Quand Maxwell chante Noël

Quand Maxwell Chante Noël

Yuletide & I’ll tide with Yann, de Maxwell Farrington, déjà disponible.

Accompagné par Yann Ollivier, le multi univers musicaux Maxwell Farrington se livre à un exercice bien particulier et très prisé des anglo-saxons (rappelons au passage que le musicien est australien, breton d’adoption), les chants de Noël. Et quand Maxwell chante Noël, c’est avec une grâce divine.

L’album se pare d’une couronne de houx dont l’on découvre l’épicentre et le fruit. La couleur, rouge et verte of course, donne le ton. Pas de tromperie sur la marchandise, on bascule du côté douceur de fin d’année avec ce disque loin d’être une sucrerie mièvre.

En effet, c’est mal connaître Maxwell Farrington. Outre sa participation foncièrement rock en tant que lead singer dans le combo briochin Dewaere, nous avons pu l’écouter en duo avec Le Super Homard, ou même en solo (avec son très bon premier album solo). Ici, il s’attaque à un pan de la culture anglo-saxonne, celle de la tradition, un peu snobé dans notre cher pays qui fait tout mieux que tout le monde, des chansons de Noël.

Sans reprises

Ici, pas de reprises mal senties, pas de All I want for Christmas is you (tube interplanétaire d’une certaine Mariah Carey, qui aura fait sa carrière sur ce tube, ou presque), mais une série de titres écrits par le barde et arrangés par le duo Farrington-Ollivier (Panda Pendu), lequel prête aussi son jeu de batterie sur deux titres. On retrouve, parmi les musiciens additionnels, Elouan Jegat (tête pensante de Skopitone Sisko, lequel, avec Maxwell Farrington, avait donné un coup de main sur le premier EP de Pande Pendu), aux synthés, comme si Noël se vivait en famille.

Les autres musiciens additionnels sont Erwin Argentini (harmonica et guimbarde), Anna Davidson aux claviers et chant, Ricard Fox aux claviers également et Neal Apel à la basse et au trombone. Les autres instruments, sur la majorité des titres (les musiciens additionnels n’apparaissant que ponctuellement) sont joués par Maxwell himself.

Dans l’esprit de…

Forcément, ce disque sent la cannelle, le chocolat chaud, les bons sentiments, une certaine douceur, la voix de velours du crooner Farrington en étant l’un des éléments axiaux. Elle fait des miracles, s’enfonçant dans les graves pour faire vibrer notre petit cœur d’enfant enfermé dans un corps d’adulte. Immédiatement, nous tombons sous le charme de ces friandises qui s’engloutissent à une vitesse inégalable puisque 16 titres sont ingurgités en moins de 32 minutes. Pourtant, loin du gavage d’oei, nous n’en ressortons pas avec le foie explosé, mais avec un sentiment de légèreté non feint.

Léger comme des flocons de neige, nous sommes ballottés d’un bout à l’autre de l’album par des mélodies tout sauf kitsch, ne sentant pas non plus le renfermé, qui au contraire évite les poncifs. Ici, pas de carillons ou de cloches qui sonnent Noël, mais une assise pop rock élégante et surtout très sobre. Les facéties, si elles existent, sont vocales, rien d’autre. La précision des arrangements est un autre élément fondamental de la réussite de ce disque.

En effet, Yann Ollivier n’est pas britannique ou américain. Son esprit breton le ramène à des éléments terre-à-terre, évitant les dérapages sur sol givré. Les grosses ficelles, très peu pour lui ! Au contraire, il insiste joliment sur les mélodies vocales qu’il rehausse d’un soupçon d’harmonica, d’une pincée de trombone.

Un Noël pas comme les autres

Si notre crainte de tomber sur une guimauve rance nous a assaillis lorsque nous avons reçu le disque, elle est balayée d’un revers de main dès Have you filled the fridge and stockings, Dear ? Le soufflet ne retombe pas et quand s’achève Dogs howling love fron the sky, c’est avec une pointe de regret que l’on voit s’estomper la magie de l’instant. Un peu comme un lendemain de Noël quoi. Fort heureusement, rien ne nous empêche de remettre ce disque et sa féérie en route, peu importe le moment de la journée ou de l’année, pour partir à nouveau en voyage dans le Grand Nord et la magie de ce jour si particulier, synonyme d’amour et de fraternité.

Bref, quand Maxwell chante Noël, nous n’avons qu’une envie : en faire une tradition.

Patrick Béguinel

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