[ EP ] EISBEAR, Bushido, relier les époques

Bushido, premier EP d’Eisbear (disponible le 15 mai).

En provenance de Lyon, Eisbear nous propose pour très prochainement la sortie de son premier EP, Bushido. En 6 titres, le groupe nous invite à faire, par ses sonorités new wave/synth pop, un saut dans un passé pas si lointain.

Le côté synthétique est ici ultra-présent, forcément, mais dégage malgré tout une certaine chaleur. Celle-ci émane d’une part de la voix, plutôt douce et loin des stéréotypes new wave des années 80 (puisqu’elle ne souffre d’aucun effet superflu et/ou mal inspiré, tout au plus une légère disto et/ou reverb), mais également par une production enveloppante. Si les claviers sont très typés années 80, la batterie l’est également. En revanche, les guitares s’inscrivent plus dans le mouvement actuel, ce qui apporte une petite touche en contradiction. Cette dernière développe un charme quasiment imparable.

Autre élément actuel, les chœurs (même si plus discrets). En fait, comme pour la guitare solo, ils s’inscrivent plutôt dans un esprit post-punk, c’est-à-dire plus tranchant. Les chœurs sont parfois presque parlés, ce qui apporte une dynamique intéressante lorsqu’ils chevauchent le chant. Néanmoins, cet esprit post-punk n’apporte pas d’agressivité, l’ensemble des morceaux étant plutôt orienté bonnes vibrations. À noter, un aspect presque électro (ou disco) apparaît sur l’excellent morceau titre qui clôt l’EP de façon tonitruante.

Onirisme.

Attention, comprenons-nous bien, quand nous disons bonnes vibrations, nous devrions plutôt dire que nous ne ressortons pas l’esprit en vrac et le moral à zéro de ce premier exercice réussi. Non, nous sortons de l’écoute de Bushido dans un esprit positif. Parce que ce disque nous donne une énergie, celle qu’il puise lui-même dans un onirisme romantique présent sur chaque titre de l’opus.

Nous avons parfois l’impression, en effet, de naviguer dans un rêve aux contours ondulants et aléatoires. Les teintes sont plutôt colorées, et ne s’étalent pas sur un camaïeu s’étendant du blanc au noir, en passant par toutes les nuances de gris possibles et imaginables. Non, nous aurions presque, dans Bushido, des couleurs fluorescentes, des jaune-orangés, des rouges, des roses également. Presque les couleurs d’un coucher de soleil, à ce moment où tout semble possible, puisque, comme chacun le sait, demain est un autre jour.

Au final, Bushido nous embarque dans son univers de façon plus que convaincante. Le parti pris d’Eisbear pourrait s’avérer payant car complètement hors de cet état d’abattement qui nous saisit tous par moments (en particulier ces jours-ci)? Ce premier EP est un excellent remède aux coups de blues, qu’ils soient passagers ou plus durables. Durable, c’est tout ce que nous souhaitons à la carrière d’Eisbear qui réussit la synthèse parfaite entre deux époques distinctes, tout en restant cohérent et homogène.

Eisbear bushido

credit Rémy Badout

 

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