[EP’s] DEER, 2 Eps, un troisième prévu pour 2020 et une tournée en août.
DEER (EP 4 titres), From the shore (EP 5 titres)
Deer, c’est un duo composé de Laurent Marion et Alexandra Finkin. Le premier est auteur-compositeur, interprète, le second est producteur et arrangeur. Sur le papier, le projet se veut folk, mais, grâce à l’apport de nombreux musiciens d’horizons différents, Deer propose une folk tentaculaire, progressive, alternative, aux sonorités parfois mélancoliques, souvent lumineuses, teintée de sonorité irlandaise ou de mélodies pop.
Un univers vaste.
L’univers de Deer est donc vaste, comme une lande inhabitée, quelque part où bat la pluie, ou s’emporte le vent, et où les hommes se réchauffent autour d’un feu salvateur. Pourtant, la musique de Deer n’est pas âpre comme le laissent à penser les images que nous venons d’utiliser. Nous les avons employées pour décrire l’aspect défricheur du duo. Il arrive sur une terre aride qu’il commence à cultiver, à rendre habitable et accueillante.
La voix de Laurent Marion est une invitation à peine voilée. Profonde, grave, superbement mise en avant, elle nous dit clairement, que tout n’est pas désert, que nous sommes les bienvenus, que notre oreille n’est pas en danger non plus.
Sur le premier EP (éponyme), l’espace se laisse investir par des instruments dont nous ne présagions pas la présence. Surprise, douce, inédite, mais ô combien utilisée à bon escient, non pas pour surjouer la scène, mais bel et bien pour véhiculer une émotion à fleur. Les tempos lents et enivrants de Deer nous invitent presque à une forme de contemplation, tandis que ceux, plus enlevés, de From the shore, nous invitent à la danse ou à la fête.
Nick Drake n’est jamais loin.
Cette influence du chanteur britannique n’est jamais très loin de Deer. Nous la retrouvons dans la voix, nous la retrouvons également dans le jeu de guitare, à base d’arpèges inspirés. La mélancolie de Drake y est également palpable, même si elle trouve ici une lumière composée d’espoir et d’optimisme. Cet espoir est à trouver dans les arrangements (quelle bonne idée que cette flûte irlandaise, ces cuivres), dans ses tonalités plus graves de violoncelle, dans ces voix/choeurs qui apportent une dimension épique à certaines compos (nous pensons au sublime I found a land). Les carcans du folk sont ainsi explosés pour libérer des saveurs world et un propos universel (donc tout sauf narcissique comme c’est parfois le cas).
L’optimisme réside, lui, dans ce que dégagent les morceaux. Il nous est difficile de l’exprimer, mais derrière la mélancolie apparente s’envole des accents semblant nous dire que tout ira bien. Peut-être que les notes de pianos entendues ici ou là apportent cette touche de couleur inespérée justement. Quoi qu’il en soit, qu’il s’agisse de Deer ou de From the shore, les deux Eps nous apportent ce sentiment d’être en phase avec le monde, tel qu’il est aujourd’hui et tel qu’il pourrait être demain (si nous prenons conscience de tout ce qui se trame ici-bas de façon plus ou moins visible).
Folk pourtant.
Les rythmiques sont variées, transcendant le simple folk en quelque chose de plus aventureux, aux abords du jazz (Her song), de la pop, d’un rock contemplatif, d’une musique progressive, de folklore (Lost Souls), de pub rock, ou du moins de morceaux que nous imaginerions aisément chanter à tue-tête dans un troquet accueillant, entouré de ceux qui nous sont proches. L’esprit de communion qui habite peut-être un peu plus From the shore explose ainsi la formule restreinte du duo.
Nous imaginons que les différents musiciens et les deux membres instigateur de ce projet se sont trouvés des atomes crochus rapidement. La bonne humeur transpire de ces 9 titres, comme la bonne entente musicale manifeste. Cela ne fait qu’apporter une chaleur boisée supplémentaire à ces deux disques.
Inutile de préciser que voir Deer sur scène doit être particulièrement enthousiasmant. Ce qui tombe plutôt bien car le groupe sera en tournée en ce mois d’août. 07/08 Le Bianca – Paris (75), le 09/08 : Le Ferrailleur – Nantes (44), 11/08 : Festival de la mer – Nantes (44), 15/08 : Beach Club – Palavas Les Flots (34), 17/08 : Cabane Bamboo – Ramatuelle (83), 18/08 : Marché du Lez – Montpellier de Medillan (17).
Site officiel Deer
Suivre Deer sur Fb
On pense à Tramontana
