fraîcheur, qui tombe à pic pour cette rentrée 2021. Rocky Szostak et Félix Nico nous embarquent dans leur univers et ils le font à merveille. Le rythme mesuré et carré, la musicalité avec la guitare, le trombone, les chœurs séraphiques, les textes et la voix de crooner… toutes les planètes sont alignées. DND dépoussière la Soul Music et la met au goût du jour. Avec DND, gardez en tête que les rêves ne meurent pas. Seul le rêveur meurt.

LGH

LGH
(Le Gosse hélicoptère) j’adore découvrir de nouveaux artistes encore inconnus du grand public
et chercher ceux qui dans le passé ont fait ce qu’est la musique aujourd’hui.
La musique m’accompagne en permanence et tient une place primordiale dans ma vie.
Mon maître-mot est l’éclectisme même si mon cœur balance pour le rock sous toutes
ces formes. J’affectionne également la littérature et plus particulièrement la littérature
anglo-américaine (Bret Easton Ellis, Don Delillo, Jonathan Franzen,…).

Relire la chronique de Deap Vally

 

 

 

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