SESSION LIVE MOUNDRAG à Bonjour Minuit 10/06/21
crédit Patrick Béguinel
De retour, en public !
Nous avons retrouvé, ce 10 juin 2021, un groupe sur scène, avec un vrai public. Ce groupe, ce n’est pas n’importe lequel puisque nous l’avions déjà croisé, dans cette même salle de Bonjour Minuit, quelques semaines avant les Transmusicales de Rennes, lors de La tournée des Trans de novembre 2019 (plusieurs groupes programmés au fameux festival, plus guest, se déplaçaient alors dans diverses salles de Bretagne pour se « roder »). Ce groupe, c’est Moundrag, et nous pouvons dire qu’il a parcouru du chemin depuis ce fameux mois novembre. C’est donc avec une immense joie, mêlée de l’excitation d’un gamin le jour de Noël, celle de revoir un groupe sur scène avec un vrai public, que de retrouver, avec les amis de Radio-activ, cette session live Moundrag.
Il peut paraître un peu étrange de dire que le duo des frères Goellaen Duvivier a parcouru pas mal de chemin depuis novembre puisque les conditions sanitaires nous obligeaient à ne pas bouger d’un poil et de nous maintenir en hibernation forcée. Néanmoins, le groupe n’est pas resté inactif puisque depuis sa base paimpolaise il a énormément travaillé, répété, au point d’un album doit voir le jour à la rentrée 2022 si tout se passe bien (nous en frémissons déjà d’impatience).
Gros son et finesse.
Dans nos souvenirs, le groupe déboitait sévère sur scène, avec un son monstrueux, massif, et son rock psyché (Hard Progressive Heavy Psych comme le dénommait les frères) ne laissait que peu de place à l’accalmie pour que nous retrouvions nos esprits. Première surprise : le groupe nous revient « assagi », c’est-à-dire qu’il a gagné en nuances. Celles-ci se traduisent principalement par des passages planants durant lesquels les voix et les ambiances se font plus aériennes, douces. Pourtant, et c’est presque un paradoxe, l’énergie demeure intacte, peut-être mieux dirigée. Résultat : un show qui nous embarque dans un univers diablement séduisant, où l’orage s’acoquine avec le soleil qui lui succède.
Si le groupe possédait déjà un solide répertoire, lequel n’hésitait jamais à étirer ses morceaux, nous sentons que le fait d’avoir plus de cordes à son arc à permis à Camille (orgue, mellotron,chant) et Colin (batterie, gong,chant) de canaliser un peu le flux de ses émotions. Rassurez-vous, cela ne les empêche nullement, par exemple, de se lancer dans une chevauchée solo à la batterie (démentielle !) ou de livrer un combat épique où les instruments (et les voix, jouant les harmoniques) semblent autant s’épouser que se repousser. Il y a du corps, une présence scénique dingue, et dire que cela nous ravit serait un doux euphémisme puisque les chaises sur lesquelles reposaient nos petits derrières avaient bien du mal à contenir la frénésie qui s’emparait des spectateurs.
De l’ancien et du neuf.
Niveau setlist, nous avons retrouvé certains morceaux issus du premier EP homonyme du combo couplé à certains qui figureront sur l’album à paraître. Comme nous le disions, il permet au groupe de poser un peu son set, de moins étirer les morceaux qui existaient déjà pour proposer un show plus varié. Les frères nous ont même proposé un titre qui a laissé l’audience muette. En effet, personne n’a applaudi une fois celui-ci achevé, le silence qui l’a suivi était religieux, comme si applaudir aurait rompu la magie d’une façon brutale. Léger flottement des musiciens (qui semblaient tout aussi surpris que nous). Il faut dire que le titre en question proposait une ballade « folk » menée de main de maître par Camille, seul au chant, et dispensant des nappes élégiaques, tandis que Colin se contentait de caresser ses gongs pour lui apporter une couleur presque ésotérique (et jouer, en fin de titre, les choeurs lointains, comme sortis d’un songe).
Moment en suspension au terme duquel l’assistance reste dans les nuages. Moundrag, après un court moment d’apesanteur, enchaine et repart sur un morceau plus pêchu, mais nous sentons bien que cette ballade reste un moment à part du set et qu’elle ne manquera pas de ponctuer les shows futurs du groupe. D’ailleurs, ceux-ci ne tarderont pas à revenir puisque Moundrag sera à Nantes ce soir, puis à l’Echonova de Vannes demain (en compagnie de Komodor). Enfin, cerise sur le gâteau, une date à la Boule Noire est elle aussi prévue le 29 de ce mois (retrouver les dates sur la page FB du groupe).
Plaisir décuplé !
Autant vous dire que ce retour à une vie un peu plus normale et surtout aux concerts avec public restera gravé dans nos mémoires. Sans aller jusqu’à dire qu’elle est historique, cette date nous a permsi, outre de revoir tous les amis de Bonjour Minuit et Radio activ, de ressentir à nouveau cet indicible parfum de soufre du rock. Et cela fait un bien fou !
Quant à Moundrag, nous aurons l’occasion de les revoir sous peu puisque Bonjour Minuit les recevra à nouveau en juillet lors de shows gratuits (nous en reparlons très prochainement). En attendant cette session live Moundrag aura tenu toutes ses promesses, et même plus que cela, puisqu’elle nous à montré un groupe dont la construction en arrive aux finitions. Sans parler de maturité, bien que la maîtrise du show laisse déjà à le penser, le groupe peaufine son art et pourrait bien faire parler de lui à plus grande échelle dans les mois à venir. Et c’est tout ce que nous leur souhaitons !
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