Playlist 32, de la chaleur et de l’underground

Nouvelle sélection musicale du 20/08

Nous avons bien conscience que nous vous dévoilons une deuxième playlist cette semaine. Celle d’aujourd’hui nous sert juste à reprendre le fil conducteur qui était le nôtre. Vous verrez, si les trois premiers titres sont des odes à la douceur de vivre, ceux qui suivent sont plus abrasifs, directs, parfois désespérés, et nous rappellent que l’underground n’est jamais très loin, surtout concernant ce besoin de faire la fête en cette période ultra chelou et clivante. Mais on ne vous en dit pas trop, vous n’allez pas tarder à découvrir tout cela.

lifelines sweet gum tree underground playlistSWEET GUM TREE

Nous commençons cette nouvelle playlist par un premier morceau lumineux (comme nous venons de vous l’indiquer, la fin de cette playlist se parera d’atours beaucoup plus sombres). Il s’agit de Lifelines de Sweet Gum tree, morceau nous annonçant son nouvel album Silvatica prévu en novembre. Que dire si ce n’est que ce folk rock nous fait un effet terrible tant la chaleur semble en irradier de partout. Ici, c’est la chaleur sèche d’une musique qui puise ses racines dans le blues et le folklore américain (ou dans son fantasme) qui nous envahit et nous fait quitter les 4 murs de notre habitat pour un décor imaginaire fait de rencontres, de vie en plein air, en se foutant royalement des gestes barrières.

La voix d’Arno Sojo est incroyablement sexy, superbement mise en valeur par un arpège lumineux et une rythmique enlevée (ainsi que par une production de très haute tenue). Nous attendons l’album avec beaucoup d’impatience, on vous l’avoue, parce qu’un homme ayant collaboré avec des membres de Tindersticks et The Church ou encore Isobel Campbell (Belle and Sebastian) et Heather Nova ne peut que nous promettre de très bons moments. Alors on savoure, on se détend, et on se laisse aller à la rêverie.

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JONNY KOSMO

Parfum vintage, orchestrations « d’époque » (tout en analogique semble-t-il), Jonny Kosmo nous fait un effet monstrueux ! Tout y est, de la voix de velours, à l’élégance du clip, des flonflons old school, mais qui jamais ne sombrent dans les clichés. On se croirait replongé dans la soul des années 70, ceci avec une délectation indicible. Le tout est produit à la perfection, joué à la perfection, chanté à la perfection, sans pour autant perdre en âme (la perfection à cette fâcheuse tendance à l’évincer parfois). Ici, rien à dire, tout est merveilleusement à sa place dans ce All strange heroes qui nous fait nous dresser les poils partout. Magnifique !

PANTIN PLAGE

Avant que cette playlist ne rejoigne les entrailles des clubs underground, nous vous dévoilons un ultime morceau fait de lumière, de chaleur, de douceur de vivre. Pantin plage nous propose une musique n’étant pas sans nous rappeler les vacances (ben oui quand même), qui hélas ne sont plus désormais qu’un vague souvenir. Mais, si comme nous, vous n’avez pas vu le soleil pendant pas loin de 2 mois, à une ou deux exceptions près, ce Château devrait vous réchauffer les os, l’âme.

Les paroles sont choisies avec grand soin, peuvent paraître un peu téléphonées (c’est un leurre), mais ne tombent jamais dans la facilité ou dans la variété de mauvais goût. Au contraire, elles évoquent pour nous certains grands noms de la chanson française d’antan, celle qui mettait un point d’honneur à raconter des histoires en 3 minutes et quelques pour nous faire voyager. Ici, c’est donc les pieds dans le sable que nous nous retrouvons, et Pantin plage dans le casque et les oreilles. Subtil et malin.

ALEWYA

Les 4 derniers titres de cette playlist sont très liés entre eux par leur imagerie underground. On commence par ce titre duquel, à la vérité, nous nous méfions comme de l’eau qui dort. Pas notre cam, a priori, ce mélange électro, hip-hop et de rythmique transe.. Et pourtant, derrière tout cet apparat qui nous sautait aux yeux, une chanteuse, Alewya qui nous surprend et qui parvient, par ses arrangements de synthé, par la mélancolie émanant de sa ligne de chant, à nous émouvoir.

Il y a ici de la ferveur, de la force, une fragilité aussi, de très bonne idée sur le chant et une maitrise technique qui permet justement de ne pas rester de marbre. Si l’aspect club nous rebute d’ordinaire, nous pourrions dire qu’Alewya et son Spirit X nous réconcilie avec. Une prouesse en soi, non ? Quand on poursuit la découverte de cette artiste, on se rend très vite compte qu’effectivement, elle possède un truc incroyable, à même d’être défouloir et introspectif. Si ces deux termes peuvent paraître antagonistes, il suffit d’écouter la musique que produit cette artiste pour être convaincu du contraire. Et cela nous fait nous dire que nous devrions reparler d’elle dans les mois à venir.

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SISSYSOCKS

Nous venons de recevoir une anthologie du rock gothique (de Victor Provis, aux éditions Le mot et le reste et dont la chronique devrait tomber dans les semaines à venir), ce qui tombe plutôt bien car avec Augsburg, nous sommes totalement dans le délire. Cold wave, dark wave, gothic rock, les qualificatifs se rejoignent ici pour définir la musique de Sissysocks. Pas de place pour la lumière, sauf peut-être, d’une certaine manière par la piété qui émane du chant. Pour le reste, rythmiques et sonorités synthétiques de rigueur, peu de place pour la couleur, même si nous sentons presque une lueur d’espoir naitre à mi-titre (mais elle est quelque part tuée dans l’oeuf avant la fin du morceau). Mais ce morceau s’avère Obsédant, preuve d’un beau talent que nous vous laissons découvrir sans tarder.

BATTAGLIA

Clip punk, musique à mi-chemin entre électro et rock, on peut dire que Battaglia tranche dans le vif en proposant sa propre vision d’une musique en français dans le texte et qui sort des sentiers battus. Voix trafiquée, rythmique binaire, relativement peu nuancée, on peut ressentir soit une sorte de malaise face à ce caractère abrasif écorché, ou au contraire un gros plaisir de se trouver face à un ovni musical. Quand on ajoute que le texte joue habilement avec les mots, nous ne pouvons que sauter à pieds joints dans la Foule (et à découvrir les autres titres de Battaglia). Bref, à suivre.


BĘÃTFÓØT

On termine cette playlist 32 sur une tonalité légèrement identique à la précédente. Comme pour Battaglia, on pense à The prodigy lorsque nous entendons Beatfoot. Cette même volonté de casser les codes et de réunir les genres s’avère une fois encore payant. Que vous aimiez le rock, le punk,, les musiques électro plus ou moins extrêmes, le hip-hop, King Trash et son clip fait maison devrait forcément vous réveiller les zygomatiques et vous faire un bel effet.

Et comme précédemment, on navigue une fois de plus dans l’univers de la nuit, des clubs, de l’underground. Une identité commune qui nous ravit et nous fait danser jusqu’au bout du monde. Le groupe sort sa prochaine vidéo mercredi, et si le délire musical est le même, celui de l’image y est tout autre. On vous en reparle donc la semaine prochaine.

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