Playlist 12, observer le monde avec sensibilité.

Nouvelle sélection musicale du 19 mars 21.

Cette playlist 12 met en avant cette capacité qu’ont les artistes musicaux à retransmettre, avec sensibilité, la leur, ce qu’ils observent de la société, de ses travers, de ses beautés aussi. En partant de l’hsitoire d’individus, ils touchent à l’universel, à ce qui fait l’Homme. Cette playlist est à la fois sombre et lumineuse, joue les entre-deux comme pour montrer que tout n’est ni tout blanc ni tout noir, mais de ce camaîeu de gris qui nous accompagne jour après jour.

playlist 13 Vipères sucrées salées

Vipères sucrées salées

VIPÈRES SUCRÉES SALÉES.

On ne sait pas pour vous, mais nous, on ressent un petit frisson de plaisir à l’écoute du morceau qui ouvre cette playlist 12. Artère crocodile mélange avec bonheur électro, post punk et un chant proche du hip-hop. Le texte, réaliste, sucré salé, à l’image du nom du groupe, nous décrit une scène de la vie de tous les jours, elle-même basée sur une observation très concrète d’un environnement urbain où les hommes jouissent, pour le meilleur et pour le pire, d’un relatif anonymat. Nous suivons donc les tribulations de deux potes avinés qui commente, avec une poésie désabusée, leur ville/vie, avec pertinence.

Artère crocodile est le premier single du duo, mais les deux musiciens n’en sont pas à leur premier coup d’essai puisque tous deux proviennent de groupes en activité, Eisbear que nous connaissons déjà et Flamar & Olkan. La vidéo est quant à elle réalisée par Manon Beauchamp. On ne sait pas, mais le groupe possède un truc qui fonctionne du tonnerre, vous ne trouvez pas ?

L’ENVÔUTANTE.

Nous n’allons pas vous faire l’outrage d’une étude de texte. Nous pensons que le propos de J’arrête demain ne vous échappera pas, comme il ne nous échappe pas. Maux de l’époque, quête de soi, d’identité mondiale, les paroles sont mises en exergue par une musique oppressante, minimaliste « électro » qui vous égratigne la peau, qui vous égratigne les mots, qui font ressurgir les maux d’une vie passée à courir derrière le sens, à se ronger les sangs à trouver un lien qui s’amenuise chaque jour dans la consommation. Beat de batterie sur une boucle progressive qui se veut de plus en plus pressante, qui vient au combat, qui vous oblige nous pas à riposter mais à écouter, à prendre conscience des travers qui sont les nôtres à tous. Nos frigos sont peut-être pleins, mais nous sommes tous, à force de tout accepter, des coquilles vides.

Ce live est la mise en bouche de l’album Espoir Féroce qui sortira le 12 avril.

MODESTY BLAISE

Americana plus vraie que nature, nous voyageons en terre alt country. Pourtant, Modesty Blaise provient de Bristol, et œuvre dans l’indie pop, ce qui ne saute pas littéralement aux oreilles dans le cas présent. Avec ce titre délicat, reposant sur un arpège léger de guitare et des nappes de claviers vintage, à la rythmique à la cool, loin d’être inintéressante, Modesty Blaise pose une voix haut perchée plutôt chouette. Le groupe nous promet un album pour dans pas très longtemps sur lequel LGH pose déjà une oreille des plus attentives (le LP sort le 26 mars et s’intitule The modesty Blaise).

HIATUS KAIYOTE

Le nouvel album du groupe est prévu le 25/06, mais voici déjà un premier titre à écouter. Get Sun (feat. Arthur Verocai) nous fait une très belle impression, osant avec pas mal de réussite soul, hip-hop et pop dans un morceau aux ambiances incroyables. Les voix sont magnifiques, le rythme s’empare de nous de façon magique, et nous ne pouvons que rejoindre le mouvement initié par le groupe. Mood valiant, prochain album du groupe, a mis 6 ans à maturer. Il a été le fruit d’expérience riche, mais aussi douloureuse puisque, après un travail débuté sur la route, la chanteuse a été diagnostiquée d’un cancer du sein (dont sa propre mère est morte).

Fort heureusement, les choses vont désormais mieux pour elle et le groupe s’apprête donc à sortir ce nouvel album dont nous vous reparlerons à coup sûr dans peu de temps.

TOP LEFT CLUB.

On poursuit cette playlist 12 par ce lieu commun : c’est pas la taille qui compte.

Ce qui compte en revanche, c’est l’énergie. Et les quatre énervés de Top Left club en ont à revendre. Ils le démontrent à merveille avec cette petite pépite de rock garage enregistré à la maison et qui annonce, du haut de ces 1 minutes et 52 secondes, un album à paraître en mai. Celui-ci se nomme Shoulders at 90 et sortira chez les excellents Beast Records le 14 mai. Ici, RIP, titre qui porte bien son nom puisqu’il enterre tout le monde avec ses lignes de chant immédiatement assimilables et ce côté abrasif absolument jouissif. Que demander de plus ? Ben rien en fait… Parfait !

TOXIQ

L’électro de Toxiq est un délectable poison, une drogue dure, ou douce, à l’image du titre de ce nouveau titre. Toxiq en effet, ose, avec son électro, le texte en français, à la frontière de la chanson poétique, posée sur une ligne de chant à la manière d’une comptine. Le dur, c’est cette base électro organique, pénétrante, le doux c’est cette guitare enjouée, légère, et cette ligne de chant obsédante. La formule démontre des charmes…toxique, crée une accoutumance dès les premières secondes, et ne manque pas de nous accompagner toute la journée.

BOYS NOIZE & KELSEY LU (ft. CHILI GONZALES)

Le clip animé est sublime, la musique n’est pas mal non plus. Sur ce titre, les genres se mélangent pour donner un résultat qui décuple le pouvoir émotionnel de la seule musique. Une base presque world music, évoquant l’Afrique du nord, ou peut-être l’Asie, se trouve progressivement incluse dans un beat électronique dansant, libérateur. On aime l’énergie qui se propage dès lors, autant visuellement qu’instrumentalement, et ce Ride or die porte alors toutes ses promesses un forme d’aboutissement positif.

SEPPUKU

Dreampop au rendez-vous avec Seppuku. Contre toute attente, le groupe est marseillais, ville plutôt réputée pour sa scène rap, et nous démontre, avec le bel album de Lewis également, que la ville possède plus d’une corde à son arc culturel et musical. Seppuku le prouve de façon plus que probante avec The office qui nous plonge avec délectation dans une pop empruntant au shoegaze, reposant néanmoins sur une base pop pure et dure. Un très subtil parfum psychédélique, évoquant de loin Tame Impala, plane ici et nous ravit au plus haut point.

Le premier EP de Seppuku sort le semaine prochaine. Il n’est donc pas du tout impossible que vous découvriez sa chronique très prochainement. À suivre donc !

SIROP ft. Ywnlkasnb

la première impression que nous avons à l’écoute de Flesh, c’est celle de retrouver un certain esprit initié par The chemical Brothers à savoir une base électronique hyper léchée sur laquelle une ligne de chant efficace prend place. Flesh dégage instantanément une puissance positive, enjouée, qui s’empare de nous et nous porte littéralement à l’annonce d’une journée qui se profile à l’horizon. La progression du morceau est similaire à une grande inspiration d’air frais, celui qui régénère en un clin d’oeil et nous accompagne durablement, esquissant sur notre visage un petit sourire que rien en viendra perturber. Le morceau feel good par excellence (malgré le clip imposant un sentiment bipolaire aigu) d’autant plus qu’il est parfaitement réalisé. On a hâte d’en découvrir plus sur le travail de Sirop, Thomas Vernay de son vrai nom, producteur et réalisateur de clips et films pour Caravan Palace, Maud Geffray notamment.

PM WARSON

Nous poursuivons cette playlist 12 sous le signe du feel good avec un deuxième morceau dans cet état d’esprit. En effet, ce (Don’t) hold me down nous met en joie dès son entame. Ce morceau véhicule tout un imaginaire, à la fois swinging london et rythm & blues/soul à l’américaine. Le grain est incroyablement séduisant, les choeurs d’une redoutable efficacité, et musicalement, ça tripote bien comme il faut. Le groove est au rendez-vous, le soleil, l’optimisme aussi. Pour ne rien gâcher à l’affaire, la voix lead est aussi sexy que le sont les choeurs. Bref, un sans faute pour ce titre annonçant le futur True Story , debut album du musicien Londonien. On attend celui-ci avec impatience !

THE GO ! Team

Comme on vous aime bien, on a envie de vous faire plaisir en achevant cette playlist 12 avec un troisième titre Feel good ! Ouais, c’est pas tous les jours que nous versons dans l’optimisme. Avec Word remeber me now, The go ! Team s’attaque à la routine ordinaire de tout un tas de gens, avec une pop enlevé, ensoleillée. Pourtant, tout n’a pas été simple puisque ce titre, tiré du prochain album du groupe à venir (Get up sequences part one qui paraîtra le 02 juillet chez les toujours très bons Memphis Industries), s’est révélé assez traumatisant pour Ian Parton, le leader du groupe.

En effet, ce dernier à perdu l’audition de son oreille droite (à cause d’une maladie rare appelée le syndrome de Ménière). Enregistré et écouté des titres qu’il connaissait par cœur s’est soudainement avéré très déstabilisant étant donné que ses repères auditifs avaient changé. Il n’empêche, le caractère joyeux de ce titre ne s’en trouve pas affecté (ce qui a pourtant mis le musicien dans un drôle d’état émotionnel, lui étant déprimé tandis que sa musique était enjouée). Il dit d’ailleurs ceci : « Ça faisait bizarre d’écouter de la musique joyeuse alors que j’étais si déprimé. Mon traumatisme auditif a donné à la musique une nouvelle direction pour moi. Ça a transformé l’album en radeau de survie. »

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