Sélection musicale 22-2 (de Baptiste W-Hamon à Gus Englehorn)
Quelques vidéos sympathiques
Belle sélection musicale 22-2 que voilà, avec du très beau monde et des groupes/artistes que l’on aime suivre. On pense évidemment à Baptiste W.Hamon et Clavicule (plus un groupe en bonus). S’ajoutent à eux trois autres formations dont le talent ne fait pour nous aucun doute et qui leur donne la réplique avec panache.
BAPTISTE W.HAMON
Il y a des choses qui ne s’expliquent pas, et l’amour que l’on porte à Baptiste W.Hamon, le plus américain des frenchies, en fait partie. Depuis son précédent opus, Soleil, soleil bleu, nous suivons l’auteur compositeur interprète où ses pas, et surtout sa musique, nous portent. Inexorablement, ils nous conduisent au seuil d’une americana plus vraie que nature, mélange de country, de folk, d’une pointe de blues aussi parfois, et de textes à l’ancienne, à l’atmosphère légèrement surannée, mais faisant mouche à chaque fois par leur pureté.
Celle-ci réside dans le choix des mots, d’une clarté insoupçonnée, d’une simplicité terrienne, et qui font que ce chanteur-là, il est un peu comme nous (l’inverse ne saurait être vrai, nous sommes incapables d’écrire de tels textes). Ce Boire un coup, remède anti-morosité (comme boire un coup avec ses potes tiens !), joie de vivre partagée avec les amis de toujours et ceux d’un jour, nous transporte dans une allégresse toujours de bon goût, à l’image du clip en plan-séquence qu’on trouve lui aussi chargé d’une bonne dose d’amour comme on aime.
Boire un coup annonce le troisième opus du chanteur
CLAVICULE
Retour de Clavicule, l’un des groupes qui nous a le plus botté en 2020 avec son album Garage is dead (qui prouvait exactement le contraire). Bref, le groupe revient avec la vidéo live de Rockets, vidéo pêchue qui colle parfaitement à ce groupe qui a encore ajouté une touche de nervosité à son rock.
Esthétique soignée, caméra portée à bout de bras pour renforcer cette sensation de vertige à l’écoute du titre, Rockets annonce un futur album des rennais. Il faudra encore patienter un peu néanmoins puisque celui-ci ne paraîtra qu’à l’automne. Le compte à rebours est d’ores et déjà lancé et il va être dur de patienter jusqu’à la sortie de ce deuxième opus déjà fortement attendu. En attendant, on se contentera, avec délectation, de ce nouveau titre dont l’essence reste proche de ce à quoi le groupe nous a habitués.
Nash Albert.
Nash Albert fait partie de l’histoire, celle du rock. Si ce nom n’évoque rien pour le quidam moyen, Nash Albert est russe et à connu son heure de gloire avec son groupe, Blast, encensé, entre autres par le NME (New musical express, magazine de référence outre-Manche) qui qualifiera le musicien et son groupe de « The godfathers of the Russian alternative scene » . Pourtant, après 15 ans de bons et loyaux services, le musicien prend ses quartiers solos, et sortira Rude Beggar en 2015.
Nash Albert revient avec son nouvel album, YET (Mig Music – Musea), qui sortira le 28/01. En attendant, il nous fait découvrir Lost in Jerusalem, titre rock à l’entame assez surprenante évoquant certaines pièces metal, mais qui finalement s’approche pas mal d’un Bowie. Pour le reste, les influences rock des années 90 se font nettement ressentir, nous rappelant un peu U2. Pas étonnant puisque Nash Albert a collaboré avec Tim Palmer (qui lui-même a bossé avec la bande à Bono, Tears for fears, Pearl Jam etc…)
EARTHSET
Earthset nous séduit avec ce titre qui nous évoque un peu Radiohead, période The Bends (les sonorités « pop » des guitares sur les parties calmes), un peu Placebo (la voix du chanteur évoque parfois celle de Brian Molko, en moins nasillarde), et puis un peu l’art-rock/mathrock avec ses déflagrations surprenantes et bienvenues. Le tout se tenant admirablement dans une composition qui évite la facilité, sans pour autant devenir trop cérébrale. Autrement dit, le groupe tient là un juste milieu entre réflexion et spontanéité.
En provenance d’Italie, de Bologne pour être plus précis, Earthset sortira son album Bound le 8 mars prochain. Il nous apparaît d’ores et déjà plus que prometteur, d’autant que le groupe prévoit d’agrémenter chaque titre d’une vidéo connectée avec celles qui le suivent et/ou le précèdent. Une démarche totale, image et son, qui nous intrigue autant qu’elle nous met l’eau à la bouche !
GUS ENGLEHORN
Tarentula, la tarentule, beurk… Sale bestiole… Mais musique excellente, pas loin du grunge de Nirvana, d’une pop rock d’influence légèrement PJ Harveyiesque, et pas loin aussi d’un disco psychédélique sur la fin qui va crescendo bien comme il faut, comme en montée d’acide (ou en descente de la même substance). Le clip rappelle quant à lui les films de série B avec son image typique des vieux films d’horreur des 70’s.
Gus Englehorn dit ceci du titre : « Cette chanson parle de pensées et de peurs irrationnelles récurrentes et non invitées. J’ai décidé de faire une petite fable où une tarentule vous chuchote de mauvaises choses à l’oreille. La plupart du temps, je dois utiliser beaucoup de mots pour faire passer mon message, donc j’étais particulièrement satisfait de celle-ci car elle ne contient que 15 mots« .
Effectivement, c’est minimaliste, mais ça fonctionne de façon irrationnelle, comme si la même tarentule nous susurrait son poison à l’oreille, nous empêchant de penser en rond, quotidiennement, alors que la musique nous envahirait de toutes parts. L’impression de spirale nous submerge, et on en redemande. L’album, le deuxième de Gus Englehorn, sortira le 29 avril chez Secret city records et répond au nom de Dungeon Master. On l’attend de pied ferme (et avec un insecticide).
CHARLOTTE FEVER (Bonus).
D’ordinaire, on ne parle pas trop de rééditions, mais celle-là, on en parle, parce qu’elle inclut une reprise sympa, Quand la ville dort de Niagara. Charlotte fever, qui avait sorti son EP Erotico, accompagné d’un recueil faisant écho aux différents titres du disque.
Bref, le duo réédite la chose, et c’est tant mieux car cela signifie que la première édition est épuisée, ce que nous comprenons aisément vu la qualité d’interprétation et d’orchestration de leur pop synth-dream. C’est donc toujours valable chez Riptide records. Ne boudez pas votre plaisir (le disque est sensuel, et la société en manque tellement, de sensualité, en ce moment…).