[ ALBUM ] SOMEONE, Orbit II, sans gravité.

Orbit II, nouvelle album de Someone (déjà disponible).

Le nouvel album de Someone, Orbit II, est sans gravité. Oui, cette phrase peut prêter à confusion. Le sans gravité est ici associé à l’idée de légèreté, de manque de pesanteur, de ce sentiment de laisser notre corps rejoindre notre tête, toujours là-haut, dans les étoiles (mais aussi dans les rêves). Cet album pop coloré s’y prête à merveille, et Someone ensorcelle.

Direction les étoiles.

Nous ne parlons pas là des étoiles d’Hollywood Boulevard et son clinquant, mais de celle qui façonne la géographie de nos nuits noires avec élégance. Telles de minuscules lucioles vues de la Terre, leur lumière nous fait nous sentir tout petit. Cet espace infini qui s’ouvre à nous rappelle invariablement que nous sommes peu de chose. En écoutant Orbit II, nous sommes habités par ce même sentiment, à savoir celui d’être en présence d’un élément connu (ici la pop de Someone) tout en nous sentant un peu perdu face à l’usage qu’en fait la musicienne.

Car oui, il s’agit d’une pop, mais tellement diluée dans la personnalité de Tessa Rose Jackson que nous ne pouvons que nous ébahir de la découvrir. Inédite, façonnée par des synthés rétro-futuristes et des guitares trafiquées, le voyage nous surprend, nous déroute, nous torpille les idées noires pour imposer une forme de quiétude que seul le silence d’ordinaire peut nous permettre d’atteindre.

Des sonorités spatiales.

Nous imaginons facilement que tout ce champ sémantique lié à l’espace doit légèrement vous agacer. Si nous l’utilisons, c’est d’une part parce que l’album s’appelle Orbit II (nul besoin de traduire) et que Someone est passionnée par l’espace (et la SF des années 70). Et cela se ressent dans sa musique, notamment dans la production des guitares et des claviers. Mais également sur la voix qui, des fois, s’envole dans un ailleurs imaginaire fantasmé.

Pour les guitares et claviers, mais pour également le reste des instruments, nous avons affaire à une production ample, chaleureuse, parfois ouatée, parfois un peu plus distantes et froides. Celle-ci reste cependant orientée vers une bonne humeur et une douceur jamais surjouée. Il arrive pourtant que quelques turbulences nous saisissent, évidemment. Celles-ci sont exprimées par une énergie électrique jamais nocive. Elles se retrouvent à la fois dans les synthés et les guitares, mais également dans des voix passées aux effets « radio/téléphone » apportant une touche très SF mais aussi une dimension épique à certains titres (on pense à You live in my phone).

Pop légèrement rétro.

Nous trouvons, ici et là, des inspirations légèrement vintage. Mais elles sont insérées dans un mouvement global plutôt moderne, qui allie donc une production irréprochable à un savoir-faire mélodique absolument réjouissant. Parce que tout colle dans Orbit II. La voix lead se dédouble pour les choeurs, avec des lignes de chant évidentes. Nous avons l’impression d’être en territoire connu, c’est réconfortant, jamais frustrant car les arrangements sont, eux, surprenants.

Surprenants et inventifs. Nous ne le dirons jamais assez, la musique, ce ne sont que 7 notes qui se battent en duel. Ici, elles s’accouplent, forment un univers à la fois original et bienveillant, comme pour nous dire de ne pas avoir peur d’explorer des territoires inconnus. Si les univers de constellations et autres nébuleuses s’offrent à nous à travers Orbit II, nous ressentons aussi étrangement, l’idée d’une île, perdue au milieu d’un océan à l’eau limpide. Peut-être s’agit-il ici d’une planète inédite à découvrir, cette fameuse planète qui nous impose de réfléchir à ce que nous y apporterions si l’on ne pouvait emporter que 3 objets.

Pour nous, ce serait une platine, des enceintes et cet album, Orbit II, de Someone.

LE titre d’Orbit II.

On ne va pas choisir l’un de nos titres préférés de tous les temps, à savoir le Playground Love de Air, ici repris avec un tact bluffant (et avec une réussite incroyable). Le morceau est sublime. Mais il y en a tant d’autres dans cet album qui se révèlent être des pépites que le choix va s’avérer ardu. Mais, il y en a un qui, à nos oreilles, s’attire notre sympathie de la plus belle des façons.

Il s’agit de Pull it together. Parce qu’il nous fait vaguement penser à Tame Impala, mais surtout parce qu’il possède une ampleur de fou. Une puissance similaire, désolé pour la comparaison, à celle d’une fusée au décalage. Positionné en deuxième plage de l’album, Pull it together place l’album en orbite, confirme le très beau premier morceau (The deep) et annonce la suite des réjouissances sans nous tromper sur la marchandise. Nous lui trouvons un écho dans Braver time, qui, placé en milieu d’album, agit un peu comme un second appuie, pour que le disque ne sombre pas dans un trou noir mais reprenne au contraire une trajectoire ascendante, pour nous emmener vers une galaxie très très lointaine.

someone orbit II

Relire la chronique d’Orbit (l’EP)

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