22-7, de Black Lilys à JJ Rébillard (plus bonus)
Nouvelle sélection musicale du vendredi 04 mars.
Exploré l’intime, lui donner corps, et partager tout cela sous la houlette d’une musique sincère et généreuse. Les artistes se sont passés le mot et nous offrent dans cette sélection 22-7 des aperçus haut en couleur de la beauté de leur art. Qu’ils soient pop, soul, rock, leur musique dégage toujours cet accent de vérité qui fait que nous nous retrouvons toujours, en partie ou intégralement, dans leur musique. Ne reste alors plus qu’à savourer pleinement le pouvoir de la musique.
BLACK LILYS
Les fils invisibles, ceux qui nous façonnent, qui nous dictent souvent notre conduite, qui nous malmènent intérieurement, qui nous font dériver vers nos bas instincts, trouvent chez Black Lilys un exutoire. Sous la forme d’une pop généreuse, personnelle et intime, mais possédant cette puissance propre à tout propos universel, le groupe nous ravit au-delà de toutes les attentes.
Travail excellemment réalisé sur les sonorités, voix inspirée, inspirante, tournée en intégralité vers l’expression du verbe et d’une introspection qui ne demande qu’à s’extirper du carcan du corps, rythmiques folles mais douces, tout concours à nous faire vivre Invisible strings au plus près de l’idée que s’en font leurs auteurs.
Loin des codes pop actuels, exposant une vraie recherche mélodique et rythmique, Black Lilys impose son morceau avec passion et tact. Forcément, on succombe !
PÉNICHE
Péniche nous régale, une fois encore (souvenez-vous de leur vidéo live aux l’écluses de la cité des bateliers), sans mauvais jeu de mots, avec C’est pas des arêtes, c’est des muscles. Frénésie instrumentale entre punk et rock, le tout sur fond de concours du plus gros mangeur de poisson pané. L’idée du clip est marrante, la musique ajoutant un côté décalé par ses attaques nerveuses et une dramaturgie inédite sur ses images digne d’un reportage de l’équipe de Groland.
Structure labyrinthique, ou sinusoïdale, ou exprimant parfois une certaine idée de chaos, Péniche dévaste tout sur son passage, avec style et mordant, avec une énergie sanguine, mais aussi avec une forme d’humour potache dont on ne peut que se réjouir. L’histoire ne dit pas combien de poissons panés ont été utilisés durant ce tournage. Et gloire au vainqueur (dont on tait le nom pour ne rien divulgacher).
NÉVÉ
Psychédélisme échevelé, puis pop plus posée, avant un retour au psychédélisme et puis, vers une pop plus noisy, Névé surprend et enchante avec son univers entre douceur et fureur. Chant légèrement jazzy par moments, optant pour un chant en français plutôt couillu, Dynamite étonne. On pense bizarrement à Christophe, à Tame Impala, à certains groupes post rock aussi. Parfaite symbiose entre aspects bruitistes et mélodies hyper travaillées, sucrées, le titre joue le grand écart émotionnel sans pour autant perdre en cohérence.
Ce tout nouveau projet de musiciens aguerris au live et en studio promet de beaux développements et ce premier aperçu de leur talent nous laisse sur une excellente impression. Nous attendons de voir si le combo confirme la donne avec leur prochain morceau, déjà en préparation.
4EVER LOST
Le clip est vaguement inquiétant, en tout cas très intrigant dans ses premiers tours de roues. Tant que la musique ne part pas, on reste dans une expectative floue qui nous place dans une situation délicate et inconfortable. Mais dès que le titre démarre, on se laisse embarquer dans sa douceur, dans le feutré de ses instrumentations. Le travail sur les voix, sur la construction de I don’t know how to love you et de très belle facture, d’autant plus que le groupe parvient à y glisser une grosse part de sa personnalité. Dès lors, le morceau se dégage de la nasse dans laquelle s’engouffre pleins de groupes pratiquants, de prés ou de loin, ce genre d’électropop vaguement auréolé d’aspect « soul ».
4ever lost s’avère donc un groupe étonnant dont nous espérons suivre les prochains développements tant I don’t know how to love you, avec sa petite touche nostalgique, nous ravis. A suivre donc.
INA FORSMAN
L’habit ne fait pas le moine. Mais dans le cas présent, si c’est en partie vrai, c’est aussi en partie faux. Imagerie 60’s dans les moindres détails (l’image « passée » du clip, tenue, son) qui nous laisserait croire qu’une âme géniale a exhumé Ina Forsman d’archives gardées secrètes depuis 60 ans. Mais la chanteuse, compositrice et autrice est un pur produit d’aujourd’hui. En effet, Ina Forsman, finlandaise vivant à Berlin s’inspire des belles années 60 pour proposer une musique soul en prise directe avec ce passé glorieux.
Pourtant, elle ne fait pas dans le réchauffé et nous propose une musique qui vient forcément de l’âme, mais aussi de l’intime. Remise en question par la crise que nous venons de terminer, elle explore dans son 3é album toute la palette de (ses) possibles. Dans l’incapacité de se rendre en studio pour cause de confinement, elle apprend à jouer du piano, à enregistrer ses démos seule, ce qui donne à l’album une touche encore plus sincère. L’album d’ailleurs sortira en juin prochain. Don’t lose today est son premier extrait.
JJ RÉBILLARD
Le blues, ce cri des peuples opprimés, noirs américains en tête, puise ses racines du côté de l’Afrique. Avec maestria, JJ Rébillard nous le rappelle avec Nile Blues, morceau à la beauté terrienne, faite de soleil et de sable. À l’aide de percussions et d’une basse, il pose son oud et nous transporte dans ce que le blues a de plus profond, de plus pur, de plus vibrant. Véritable coup de cœur pour ce morceau qui nous touche en plein dans l’âme.
BONUS – REPTILES
Nous avions chroniqué son EP, My sworn enemy, il y a quelques mois, en voici un nouveau single + clip. On y retrouve cette voix particulièrement forte, n’étant pas sans nous rappeler celle de feu Mark Lanegan. Le premier album de Reptiles, nommé lui aussi My sworn ennemy, sort aujourd’hui même.
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