CARPET BURN, I CAN’T BELIEVE IT’S NOT CARPET BURN

carte burn I can't believe it's not carpet burnDebut EP, déjà disponible chez Spoilsport records.

Il règne ici comme un parfum de psychédélisme. Mais pas celui qui est mis à toutes les sauces aujourd’hui, dès que deux accords d’orgues se font entendre, mais le vrai, le pur, le dur, celui qui côtoie de près la créativité géniale de Syd Barrett, celle capable de pondre des évidences mélodiques et des paroles tout droit sorti de l’enfance. Nous vous présentons Carpet burn, groupe australien ne manquant pas d’humour puisque son premier EP s’intitule I can’t believe it’s not Carpet Burn.

Au programme, le groupe de Melbourne nous propose 4 titres, 4 instantanés de même pas trois minutes chacun, qui nous ramènent du côté du swiging London de 1967. Formé du duo de têtes pensantes Kayley Langdon et Tam Richards-Matlakowski, épaulé à la rythmique par Amada Moteiro et Louis McDonald, Carpet Burn redéfinit les normes d’un genre souvent malmené, et rarement égalé. Mieux que de singer l’esprit psychédélique, Carpet Burn lui donne une seconde jeunesse. En jouant le contraste entre et caractère folk, très proche de l’esprit initial de la chose, le groupe marque indéniablement des points.

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Perceuse sur la tempe.

Si nous prenons pour mètre étalon les premiers morceaux des Floyd, on peut affirmer qu’il existe un lien de parenté évident. Qu’il s’agisse des lignes mélodiques, pop, dégageant ce parfum d’innocence propre à l’enfance, ou des lignes de chant, sautillantes, ressemblant à s’y méprendre à des comptines remisent au format chanson, les 4 titres ici présents proposent à l’oreille des compositions où perce toujours un soupçon de candeur revisité,de fausse naïveté (il faut en effet être bien malin pour paraître totalement innocent.

Plus fort encore : là où certains groupes usent de la perceuse pointée sur nos tempes pour faire entrer leurs mélodies tarabiscotées, de force donc, dans notre crâne, Carpet Burn réussit cette prouesse avec trois accords et quelques sonorités de sitar. celles-ci ne sont présentes que sur le morceau d’introductions ( Evergreen home loans), avant de céder sa place à un orgue plus vrai que nature. Voyage dans le temps, nous touchons à l’essence du psychédélisme. Ces apports sont indéniables puisqu’il apporte son lot de ritournelles obsédantes se mariant à la perfection aux voix et appuyant, doublant, démultipliant les mélodies.

Dix minutes à peine.

En à peine dix minutes, l’EP nous propose une collection d’instantanés aux charmes insolents. Ils revisitent non seulement le psychédélisme, mais également 60 ans de pop music. La magie est présente, à tout niveau, avec un son parfois proche du garage rock, avec des guitares simplement distordues, avec une basse qui fait des étincelles par ces motifs inspirés, et par une batterie qui marque bien le propos et possédant un solide jeu de cymbales. Elle permet, cette paire rythmique assez monstrueuse, au groupe d’oser des structures parfois chancelantes, avec de brusques changement de cap.

Les compositions ne sombrent jamais dans le démonstratif ou dans le cérébral à outrance. Nous voyons parfaitement le travail qu’il y a en sous-face même si celui-ci ne s’entend pas du tout à l’écoute d’I can’t believe it’s not Carpet Burn/strong>. Ce côté instantané des morceaux provient de l’idée qu’il nous faut lâcher prise, laisser les choses venir à nous sans prendre peur. Le groupe a du composé ses titres ainsi, en laissant affleurer l’inspiration et en la façonnant à leur fantasme. Pari réussit, nous le présumons, puisque Carpet Burn réveille les nôtres, de fantasmes.

Ici tout est fondu dans une forme d’insolence créative géniale. Lignes de chant « évidentes », morceaux « comptines », énergie adulescente, tout se mêle dans une pop en prise directe avec les classiques du genre (The piper at the gate of dawn ou Sergent pepper lonely heart club band, voire des Kinks aussi, en moins pastoral néanmoins). Alternant chant masculin et féminin, parfois au sein du même titre, ce debut EP fait bien les choses. Il les fait même très bien puisque nous pourrions écouter ces quatre titres à longueur de journée, jusqu’à la folie (ce qui nous ramène à Syd Barrett… ce que nous ne souhaitons tout de même pas).

Mention spéciale au morceau Butterrfinger Hands qui nous propose le seul accès de « rage » du groupe avec une structure assez géniale, symbolisant là aussi les brusques montées d’hormones du «encore lucide » Syd Barrett (avec une rage qui, elle, ne lui était pas propre). On adore !

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