[ ALBUM ] WESTWEGO, Bittersweet moods, folk made in Toulouse

Bittersweet moods de Westwego (déjà disponible)

C’est de Toulouse que vient Westwego. Mais à l’écoute de Bittersweet moods, c’est plutôt comme si le groupe arrivait tout droit d’un far west de film. Ce disque, qui réveille la folk par ses mélodies trépidantes et sa bonne humeur est bien plus métissé que l’entame du disque le laisse présager.

Une dose de bonne humeur, des références, et des compositions soignées.

Dès le premier titre de Bittersweet moods, le ton est donné et nous invite dans un endroit bruyamment éclairé, où la danse, la convivialité sont de rigueur. Marshall Law nous séduit par ses arpèges, par cette voix chaleureuse, et par l’univers qu’il dégage. Nous sommes au milieu de la poussière, dans un village de l’ouest américain, au temps des pionniers.

Banjo et guitare sont de mise, appuyés par une contrebasse apportant de la profondeur, par une batterie portant le rythme, pour nous entraîner dans une farandole endiablée dont nous n’avons aucune envie de nous extraire.

La mélodie est parfaite, place ce titre dans la continuité d’un Beggars Banquet des Rolling Stones (cette évidence qui nous est toute personnelle reviendra plusieurs fois durant l’écoute de Bittersweet moods), fusionné avec le côté sautillant des Pogues et un savoir-faire folk tout Dylanien, il vise juste les étoiles, et parvient à les toucher (non pas à les effleurer). Si ce sont là de bien belles et fortes références, ne vous y trompez pas pour autant : Westwego ne copie pas, il possède sa propre touche, qui lie les 14 titres dans une ronde infernale de chansons bondissantes, sans pour être pour autant des chansons à boire (même si on se voit carrément trinquer avec le groupe après un show).

Avec Westwego, une certaine idée de l’americana.

Il ne fait aucun doute que Westwego possède une solide culture anglo-saxonne. Produire une telle folk, sans fausses notes, ni dans l’esprit, ni dans la technique, ne s’improvise pas. L’art repose sur une science de la composition justement dosée. Ici, aucune redite, des incursions hispanisantes par le biais d’une guitare flamenco, des ballades poignantes contrastes avec le côté dansant pour l’étoffer d’une conscience plus vaste, comme cet horizon qui s’étale devant nous, à perte de vue.

Nous imaginons certes les grandes étendues vierges du middle west états-uniens, mais les notes colorées de l’Espagne, et non du Mexique, nous ramènent immédiatement en Europe. Le voyage musical de Westwego se fait illico, sans passer par la case départ tant l’immersion est instantanée. Tout comme le voyage émotionnel du reste. Car si la bonne humeur prime, le côté plus nostalgique de certaines mélodies gonfle parfois soudainement notre cœur d’une bouffée fugace de tristesse. Le groupe, instantanément essuie une larme coulant sur notre joue en réinjectant une dose massive de sourire par le biais d’une rythmique légère et d’accords bien sentis.

Mais pourquoi pas un titre en français ?

Sur Bittersweet moods, le groupe propose un chant en anglais mais également en espagnol. Et nous nous disons que leur musique pourrait fort bien se draper du français. Nous nous sommes en effet surpris à imaginer des paroles sur un lieu fantasmé, outre-atlantique, une histoire de pionniers, d’amour, d’amitié, à l’écoute de plusieurs titres de l’album. Aujourd’hui, rares sont les morceaux qui évoquent des paroles aussi facilement, preuve que la pellicule musicale de Westwego imprime directement des images d’ailleurs et les idées de textes qui vont avec.

Ce disque est une pure bonne nouvelle. Parce que nous sentons dans la musique des Toulousains une quête de simplicité, d’humanité, une quête du beau aussi, de celui suscité par de belles mélodies. Westwego nous paraît aussi terriblement modeste et intègre, et cela se ressent tout de suite dans leur album qui s’avère comme une excellente nouvelle (et une très bonne idée de disque susceptible de nous accompagner tout l’hiver, et même après).

LE titre de l’album.

Under my skin. Ou In the wilderness. Deux titres peut-être moins dansants, mais dégageant une force émotionnelle à bout de cordes. Sur Under my skin, au moment des refrains, quelques harmonies vocales nous foutent littéralement les poils. Sur In the Wilderness, c’est l’imaginaire que le titre dégage qui nous émeut. Une idée d’infini, de quelque chose de vaste, d’un mouvement ample qui se dessine et voilà notre imaginaire qui galope dans tous les sens. Alors lequel des deux morceaux choisir ?

On choisira In the wilderness, car lui aussi possède ses petites harmonies vocales, mais bénéficie en plus d’une forme de tension proche du rock qui forcément résonne particulièrement dans notre petit cœur de rockeur. Mais Under my skin n’a pas à rougir de la comparaison, pas plus que la très grande majorité des titres (pas de titre décevant à relever sur ce Bittersweet moods réussi de bout en bout !).

westwego bittersweet moods

 

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